Attentat du Bataclan : Thérapie EMDR d’une rescapée

EMDR20 avril 2016
Interview de Cyril TARQUINIO – METZ
Professeur de Psychologie

Attentats du Bataclan : la longue reconstruction d’une rescapée

Le 13 novembre, Marion Adam, 39 ans, était au Bataclan. Deux mois après, ce qu’elle a vécu ce soir-là reste très présent dans sa mémoire. « Je me suis retournée, j’ai vu deux hommes qui tiraient. J’ai surtout vu les étincelles des tirs », raconte cette victime au micro de France 3. Dans ce cabinet de psychologie spécialisé dans la reprogrammation des émotions par les yeux, elle soigne ce traumatisme. Le spécialiste lui demande de repasser dans sa tête l’ensemble des événements et de s’arrêter sur le détail le plus difficile pour elle. « Il s’agit du corps du jeune homme que je dois enjamber pour sortir de la salle », raconte Marion Adam. En bougeant ses yeux, elle va réussir à évacuer le stress.

Scientifiquement prouvé

Le professeur Tarquinio est un spécialiste de cette méthode qu’il enseigne à l’université de Lorraine, à Metz. Il a utilisé cette méthode avec un groupe qui était présent au Stade de France en remplaçant la stimulation des yeux par celle des mains. « Nous avons mis en place, sans doute pour l’une des premières fois en France, un tel protocole qui s’est avéré extrêmement efficace », décrit le professeur Tarquinio. A Marseille (Bouches-du-Rhône), une chercheuse a prouvé scientifiquement les bienfaits de cette méthode. Pour Marion, le souvenir reste mais il est apprivoisé. « Je ne m’attendais pas à un résultat si rapide et si probant », conclut la jeune femme. Elle envisage même de retourner, un jour, au Bataclan.

Journée spéciale « Chaque témoin compte » avec L’Institut d’Histoire du Temps Présent (CNRS/Université Paris 8)

Journée spéciale « Chaque témoin compte » avec L’Institut d’Histoire du Temps Présent (CNRS/Université Paris 8)

13 avril à 7 heuresLogo France Inter
Le 13 novembre 2015, trois attentats frappaient Paris et Saint-Denis et tuaient 130 personnes. La violence des attaques, les cibles choisies, la jeunesse de la plupart des victimes déclenchaient alors une émotion immense et fraternelle dans le pays. Aujourd’hui, l’événement semble relégué dans l’arrière-cour d’une actualité toujours plus intense et oublieuse.

L’onde de choc

Pourtant, de très nombreuses personnes ont été touchées en France par ces attentats et l’onde de choc n’est pas éteinte pour celles et ceux qui ont perdu des proches ou ont été témoins de ces événements. Le 13 avril, 5 mois plus tard exactement, France Inter et l’Institut d’Histoire du Temps Présent reviennent sur ces moments décisifs. Chaque témoin compte.
A suivre tout au long de la journée dans les programmes de France Inter :

7h-9h – Le 7/9 de Patrick Cohen
Le travail de l’IHTP, du recueil des témoignages des Rescapés de la Shoah à celles des attentats du 13 novembre
Christian Delage, historien et réalisateur, directeur de l’Institut d’histoire du temps présent.
Antoine Lefébure, historien des médias et expert des technologies de la communication.

10h-11h – Un jour en France de Bruno Duvic
Vivre au temps des attentats
Les récits des témoins de la soirée du 13 novembre avec de longs extraits de témoignages.
Le psychanalyste Serge Hefez répondra aux questions et interventions des auditeurs.

Après-Midi

13h30-14h – La marche de l’histoire de Jean Lebrun
Chaque témoin compte : le 11ème arrondissement entre le 11 janvier et le 13 novembre 2015

21h-23h – Soirée exceptionnelle Chaque témoin compte avec Jean Lebrun
Depuis le 13 novembre, l’historien Christian Delage, directeur de l’Institut d’Histoire du Temps Présent, recueille avec le concours de jeunes doctorants, les récits des témoins de cette soirée, clients des cafés, spectateurs du Bataclan, mais aussi forces de police et équipes de secours. Parmi les heures de témoignages déjà collectées, nous avons choisi pour cette émission exceptionnelle, d’écouter des extraits de ces témoignages ainsi que les paroles des habitants de l’immeuble voisin du Bataclan recueillies par Antoine Lefébure, avec une unité de lieu et une unité de temps pour restituer au plus près, la réalité de cette nuit.

* L’Institut d’histoire du temps présent, un laboratoire qui associe des chercheurs du CNRS et des enseignants de l’université Paris 8, s’est attaché depuis sa création à rendre intelligible un nouveau rapport social à l’histoire qui se manifeste, notamment, par l’importance du thème de la mémoire, de l’enquête orale, et la prise en compte de la demande publique (musées-mémoriaux, écriture et réalisation de films documentaires, transfert de la recherche vers l’enseignement secondaire). D’où l’importance d’enregistrer au plus tôt la parole des témoins, afin d’éviter sa distorsion au fil du temps, ou son évanescence.

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