Attentats du 13 novembre : des victimes harcelées par des « fans »
21/10/2016
C’est à peine croyable. Le Monde publie ce vendredi une enquête sur les personnes devenues « fans » des rescapés des attentats du 13-Novembre dernier. Après la médiatisation de certaines d’entre elles, plusieurs victimes ont reçu des milliers de messages de soutien. Des mots réconfortants, au début, qui ont pris parfois une tournure presque malsaine. « Dans la nuit du 13 novembre 2015, Jules est passé à la télé. En boucle. Il est le premier à avoir raconté l’enfer du Bataclan », explique le quotidien. Résultat, des femmes se sont d’une certaine manière « entichées » du jeune homme de 28 ans, qui avait à l’époque choisi de témoigner à visage découvert. Aujourd’hui, il explique que toute apparition publique « réveille le volcan de groupies » qui l’avaient assailli de messages après l’attentat, et qu’il souhaiterait retrouver l’anonymat.
Un cas loin d’être isolé. Le quotidien explique : « Victimes comme Jules du même événement hypermédiatisé, d’autres jeunes hommes ont reçu, principalement par le biais des réseaux sociaux, des centaines de messages de soutien de femmes, jeunes et moins jeunes. Des mots souvent bienveillants, parfois insistants, et toujours néfastes au processus de reconstruction, déjà éprouvant et sinueux. »
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À moins d’un mois de la date anniversaire, ils aspirent aujourd’hui à retrouver l’anonymat.
Mon Bataclan : le récit bouleversant d’un rescapé en bande dessinée
Mon Bataclan : le récit bouleversant d’un rescapé en bande dessinée
Par Aurélia Vertaldi
21/10/2016
récit d’un rescapé en bande dessinée
Fred Dewilde fait partie des survivants des attentats du 13 novembre. Il était au Bataclan lorsque sa vie a basculé. Après le soulagement de s’en être sorti, l’auteur a dû faire face à une difficile reconstruction. Il livre dans son album son histoire.
Derrière le pseudo Fred Dewilde : un survivant du 13 novembre. Le graphiste de 59 ans, père de trois enfants, était au Bataclan le soir du drame avec des amis. Et comme tant d’autres, il a basculé dans l’horreur : « En un instant nous ne sommes plus qu’une masse grouillante de vivants, de blessés, de morts, une masse de peur, hurlante de terreur… » décrit-il dans sa bande dessinée de 15 planches, intitulée sobrement Mon Bataclan.
Cathartiques ces pages en noir et blanc racontent la terrible soirée. Tout en pudeur, le survivant relate les deux heures passées à faire le mort entre le cadavre d’un homme et une jeune fille blessée. Bruit assourdissant des coups de feu, sol jonché de cadavres, mares de sang ou chairs déchiquetées constituent la scène apocalyptique de son traumatisme. Sans oublier les terroristes, « ces chevaliers de l’Apocalypse sans leurs putains de chevaux ! » représentés sous forme de squelettes.