Survivant du Bataclan et témoin de l’attaque de New York

Survivant du Bataclan et témoin de l’attaque de New York : « obligé de prendre une certaine distance »
02 novembre 2017

Par R.Da

Frédéric était dans les rues de Manhattan mardi, quand un terroriste a foncé sur des cyclistes et des piétons au volant d’un pick-up. Le 13 novembre 2015, il se trouvait aussi au Bataclan.
TÉMOIGNAGE EUROPE 1
Mardi, à New York, un homme de 29 ans a foncé sur des cyclistes et des piétons au volant d’un pick-up, tuant huit personnes. Parmi les témoins du drame, se trouvait Frédéric, un Français qui était aussi au Bataclan quand des terroristes ont pris d’assaut la salle de spectacle, le 13 novembre 2015. Frédéric faisait du vélo dans le sud de Manhattan lorsqu’il a vu le mouvement de panique qui s’est emparé des passants au moment où les talkies-walkies des agents de sécurité se sont fait l’écho de l’attaque.
« Prendre une certaine distance ». Au micro d’Europe 1, il assure avoir conservé son sang-froid, même lorsqu’il a aperçu un cadavre sous un drap blanc. « Ça ne me faisait ni chaud ni froid, parce l’on est obligé de prendre une certaine distance quand il y a des choses comme ça (comme le Bataclan) qui vous arrive, pour qu’il n’y ait pas trop d’événements qui puissent raviver le trauma », explique-t-il. « Forcément, ça ravive des choses, même si ça fait deux ans, et que l’on a fait un bout de chemin depuis. Je ne vous cache pas que ce que l’on a vécu dans le Bataclan… C’était autre chose ».

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Roman de Genoudet – Il était une fois le 13 novembre

Roman – Il était une fois le 13 novembre
28/09/2017
Par Sabine Audrerie
ROMAN Convoquant images, regards et imaginaires, Adrien Genoudet tresse de son expérience au Bataclan le 13 novembre 2015 un conte salvateur.
L’Étreinte, d’Adrien Genoudet, Inculte, 134 p., 16,90 €

Quel baume assez puissant inventer pour dépasser un événement tel que celui vécu collectivement le 13 novembre 2015 au Bataclan  ? L’historien Adrien Genoudet suggère une piste en creux et en pratique dans son premier texte  : la littérature comme étreinte salvatrice. Ce jeune homme de 29 ans compose un roman où se tressent imaginaire et réflexion, qui entrent en résonance pour offrir des déflagrations plus belles que celles des balles de kalachnikov.

Chercheur en histoire visuelle, Genoudet sait la force des images, imprimées sur les rétines, rapportées dans les magazines ou animées des films. Décortiquer les jeux de trompe-l’œil est au cœur de son projet littéraire, balisé par des extraits signifiants de contes ou de poèmes (Lamartine, Verlaine, Roubaud, Perrault…) « L’événement, comme nous l’appelons tous du haut de notre balcon des curiosités, n’est finalement qu’un long entrelacement d’images qui nous habitent et que l’on refuse. »

En avril 2015, Patrick Boucheron et Mathieu Riboulet publiaient Prendre dates. Paris, 6 janvier-14 janvier 2015 (Verdier), réagissant par la contextualisation et la sédimentation des sentiments personnels et collectifs aux attentats de Paris. « On n’écrit pas pour autre chose  : nommer et dater, cerner le temps, ralentir l’oubli, notaient-ils. Prendre dates c’est aussi entrer dans l’obscurité de cette pièce sanglante et y mettre de l’ordre. » On peut lire le texte sensible d’Adrien Genoudet comme une réponse au geste de ses aînés, à qui il dédie son livre. Avec le même but : replacer le « je » au sein du « nous », dans un mouvement libérateur.

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