Livre – Régine Mosser – Ça va aller, maman, ça va aller


Dans son ouvrage, Régine Mosser, maman de Marie Mosser, cette jeune Nancéienne tuée dans l’attentat du Bataclan, raconte ces jours où tout a basculé. Photo DR
03/11/2019
Par Ghislain UTARD
Il y a presque 4 ans, la jeune Nancéienne de 24 ans mourait assassinée dans l’attaque terroriste. Sa maman, Régine, publie un livre poignant « pour continuer à faire vivre sa fille » et « toutes les victimes ». C’est aussi le récit terrible des jours du drame et de l’impact destructeur des attentats sur les familles.

« Je sais maintenant très précisément que c’est à 21 h 40 que les tirs de kalachnikov ont commencé au Bataclan. Depuis, tous les vendredis, je sens mon angoisse monter crescendo jusqu’à atteindre son paroxysme à 21 h 40. Chaque vendredi, à cette heure-là, je ressens la peur que Marie a dû ressentir »…

Le propos est aussi glaçant qu’émouvant. C’est celui de la mère de Marie, cette jeune Nancéienne de « 24 ans, 8 mois et trois jours », tuée dans l’attentat du Bataclan le 13 novembre 2015. Dans un livre témoignage intitulé « ça va aller, maman, ça va aller » qui vient de paraître, Régine Mosser raconte ces jours où tout a basculé. Mais cet ouvrage, c’est aussi un hymne à l’amour : celui d’une mère, que l’insondable douleur ne quittera plus jamais, pour son enfant. « Tant qu’il y aura des personnes qui penseront à elle, alors Marie existera », écrit-elle en pensant à toutes les victimes.

« Ses bagues ensanglantées à mes doigts »

Régine Mosser raconte cette soirée terrifiante où elle commence par regarder une émission sur Henri Salvador. Puis c’est l’inquiétude avec le coup de fil d’une amie de Marie qui hurle, terrorisée : « Marie est au Bataclan ». Et sa maman d’expliquer qu’à cet instant, elle ressent que sa fille est morte… C’est l’angoissante attente, les photos de Marie qui déferlent sur les réseaux sociaux avec des messages d’alerte, l’assaut en direct à la télé des forces de police…
C’est une voix officielle en pleurs qui annoncera le lendemain au téléphone, alors que les parents se sont précipités à Paris, le décès de Marie. Puis c’est l’épreuve de l’Institut médico-légal et le « visage pâle, intact et beau » de la jeune femme derrière une vitre, la rencontre avec l’amie Justine, rescapée. Et, au retour, les messages et les fleurs qui envahissent la maison.

« Je ne veux pas qu’on me plaigne. Je ne suis pas à plaindre car j’ai eu cette immense chance d’être aimée par un ange sur cette Terre, ma fille. Celles qui sont à plaindre sont ces mères qui ont engendré les monstres qui l’ont tuée. »

Il faut ensuite retourner vider l’appartement de Marie, récupérer ses effets au Quai des Orfèvres. « Je m’empare du sac plastique, en extrais deux bagues qui sont couvertes de sang et je ne peux m’empêcher de les mettre à mes doigts ». Comme pour se rapprocher de Marie.

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Christophe Chomant Editeur, Boutique en ligne en cliquant sur la couv.