Comment vivre avec la situation pesante que traverse le pays ?

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Anna Pereira

publié le

Nice, Saint-Etienne-du-Rouvray… Comment vivre avec l’idée d’un danger qui plane en permanence ?

Comment vivre avec la situation pesante que traverse le pays depuis l’attaque de Charlie Hebdo en janvier 2015 ? Voici ce que conseille un expert en psychiatrie des catastrophes.

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Comment continuer à vivre avec l’idée d’un danger qui plane en permanence ? Comment gérer ses angoisses au quotidien ? Peut-on s’habituer aux annonces régulières de drames meurtriers aussi proches ? Pour essayer d’éclairer la question, francetv info a interrogé Christian Navarre, psychiatre responsable de la cellule d’urgence médico-psychologique du centre hospitalier de Rouen, auteur de Psy des catastrophes (éditions Imago).

Francetv info : Faut-il changer notre façon d’envisager le monde, face aux derniers évènements ?

Christian Navarre : La première chose à intégrer est un changement de notre société sur le long terme. Auparavant, la France était considérée comme un sanctuaire, quand bien même les derniers attentats ne dataient que de 1995. C’est une forme de déni par rapport à ce qui se passe depuis déjà des années à l’international. On parle là d’une notion en particulier : « l’oubli à mesure », c’est-à-dire ne pas voir ou ne pas vouloir intégrer le principe de réalité.

Il faut donc commencer par essayer d’appréhender ce nouveau climat qui s’installe en profondeur, est donc d’intégrer la réalité. Il faut prendre conscience, « accepter » la situation, pour pouvoir ensuite dépasser l’état initial de choc et d’incompréhension. Nous sommes maintenant dans un monde de tensions permanentes, qui entraînent des ripostes à long terme. Mais nous avons tendance, après chaque attentat, avec le temps qui passe, à oublier que ça pourrait se reproduire. Nous pensons que nous ne sommes pas encore un pays où des attentats récurrents peuvent devenir la norme.

Mais nous ne sommes pas dans la même situation que des pays où des attentats ont lieu quasiment tous les jours…

Ces pays, qui nous paraissent lointains, sont eux déjà habitués et ont appris a gérer cette situation. Eux ont déjà intégré ce nouveau paradigme. Pour nous, ce n’est pas encore le cas. Les Français doivent aussi commencer à l’appréhender comme étant notre nouvelle réalité.
Le conflit à l’origine de ces attentats est mondialisé, c’est une guerre asymétrique, il faut cesser de s’étonner des actions haineuses attisées par Daech. N’importe qui, surtout une personne fragile, peut désormais s’investir dans une mission de moine-soldat, séduit par l’idéologie du groupe terroriste. C’est bien malheureusement notre nouvelle réalité, c’est seulement en l’assimilant que l’on pourra réapprendre à vivre consciemment et aller de l’avant.

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Escroquerie fausse victime des attentats de Paris afin de toucher 20 000 euros

Logo-La-Dépêche.frElle se faisait passer pour une victime des attentats de Paris afin de toucher 20 000 euros

Publié le 08/06/2016
Au lendemain des attentats du 13-Novembre à Paris, une jeune femme de 24 ans s’est présentée au commissariat des Mureaux, dans les Yvelines, prétendant faire partie des victimes des terroristes. Sept mois plus tard, le 13 juin, elle devrait comparaître pour « escroquerie » et « tentative d’escroquerie », a indiqué ce mardi le parquet de Versailles. Fausse victime, elle a en effet menti aux policiers dans le but de toucher 20 000 euros d’indemnités.

Elle est démasquée. Cette jeune mère originaire de Conflans-Saint-Honorine, dans les Yvelines, avait assuré aux enquêteurs avoir été présente dans le bar « Le Carillon », dans le XIe arrondissement de Paris, attaqué par les jihadistes. Elle prétend alors « avoir été soufflée par une explosion » et « gravement blessée à un bras ». Pour appuyer ses propos, elle porte même un bras en écharpe et fournit des certificats médicaux montrant qu’elle doit subir une greffe de peau. Elle explique aussi qu’elle a perdu ce soir-là son téléphone, sa carte bleue et des effets personnels.

Des incohérences dans son récit

Mais les policiers se rendent compte rapidement que son discours ne tient pas la route. En effet, le bar « Le Carillon » a été attaqué au fusil d’assaut, et non à l’explosif. Le médecin à l’origine de son certificat médical est alors contacté par les enquêteurs. Celui-ci révèle ne l’avoir jamais reçue. Le nom de la jeune femme ne figure d’ailleurs sur aucune liste des victimes admises à l’hôpital le soir du 13-Novembre. Enfin, la photo de « son » bras blessé a été retrouvée sur internet : il ne s’agit en réalité pas du sien !

Jusqu’à 5 ans de prison

Placée en garde à vue en février dernier, la jeune femme a avoué avoir menti. Elle sera jugée ce lundi devant le tribunal correctionnel de Versailles. Elle encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende. Elle est également convoquée le 21 novembre pour exercice illégal de la pharmacie.

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