Livre – Antoine Leiris – Survivre au Bataclan

9782213701295FSVous n’aurez pas ma haine
Antoine Leiris


Survivre au Bataclan
Jacques Lanctôt
Samedi, 6 août 2016
Je vous préviens, ce livre va vous bouleverser, vous faire pleurer à chaudes larmes. C’est le récit d’une mort non annoncée, d’une rupture radicale, d’un départ injuste, d’une séparation qui fait mal dans toutes les parties du corps.
L’auteur, Antoine Leiris, a perdu sa femme dans l’attentat terroriste du Bataclan à Paris, le 13 novembre 2015. Pendant qu’il était à la maison et gardait leur petit Melvil, âgé de dix-sept mois, sa femme a été tuée lâchement. « D’une rafale de ­mitraillette, ils ont dispersé ­notre puzzle. »

Logo Journal de MontrealDésormais veuf, le mari, le père de famille condamné par les terroristes à élever son enfant seul, à qui il ne peut même pas expliquer les circonstances dans lesquelles sa mère a été tuée, raconte sobrement, sans grandiloquence, sans appel à la vengeance, le drame qu’il a vécu.

Triste message

Cette nouvelle terrible, il l’a apprise par hasard, à la suite d’un message laissé par un ami sur sa boîte vocale. Inquiet en raison de la teneur du message, Antoine allume le téléviseur et apprend qu’un attentat a eu lieu au Bataclan où sa femme Hélène se trouve. «Je ne vois plus, mais je sens une décharge électrique qui me traverse le corps. J’ai envie de courir, de voler une voiture, d’aller la chercher.» Mais il ne peut pas car son enfant dort, dans l’autre pièce. Hélène ne répond pas aux appels que lui fait son mari, dix fois, cent fois. Puis un membre de la famille viendra prendre la relève et il pourra partir à la recherche de l’amour de sa vie. D’hôpital en hôpital, il questionne: personne ne sait. La longue attente commence, jusqu’à ce que maman revienne, doit-il dire à son enfant pour l’endormir. Jusqu’à ce qu’il apprenne qu’il n’y aura pas de retour.

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Attentats de Paris : « Mon livre n’est pas une thérapie » – Vous n’aurez pas ma haine

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Attentats de Paris : « Mon livre n’est pas une thérapie » – Vous n’aurez pas ma haine

05 avril 2016

Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, morte sous les balles des terroristes le 13 novembre au Bataclan. Aujourd’hui, le père de Melvil sort un livre « pour faire taire tous les mots qu’il a en tête ».

La femme d’Antoine Leiris, Hélène Muyal-Leiris est morte le 13 novembre au Bataclan sous les balles des terroristes. Aujourd’hui, il sort un livre Vous n’aurez pas ma haine. C’est aussi le nom du billet qu’il avait posté sur Facebook trois jours après les attentats de Paris et qui avait été très partagé. Le père de Melvil, qui avait 17 mois lorsque sa maman est morte, était l’invité d’Europe 1 mardi matin.

« Il faut lutter contre la colère avec la pensée et la réflexion ». « Je m’empêche de céder à la colère. La colère, c’est un instinct et il y a quelque chose d’animal en elle. Il faut lutter contre cela avec la pensée et la réflexion. Dans une société, si on laisse tous parler nos instincts, ce serait invivable. C’est pour cela que je résiste. C’est un refus de la faiblesse », a-t-il expliqué. Et près de cinq mois après les attentats, Antoine Leiris raconte « son quotidien, « le même que celui de tous les gens qui ont des enfants. Je n’ai pas encore repris le travail donc j’ai plus de temps. Je dépose mon enfant à la crèche et je ne fais que des choses de papa ».

« Ce livre n’est pas une thérapie »

Dans son livre, chargé d’émotions, Antoine Leiris se livre beaucoup car il avait « un besoin et une envie d’écrire ». Un geste qui lui est venu naturellement, pour « faire taire » tous les mots qu’il a en tête. Antoine Leiris l’assure, « avec ou sans ce livre, Hélène est avec nous et le rapport intime que j’ai avec elle et le plaisir que j’ai à ressentir le chagrin que j’ai pour elle est plus fort que ce livre ». Un livre « qui n’est donc pas une thérapie » mais « l’écriture offre des espaces de liberté immenses dans des moments où nous sommes dans le noir, dans le brouillard, perdu et isolé ».

Melvil « n’a plus les petits plats de sa maman »

Dans Vous n’aurez pas ma haine, Antoine Leiris parle également de son fils, Melvil, « qui n’a plus les petits plats de sa maman ». Un fils de presque deux ans maintenant, dont Antoine Leiris, « ne sait pas s’il a compris ce qu’il s’était passé ». Mais il en est certain, « la compréhension de ces événements va grandir avec lui ». Antoine Leiris va donc accompagner son fils « pour qu’il comprenne les événements avec un esprit libre ».

« Que justice soit faite »

Les attentats de Bruxelles ont récemment fait une douloureuse piqûre de rappel aux attentats de Paris et des nombreuses interpellations ont suivi. « Je suis ces événements comme tous les concitoyens et je ressens beaucoup de tristesse pour la Belgique, j’ai beaucoup de chagrin », a-t-il raconté. Il n’a donc maintenant qu’un souhait : « que justice soit faite ». Et justement, Salah Abdeslam, le dernier membre du commando du 13 novembre sera prochainement transféreé en France pour y être jugé. « La société doit lui adresser un message. Et j’espère qu’après un procès équitable, cette personne sera punie à hauteur de sa faute ».

« On s’est remis à rire »

A la question « comment ça va ? », Antoine Leiris répondait, laconique, le 20 novembre : « comme ça peut aller dans ces moments-là ». Aujourd’hui, il l’assure, « ça va mieux ». « Je me suis rendu compte qu’on allait mieux qu’avant quand, il y a quelques jours, on s’est remis à rire exactement comme avant. On est en train d’avancer ».


Antoine Leiris souhaite « un procès équitable… par Europe1fr

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