13 novembre, la vie après : le témoignage d’une mère

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02/11/2016
Nadine Ribet-Reinhart est la maman de Valentin, 26 ans, tombé sous les balles des terroristes le 13 novembre 2015. Médecin, mère de trois enfants, elle raconte la vie après le 13 novembre, entre le quotidien qui doit suivre son cours et la vie de mère de victime engagée qui s’investit pour qu’on se souvienne de tous ces jeunes disparus.
Valentin était avocat depuis un an et on lui prédisait un bel avenir avec sa fiancée Eva qui partageait sa vie depuis six ans. Ce soir-là, ils étaient au bataclan, venus assister au concert des Eagles of Death Metal. Pour vibrer un peu plus, comme des jeunes fans de musique, ils s’étaient placés dans la fosse. 45 minutes après le début du concert, les terroristes sont entrés et tout a basculé.

Il y a eu une fusillade au Bataclan, Valentin et sa fiancée y sont.

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Je suis une maman du Bataclan.

Cette phrase est, comme Nadine Ribet-Reinhart le dit, un élément de langage qu’elle s’est créé pour mettre des mots sur ce qui lui est arrivé, sur son nouveau statut, sa nouvelle vie. Mais elle insiste sur un point : « Je suis une maman du Bataclan, comme il y a des papas du Bataclan, des fiancées du Bataclan, des enfants du Bataclan. » avant de poursuivre : « Il n’y a pas que le Bataclan bien sûr, il y a les terrasses, le stade de France, et tout ce qui a suivi : Bruxelles, Nice, Saint-Etienne-du-Rouvray et les deux policiers à Magnanville. »
Elle tient à préciser une chose qui lui semble essentielle :

On n’est pas le centre du monde, mais c’est quelque chose d’incroyable.

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La BD comme thérapie : survivant de l’attentat du Bataclan

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Vendredi, 28 octobre 2016
Le 13 novembre 2015, Fred Dewilde*, 49 ans, graphiste, père de trois enfants, est dans la salle de spectacle parisienne Le Bataclan. Il vient entendre le groupe rock américain Eagles of Death Metal. Lorsque des terroristes islamistes font irruption dans la salle et tirent sur les spectateurs à bout portant, Fred Dewilde se jette au sol parmi les blessés et les cadavres.
Pour survivre, il fait semblant d’être mort. L’horreur durera deux heures. Ce soir-là, 89 personnes seront tuées.
Presque un an plus tard, ce survivant d’une des pires attaques terroristes en territoire français publie une bande dessinée intitulée Mon Bataclan (Lemieux Éditeur).
Nous l’avons joint cette semaine, à sa résidence parisienne.

Pourquoi était-ce important, pour vous, de faire ce livre ?

Pour moi, c’était un exutoire, une manière de dire ce que je n’avais pas réussi à dire auparavant. J’avais le film en ­permanence dans ma tête. Et je sais très bien que le dessiner était le seul moyen pour m’en sortir.

Vous avez choisi de représenter les terroristes comme des squelettes avec des faces blanches. Pourquoi ?

Les représenter comme des animaux, ça aurait été trop insultant pour les animaux. J’ai pensé à une gravure du XVe siècle de Dürer, représentant les cavaliers de l’Apocalypse comme des squelettes. Je me suis dit que le squelette était une façon de dire qu’ils étaient sortis de l’humanité. Ils étaient déjà morts.

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Faites-vous encore des cauchemars en pensant au Bataclan ?

Maintenant, quand je repense au Bataclan­­, je vois ma BD. Je vois ce que moi j’en ai reconstruit. Je ne vois quasiment plus les vraies images. Ce que j’ai retranscrit, c’est vraiment pour moi une réappropriation. J’ai fait de ce Bataclan, de cette horreur, « mon » Bataclan, « mon » horreur, avec ma représentation.

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