La sidération : pour aller plus loin

logo Mémoire traumatique et victimologieMise en ligne le 15 août 2016

Souvent comparée à un « court-circuit du cerveau », la sidération touche particulièrement les victimes de violences sexuelles. En les paralysant, elle les empêche de se défendre ou de fuir leur agresseur.

Définition

Il s’agit de mécanismes psychologiques et neurobiologiques exceptionnels de sauvegarde exceptionnels qui se mettent en place lors du traumatisme. Les traumatismes qui sont susceptibles d’être à l’origine de ces mécanismes psychotraumatismes sont ceux qui sont vont menacer l’intégrité physique (confrontation à sa propre mort ou à la mort d’autrui) ou l’intégrité psychique . Il s’agit des situations terrorisantes par leur anormalité, leur caractère dégradant, inhumain, humiliant, injuste, incompréhensible. (L’horreur de la situation va être à l’origine d’un état de stress dépassé représentant un risque vital).

Quand sont mis en place ces mécanismes psychotraumatiques ?

Ces mécanismes psychotraumatiques sont mis en place par le cerveau pour échapper à un risque vital intrinsèque cardiovasculaire et neurologique. Ce risque est induit par une réponse émotionnelle dépassée et non contrôlée. Cela se produit quand la situation stressante ne va pas pouvoir être intégrée corticalement. On parle alors d’une effraction psychique responsable d’une sidération psychique.

Qui est responsable de cette effraction psychique ?

Le non-sens de la violence, son caractère impensable sont responsables de cette effraction psychique. Ce non-sens envahit alors totalement l’espace psychique et bloque toutes les représentations mentales. La vie psychique s’arrête, le discours intérieur qui analyse en permanence tout ce qu’une personne est en train de vivre est interrompu. Il n’y a plus d’accès à la parole et à la pensée, c’est le vide… il n’y a plus qu’un état de stress extrême qui ne pourra ni être calmé, ni être modulé par des représentations mentales qui sont en panne.

Les conséquences du stress extrême

Le stress extrême entraîne un risque vital pour l’organisme, et comme dans un circuit électrique en survoltage. Le cortex va faire disjoncter le circuit émotionnel par l’intermédiaire de mécanismes neurobiologiques de sauvegarde exceptionnels. Ils vont être responsables d’une déconnexion du circuit de réponse au stress qui s’apparente donc à un court-circuit pour protéger les organes comme le cerveau, le cœur et les vaisseaux. Cette disjonction entraîne une mémoire traumatique et une dissociation avec anesthésie psychique et physique.

La disjonction du circuit émotionnel , pour échapper au risque vital crée par le survoltage émotionnel, ne se déclenche que si les représentations mentales face à la violence sont en échec. Elles sont aussi dans l’incapacité de moduler ou d’éteindre la réponse émotionnelle et d’empêcher ainsi un survoltage émotionnel.

Ces mécanismes psychotraumatiques sont à l’origine des conséquences les plus graves et les plus fréquentes des violences et d’un état de souffrance permanent. Si ces conséquences ne sont pas prises en charge elles risquent de transformer la vie des victimes en “un enfer”. C’est “un état de guerre permanente”, « sans espoir de s’en sortir ».
Ce sont des conséquences normales de situations anormales.

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Pour être un héros, il faut d’abord s’intéresser aux autres

logo-mariannePour être un héros, il faut d’abord s’intéresser aux autres
Samedi 13 Août 2016

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Guillaume Dezecache, docteur en sciences cognitives et chercheur postdoctorant à l’université de Neuchâtel, en Suisse, mène une étude sur les réactions à la menace au cours de l’attentat du Bataclan à Paris, le 13 novembre dernier. Son travail, qui n’en est encore qu’aux prémices, vise à identifier les « ingrédients » qui amènent les gens à faire preuve de comportements « prosociaux », c’est-à-dire à s’aider les uns les autres. « Il y a avant tout une question d’opportunité, on a plus de chance d’être héroïque en ville qu’à la campagne, note-t-il. Mais l’éducation joue un rôle important. Le fait d’avoir été bénévole, par exemple, augmente la probabilité d’acte héroïque. »

Première leçon, basique mais cruciale : pour être un héros, il faut d’abord s’intéresser aux autres. Les témoins interrogés par Marianne confessent tous une propension à intervenir dans les situations délicates qu’ils peuvent rencontrer au quotidien. « Pas du genre à détourner le regard », dit Arnaud Gonnet, qui a empêché le viol d’une de ses collègues de travail ; une « tendance à ne pas avoir peur de grand-chose », pour Christian Souillé, qui a risqué sa peau pour sauver une vieille dame d’un incendie. « C’est vrai que je suis du genre à mettre mon grain de sel quand je vois quelqu’un se faire embrouiller dans la rue, reconnaît Pierre, rescapé de la fusillade du Carillon, qui a organisé les premiers soins aux victimes autour de lui. Je fais attention à ce qui se passe autour de moi. »

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