Les Archives de Paris exposent les hommages des attentats

Logo Huffington postBoîte à tristesse et fleurs en papier… les Archives de Paris exposent les hommages des attentats pour les Journées du patrimoine
Par Annabel Benhaiem
16/09/2016
ATTENTATS – Pour ces Journées du patrimoine, oubliez le palais présidentiel ou les dorures de Matignon. Loin des fastes de la République, les Archives départementales et communales de Paris ouvrent leurs portes pour une exposition bouleversante.

Pendant plusieurs mois, les archivistes ont collecté les photos, objets ou dessins déposés sur les lieux des attentats de novembre, en hommage aux victimes. Au total, 7709 documents classés ornent les étagères du 18 boulevard Sérurier dans le 19e arrondissement. Quelques-uns seront exposés samedi 17 et dimanche 18 septembre dans le hall d’entrée des Archives. Le HuffPost a pu en découvrir une partie. Ils sont saisissants.

Parmi les objets à voir, cette boîte à tristesse est l’un des plus marquants. Réalisée par deux classes de CE1 et CM1 voisins du bar La Belle équipe, elle proposait à chacun de mettre un mot dans la boîte pour dire sa douleur et témoigner de sa solidarité avec les victimes.

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Léguer la vision de la population aux historiens

« C’est important d’avoir collecté ces documents, explique Gérôme Truc, sociologue au CNRS et auteur du livre ‘Sidérations. Une sociologie des attentats’. Ils donnent accès à une dimension essentielle, nécessaire aux historiens qui voudront travailler plus tard sur les attentats. Ils permettent d’avoir une vision plus riche, réaliste et complète de la manière dont la population réagit aux attentats. Sinon, les seules choses que l’Histoire retiendra, ce sont ceux qui ont pris la parole dans les médias, les manifestations ou sur Internet. Dans ces témoignages, on a des réactions plus intimes et plurielles. »

Ce qui est exprimé dans les messages collectés dans la rue par l’équipe de propreté de la ville et les archivistes, donne également une idée très claire du sentiment général. Les citoyens qui ont tenu à laisser un message, ont su retenir leurs sentiments de haine pour multiplier les messages d’amour, d’amitié, d’empathie, de compassion et de solidarité.

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« Je suis inquiète pour la santé des enfants niçois »

Logo Le Monde« Je suis inquiète pour la santé des enfants niçois »
12.09.2016
Propos recueillis par Gilles Rof
Chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHU Lenval de Nice, la professeure Florence Askenazy a vu passer plus de 900 patients dans ses services depuis l’attentat qui a fait 86 morts le soir du 14 juillet sur la promenade des Anglais. Après la mobilisation d’urgence, elle appelle à la mise en place de moyens supplémentaires pour en limiter les conséquences sanitaires.

Peut-on déjà mesurer l’impact de l’attentat du 14 juillet chez les jeunes Niçois ?

Florence Askenazy : Il est trop tôt pour faire un bilan psychologique de ce qu’il s’est passé, mais je pressens que les conséquences sur la santé des enfants et des adolescents seront lourdes. Il faut prendre en compte que, depuis 1945, c’est l’acte de guerre qui a touché le plus d’enfants en France. Depuis deux mois, nos équipes ont vu plus de 900 personnes. Des enfants, des adolescents, qui viennent avec leurs parents. Des consultations assez longues qui laissent place au récit de ce qu’il s’est passé. Trois composantes ressortent : l’extrême violence de l’acte, sa longueur, avec des enfants qui ont vu leurs parents se cacher, fuir dans la panique, porter secours à des blessés… Enfin, le fait que, directement ou par capillarité, c’est l’ensemble de Nice qui est touché. Tout l’écosystème de la ville est ébranlé. C’est pour cela que je suis assez inquiète pour l’évolution de la santé des enfants et des adolescents niçois.

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