Un hommage national qui trie les victimes ?

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Un hommage national qui trie les victimes ?
Mardi, 20 Septembre
Caroline Constant
L’hommage rendu aux victimes, lundi, a « malencontreusement » oublié les morts et les blessés de janvier 2015, de Charlie Hebdo à L’Hypercacher de la Porte de Vincennes.

Lundi matin, un hommage national a été rendu aux victimes d’attentats, aux Invalides. L’hommage était organisé par les associations de victimes. Et le président de la République, François Hollande, y est intervenu officiellement pour célébrer les morts et les blessés, hélas si nombreux, de 2015 : 230 personnes, tuées le 13 novembre à Paris, le 15 janvier à Ouagadoudou, le 13 mars à Grand-Bassam, le 22 mars à Bruxelles, le 13 juin à Magnanville, le 14 juillet à Nice et le 26 juillet à Saint-Etienne-du-Rouvray.

Seul souci, mais de taille dans cette liste : il manque des victimes. Il manque les victimes qui ont eu le tort de ne pas être structurées en associations. Car il est quand même assez étrange de commencer ce décompte macabre au 13 novembre. Quand l’année 2015 s’est ouverte sur le massacre de Charlie Hebdo, le 7 janvier (12 morts), puis la fusillade qui a coûté la vie à une policière municipale à Montrouge, le 8 janvier, et enfin la prise d’otages de l’Hypercacher le 9 janvier (quatre personnes tuées). Autant de victimes pas invitées à cet hommage.

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Les Archives de Paris exposent les hommages des attentats

Logo Huffington postBoîte à tristesse et fleurs en papier… les Archives de Paris exposent les hommages des attentats pour les Journées du patrimoine
Par Annabel Benhaiem
16/09/2016
ATTENTATS – Pour ces Journées du patrimoine, oubliez le palais présidentiel ou les dorures de Matignon. Loin des fastes de la République, les Archives départementales et communales de Paris ouvrent leurs portes pour une exposition bouleversante.

Pendant plusieurs mois, les archivistes ont collecté les photos, objets ou dessins déposés sur les lieux des attentats de novembre, en hommage aux victimes. Au total, 7709 documents classés ornent les étagères du 18 boulevard Sérurier dans le 19e arrondissement. Quelques-uns seront exposés samedi 17 et dimanche 18 septembre dans le hall d’entrée des Archives. Le HuffPost a pu en découvrir une partie. Ils sont saisissants.

Parmi les objets à voir, cette boîte à tristesse est l’un des plus marquants. Réalisée par deux classes de CE1 et CM1 voisins du bar La Belle équipe, elle proposait à chacun de mettre un mot dans la boîte pour dire sa douleur et témoigner de sa solidarité avec les victimes.

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Léguer la vision de la population aux historiens

« C’est important d’avoir collecté ces documents, explique Gérôme Truc, sociologue au CNRS et auteur du livre ‘Sidérations. Une sociologie des attentats’. Ils donnent accès à une dimension essentielle, nécessaire aux historiens qui voudront travailler plus tard sur les attentats. Ils permettent d’avoir une vision plus riche, réaliste et complète de la manière dont la population réagit aux attentats. Sinon, les seules choses que l’Histoire retiendra, ce sont ceux qui ont pris la parole dans les médias, les manifestations ou sur Internet. Dans ces témoignages, on a des réactions plus intimes et plurielles. »

Ce qui est exprimé dans les messages collectés dans la rue par l’équipe de propreté de la ville et les archivistes, donne également une idée très claire du sentiment général. Les citoyens qui ont tenu à laisser un message, ont su retenir leurs sentiments de haine pour multiplier les messages d’amour, d’amitié, d’empathie, de compassion et de solidarité.

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