EURO 2016. Dans la tête à Dédé : « Attention les gars, ce n’est qu’un jeu ! »

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Serge Raffy

Durant l’Euro, Serge Raffy se glisse dans la tête de Didier Deschamps… Qui, à quelques heures de la finale, revient aux basiques, au jeu.

Comment échapper à l’adrénaline, à la haute tension que suscite ce match épique contre nos cousins lusitaniens ? Comment ne pas tomber dans le piège de l’euphorie que tous mes joueurs ressentent en découvrant la ferveur populaire qui les cerne comme une tribu indienne autour d’une diligence ?
Je connais bien ces moments d’extase qui provoquent inévitablement un relâchement, une forme de décompression dans l’organisme. Et, au bout, la défaite assurée. Car ne vous y trompez pas, l’équipe portugaise est une grande équipe. Rusée et technique. Dans cette compétition, elle a avancé en tenue de camouflage. Elle a même parfois présenté un visage médiocre, au point que les chroniqueurs parlaient d’un groupe de tire-au-flanc sans âme, sans amour du maillot.
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Les garçons, ce jour-là, ont grandi tout d’un coup.

Ne pas se gargariser de victoire avant de jouer, ne pas annoncer à la terre entière que la France a besoin de cette victoire, pour chasser la malédiction du terrorisme. On entend beaucoup trop la formule « Cette victoire ferait du bien à un pays blessé, meurtri, par la violence meurtrière d’une poignée d’assassins. »
Mes joueurs n’ont pas besoin de ce genre de slogan. Le drame du Bataclan, ils l’ont vécu dans le groupe, ce funeste 13 novembre 2015. Lassana Diarra, faut-il le rappeler, a perdu sa cousine, fauchée par une rafale alors qu’elle était attablée à la terrasse d’un café du onzième arrondissement. Antoine Griezmann a passé toute la nuit à attendre des nouvelles de sa sœur, qui était au Bataclan, cette nuit-là, et qui échappa miraculeusement aux balles des terroristes.
Les garçons, ce jour-là, ont grandi tout d’un coup. Je les ai portés comme des enfants après une catastrophe. Leur collectif s’est sans doute formé vraiment à cette date. Il n’est donc nul besoin de leur rappeler le bien qu’ils feraient au pays. Ils le savent. Ils le ressentent au plus profond d’eux-mêmes.

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