Aide aux victimes : création d’un centre de résilience à l’automne 2018

Aide aux victimes : création d’un centre de résilience à l’automne 2018
La déléguée interministérielle Elisabeth Pelsez a exposé au « Monde » les mesures du plan du gouvernement pour l’aide aux victimes, qui prévoit la création d’une juridiction spécialisée.
22.12.2017
Par Cécile Bouanchaud
Un attentat après l’autre, la France s’est constitué, malgré elle, « une mémoire du terrorisme ». « De cette expérience dramatique, nous avons acquis une recherche extraordinaire, qu’il est temps de mettre à profit », fait savoir Elisabeth Pelsez, la déléguée interministérielle à l’aide aux victimes, qui annonce au Monde la création à l’automne 2018 d’un centre national de ressources et de résilience.

Cette structure, pensée par Françoise Rudetzki, la fondatrice de SOS Attentats, sera chargée de recenser et de diffuser les travaux de recherche portant notamment sur la prise en charge du stress post-traumatique. Les autres missions de ce centre seront de concevoir des formations pour toutes les personnes amenées à recevoir des victimes souffrant de stress post-traumatique. Mais aussi de « labelliser » un certain nombre de méthodes permettant de répondre à cette souffrance.

Après avoir navigué à vue face aux attaques qui ont porté à un niveau inégalé le nombre de victimes du terrorisme depuis 2015, la France structure son aide, en mettant notamment en application des mesures préconisées par le secrétariat d’Etat chargé de l’aide aux victimes de Juliette Méadel. Le gouvernement élargit également « aux victimes de catastrophes naturelles, d’accidents collectifs, de sinistres sériels et d’autres infractions pénales » les dispositifs mis en place à la suite des attentats, rapporte la déléguée interministérielle, rattachée au ministre de la justice. En ce sens, le premier ministre, Edouard Philippe, a signé le 10 novembre le plan annuel du comité interministériel visant à faciliter le parcours de soins des victimes, notamment d’attentats.

Pour lire l’article cliquez sur le logo du Monde Attentats du 13 novembre

L’aide aux victimes en pleine mutation – Disparition du secrétariat d’Etat

L’aide aux victimes en pleine mutation : les associations se sentent lésées
22/06/2017

Disparition du secrétariat d’état chargé de l’aide aux victimes, rapprochement avec le ministère de la Justice et annonce de la suppression du secrétariat général chargé de ce travail… depuis quelques semaines, l’aide aux victimes est en pleine mutation, ce qui fait des mécontents.

En début d’année, Juliette Méadel a créé un secrétariat général d’aides aux victimes, dépendant du Premier ministre et composé de personnes issues de tous les ministères. Mais, la semaine dernière, le gouvernement a annoncé qu’il avait l’intention de le faire fusionner avec les services du ministère de la justice.

Une instance nécessaire

Une modification qui n’est pas du goût de tout le monde. « Nous avons été surpris et beaucoup de victimes ont été déçues. Elles ont un sentiment d’abandon, d’oubli », commente Stéphane Jicquel, secrétaire général de la Fenvac (Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs).
Dans la semaine, des membres de la fédération se sont rendus à deux rendez-vous à l’Elysée, pour demander à ce que le secrétariat général soit conservé. « On nous dit que nous sommes entendus, mais la réponse tarde pourtant à venir », explique Stéphane Jicquel, qui ne sait toujours pas si l’instance sera ou non supprimée.
« Ce secrétariat offre l’impulsion politique nécessaire. Il permet de faire travailler des ministères qui n’ont pas l’habitude de collaborer » affirme-t-il, craignant que le rattachement au ministère de la Justice ne soit un retour en arrière.
Car la relation entre les ministères est effectivement primordiale pour l’aide aux victimes. Olivia Mons, porte-parole de l’association France victimes – qui s’appelait jusque-là Inavem – avance qu’une victime n’a pas seulement besoin d’aide juridique, mais aussi de soutien moral, psychologique, administratif, d’accompagnement social…
Autant de fonctions qui dépendent de ministères différents, « la dimension interministérielle reste fondamentale, et nous y veilleront », assure-t-elle.

Pour lire l’article, cliquez sur le logo de CNEUWS Matin