Conférence : Du temps social au temps subjectif du traumatisme lors des attentats terroristes

temps traumatisme

Du temps social au temps subjectif du traumatisme lors des attentats terroristes
en partenariat avec l’Association Chrysalides (Nice)

30 septembre 2017 – 10 heures

Lieu : Espace des Associations – Amphi Vira Souleù –
12ter place Garibaldi – Nice 06

PROGRAMME MATINÉE

Discutant :Thierry Roth, psychologue clinicien, psychanalyste (ALI)

10h, Anne Videau, professeur à l’Université ParisNanterre, Directeur conseil de l’EPhEP : Présentation

10h10-10h30, Christine Dura Tea, psychologue clinicienne, psychanalyste (ALI), Fondatrice Association Chrysalides: Introduction : «Honorer la vie»

10h30-11h, Dr Frédéric Jover, psychiatre, référent Cellule d’Urgence Médico-Psychologique 06, Docteur en philosophie rattaché au Laboratoire CRHI Université Côte d’Azur, Dép. Philosophie: «Développement des Cump en 2017 et clinique victimaire»

11h-11h30, Christophe-Hassen Djerrah, chef de service de la Maison pour l’Accueil de la Victime (Nice): «‘Une situation d’urgence’. L’articulation des dispositifs de prise en charge ET les victimes»

11h30-11h45 Pause

11h45-12h15, Charles Delors, docteur en psychologie clinique, psychologue de la CEPU Nice Sophia Antipolis : «Rencontre de la mort et de l’image dans les attentats de Nice»

12h15-12h45, Serge Lesourd, professeur de psychopathologie à l’Université de Nice, psychanalyste (Espace Analytique): «Il n’est de traumatisme qu’après-coup»

APRÈS MIDI

Discutante : Christine Dura Tea, psychologue clinicienne, psychanalyste (ALI), Fondatrice Association Chrysalides

14h-14h30, André Quadéri, professeur des Universités en Psychologie, psychothérapeute en EMDR : «Du trauma dit simple à l’amalgame traumatique»

14h30-15h15, Samira Adda, juriste, chef de service et Julien Spella, psychologue clinicien : Présentation de l’Espace d’Information et d’Accompagnement des victimes d’attentats : Focus sur la prise en charge psychologique des victimes de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice

15h15-15h45, Choula Emerich, psychologue clinicienne, DEA psychopathologie, psychanalyste (ALI) : «Le traumatisme est-il toujours dans l’après coup ?»

15h45-16h15, Brigitte Giraud, psychanalyste  (ALI Draguignan): «Entre dette et traumatisme»

16h15-16h30 Pause

16h30-17h, Fernando Bayro-Corrochano, psychanalyste, enseignant à l’Université Paris Diderot, Centre Médical Spécialisé de l’Enfant et de l’Adolescent Bastille: «La ‘figuration du choc traumatique», une pertinence psychothérapeutique face au terrorisme»

17h-17h30, Dr Charles Melman, psychiatre, psychanalyste, Doyen de l’EPhEP, fondateur de l’ALI : «Le traumatisme dans la vie ordinaire» Conclusion

Lectures prpoposées en préparation à la journée :

>> Charles Melman : Qu’appelle t-on traumatisme psychique

>> Charles Melman: Les demoiselles de Freud

>> Charles Melman : Le désir de l’analyste

>> Charles Melman : Scène transférentielle du traumatisme


Par Christine Dura Tea
La date du 14 juillet 2016 est désormais inscrite dans la mémoire collective de la ville de Nice. Cette année la commémoration a initié un devoir de mémoire, avec ce que le droit à l’oubli lui doit. Cette Journée de l’EPhEP y participe. Nous pensions la question du traumatisme dans le XXe siècle, après les deux grandes guerres et celles que l’on ne nomme pas, avec la Shoah ou avec les génocides en Arménie, au Cambodge, au Rwanda, et tout n’a pas encore été dit. Comment ne pas entendre le retour de ce refoulement dans la violence et la destructivité des attentats du XXIe siècle, conséquence certaine des traumatismes du XXe siècle. Dans son Au-delà du principe de plaisir, Freud fait ce triste constat : «Que ce n’est pas la mort qui est un accident, mais la vie». Le colloque Incidences subjectives et sociales actuelles du traumatisme psychique à Tel Aviv en février 2016 a ouvert les débats, nous poursuivrons. Car, depuis, il y a eu les attentats à Paris, Bruxelles, Berlin, Londres, Istanbul, la Syrie. La même barbarie, les mêmes modes opératoires, le même effroi, les mêmes images ont envahi l’Europe faisant vaciller la culture de notre civilisation. Le traumatisme est devenu un des symptômes de notre lien social. Sa prise en charge est désormais autrement inscrite. Serions-nous désormais dans une culture du traumatisme et de sa prise en charge? Le traumatisme s’est peut-être bien déplacé : d’un « biological damage » et d’un excès d’excitation comme Freud nous le propose au début de son enseignement, à un fantasme qui porterait la frappe sexuelle traumatique pour un sujet, à l’effroi d’un Réel vidé de toute humanité, comment penser aujourd’hui les traumatismes de masse auquel le terrorisme nous convoque ? En effet les attentats terroristes illustrent autrement la prise en charge du traumatisme dans la mise en place sociale, politique, médicale, juridique des dispositifs et des temps qu’elle implique et jusque dans les modalités thérapeutiques qui requièrent une certaine invention dans l’accueil, la mise en place du transfert, l’arrimage imaginaire du sujet, ainsi que son rapport à la parole. Articuler le temps social au temps subjectif constitue l’accompagnement des victimes pour les réinscrire dans les dispositifs et dans leur histoire. Des professionnels de la ville de Nice, de Paris : psychologues, psychiatres, psychanalystes, juristes, policiers, travailleurs sociaux, enseignants ont manifesté au moment des attentats leur solidarité et leur présence auprès des victimes. Ils ont accepté pour cette journée de mettre ce Réel au travail.

Mémoire du traumatisme 13-Novembre 2015

Mémoire du traumatisme 13-Novembre
Texte Sébastien Calvet
Photo Michel Slomka
2 février 2016
Épisode n°3 de l’obsession LES JOURS À L’ŒIL

Habitué à travailler sur les souvenirs de conflits, Michel Slomka a photographié la foule d’après le 13 Novembre, s’est rendu sur les lieux des attentats.

Que faire lorsque votre obsession photographique vient frapper à votre propre porte ? Le photographe Michel Slomka a dû répondre à cette question après les attentats qui ont meurtri Paris le 13 Novembre 2015. Depuis des années, il poursuit un travail autour de la mémoire des conflits, les traces des traumatismes causés par les guerres : Michel Slomka arpente des territoires nommés Bosnie, Hongrie, Syrie.
Les jours qui ont suivi les attaques du Bataclan, du Carillon ou de La Belle Équipe, le photographe s’est tourné vers ces lieux brutalement touchés par la violence et ce sont ses images que nous avons choisies pour l’obsession Treize Novembre. Depuis, il a tenté de retrouver les indices qui parcourent son travail. Il nous raconte cette quête et nous donne les clés pour comprendre ce qui se cache derrière ce calme sidérant.

Devant la pizzeria Casa Nostra, les traces de la fusillade de la veille subsistent. Michel Slomka les photographie comme un témoignage de l’attentat. Il met ces images en relation avec celles qu’il a faites en Bosnie après la guerre. — Photo Michel Slomka/Hans Lucas.

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