Table-ronde consacrée aux « méthodes de prise en charge des traumatismes des victimes, dans l’urgence et dans la durée »

aide-aux-victimesCette table-ronde consacrée aux « méthodes de prise en charge des traumatismes des victimes, dans l’urgence et dans la durée » se tiendra ce lundi 5 décembre 2016 de 10h à 13h.

Pour des raisons de sécurité nous vous remercions par avance de bien vouloir vous présenter à l’espace Scipion (13, rue Scipion – 75005 Paris) à partir de 9h30 muni-e-s d’une pièce d’identité (carte nationale d’identité, passeport ou permis de conduire).
La capacité de la salle étant limitée, nous vous saurions gré de bien vouloir nous informer si une contrainte vous empêchait de prendre effectivement part à ces échanges.
Dans l’attente, l’équipe du secrétariat d’État chargé de l’Aide aux victimes se tient à votre disposition pour toute question,
Bien cordialement,
Le Cabinet de Madame Juliette MEADEL,
Secrétaire d’État auprès du Premier ministre
Chargée de l’Aide aux victimes

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Compte-rendu par Emmanuelle Cesari

Étudier le traumatisme pour mieux comprendre la mémoire

Logo psychologiesAttentats : étudier le traumatisme pour mieux comprendre la mémoire individuelle et collective
Lucien Fauvernier
Mémoire 13-Novembre. Derrière cet intitulé se cache un projet ambitieux porté par un historien, Denis Peschanski, et un neuropsychologue, Francis Eustache. Leur objectif ? Recueillir et analyser pendant 10 ans, les témoignages de 1000 personnes sur leurs souvenirs du 13 novembre 2015 afin de mieux comprendre comment s’articulent les liens entre mémoire individuelle et collective à travers un événement traumatique. Explications.

Une réaction scientifique face à l’horreur

Lancer un vaste programme de recherche transdisciplinaire, réunissant historiens, sociologues, psychologues, neuroscientifiques… autour de la mémoire, Denis Peschanski et Francis Eustache y songeaient depuis longtemps. « Les travaux sur le 11 septembre du psychologue William Hirst, aux Etats-Unis1, ont été une grande source d’inspiration, confie l’historien, également président du conseil scientifique du Mémorial de Caen. Je travaille depuis longtemps sur les liens entre mémoire individuelle et collective, avec l’idée que l’on ne peut pas comprendre l’une sans l’autre. Je souhaitais monter un projet d’étude en France sur le sujet de longue date. » Si la réflexion était bien engagée, face aux attentats du 13 novembre, il y avait urgence à réagir pour les deux chercheurs. « Nous nous sommes dit que si nous n’agissions pas maintenant, nous ne ferions jamais rien. Il y avait un besoin viscéral de répondre à l’horreur par nos armes à nous : les sciences et la connaissance » témoigne Francis Eustache. Au même moment, Alain Fuchs, président du CNRS, lance un appel aux chercheurs pour développer des projets de recherche sur les attentats et leurs conséquences. Et c’est naturellement que le programme Mémoire13-Novembre va être accepté et soutenu non seulement par le CNRS mais aussi par l’INSERM.

Un projet de recherche d’une ampleur inédite

Dans le cadre du programme de recherche Mémoire13Novembre, une enquête d’opinion sur l’impact des attentats a été menée avec le CREDOC dont les résultats viennent de paraître :
80% des Français se disent marqués par les attentats du 13 novembre 2015
26% des Français ont un lien personnel avec l’événement
57% des sondés expriment un sentiment de peur suite aux attentats
« Nous avons créé notre projet dans le but d’étudier la mémoire sous ses aspects individuels et collectifs, mais avec la volonté, sur le plan scientifique de changer de paradigme. Nous voulions que sciences humaines et sciences dures ou « exactes » soient réunies pour décrypter l’impact de cet événement extrême qu’est le 13 novembre. » explique Denis Peschanski. Ce programme titanesque vise ainsi à recueillir les témoignages, filmés, de 1000 personnes. Son thème : l’évolution de leurs souvenirs des attentats du 13 novembre sur une période de 10 ans. « Sur ces 1000 personnes, environ 400 appartiennent à ce que nous nommons le cercle 1 : ce sont les victimes et leurs proches, les témoins et acteurs-intervenants comme la police ou les pompiers. Le reste des participants se compose du cercle 2, les résidents et usagers des quartiers visés, du cercle 3, les habitants de Paris et de sa banlieue puis du cercle 4, les habitants de trois villes précises : Caen, Metz et Montpellier » détaille Francis Eustache.

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