Survivant du Bataclan et témoin de l’attaque de New York

Survivant du Bataclan et témoin de l’attaque de New York : « obligé de prendre une certaine distance »
02 novembre 2017

Par R.Da

Frédéric était dans les rues de Manhattan mardi, quand un terroriste a foncé sur des cyclistes et des piétons au volant d’un pick-up. Le 13 novembre 2015, il se trouvait aussi au Bataclan.
TÉMOIGNAGE EUROPE 1
Mardi, à New York, un homme de 29 ans a foncé sur des cyclistes et des piétons au volant d’un pick-up, tuant huit personnes. Parmi les témoins du drame, se trouvait Frédéric, un Français qui était aussi au Bataclan quand des terroristes ont pris d’assaut la salle de spectacle, le 13 novembre 2015. Frédéric faisait du vélo dans le sud de Manhattan lorsqu’il a vu le mouvement de panique qui s’est emparé des passants au moment où les talkies-walkies des agents de sécurité se sont fait l’écho de l’attaque.
« Prendre une certaine distance ». Au micro d’Europe 1, il assure avoir conservé son sang-froid, même lorsqu’il a aperçu un cadavre sous un drap blanc. « Ça ne me faisait ni chaud ni froid, parce l’on est obligé de prendre une certaine distance quand il y a des choses comme ça (comme le Bataclan) qui vous arrive, pour qu’il n’y ait pas trop d’événements qui puissent raviver le trauma », explique-t-il. « Forcément, ça ravive des choses, même si ça fait deux ans, et que l’on a fait un bout de chemin depuis. Je ne vous cache pas que ce que l’on a vécu dans le Bataclan… C’était autre chose ».

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L’épineuse réinsertion des soldats atteints de stress post-traumatique – ESPT

Soldats ESPT
L’épineuse réinsertion des soldats atteints de stress post-traumatique
26.10.2017
Par Faustine Vincent
Les soldats victimes de cette blessure invisible sont de plus en plus nombreux en France. L’armée s’efforce d’améliorer leur suivi.

Quand Sandra a vu tous les élèves affluer dans la cour du collège, à la rentrée, son cerveau s’est comme déconnecté. Sept cent cinquante enfants ressemblant à des adultes. Autant de silhouettes menaçantes. Ses réflexes d’ancienne soldate sont revenus aussitôt. Elle s’est plaquée dos au mur et a inspecté les toits du regard. En Afghanistan, c’est là que se postaient les talibans avant de faire sauter les mines.
Sa tête bourdonnait, son cœur cognait, la sueur lui coulait dans le dos. Pour résister jusqu’à la fin de la récréation, Sandra a fixé des yeux l’écolier dont elle devait s’occuper. Elle a tenu. Puis, le soir venu, à la maison, elle s’est effondrée.
Voilà neuf ans que cette quadragénaire à la solide carrure, ancienne aide-soignante dans l’armée, est rentrée d’Afghanistan, et deux ans qu’elle a changé de métier en devenant auxiliaire de vie scolaire dans une ville de province. Mais son médecin l’a encore dit début septembre, quand il lui a prescrit deux semaines d’arrêt-maladie : au fond, elle est toujours « là-bas », comme tous les soldats atteints de stress post-traumatique, cette blessure invisible dont on ne guérit jamais vraiment.
Combien sont-ils, ces vivants revenus d’entre les morts ? Officiellement, quelques centaines ; sans doute davantage en réalité. Le médecin en chef Laurent Melchior Martinez, coordonnateur national du service médico-psychologique des armées, dénombrait, au 1er mars, 765 militaires diagnostiqués et suivis en congé longue maladie. A cela s’ajoute une partie – non comptabilisée – des 846 blessés, physiques et psychiques, suivis par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG).
Ces chiffres sont à prendre avec « grande prudence », admet l’institution militaire, car ils excluent les soldats qui ignorent ou cachent leur état, vécu comme honteux, et ceux qui sont suivis dans le civil. « On se doute qu’on ne les connaît pas tous, notamment…

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