Un rescapé du Bataclan : « Je ne vois pas en quoi je mérite une médaille »

Logo-BFMTVUn rescapé du Bataclan : « Je ne vois pas en quoi je mérite une médaille »
Par Ju. B.
06/09/2016
cet insigne de reconnaissance devrait être remise par décret aux victimes du terrorisme. Emmanuel Domenach, rescapé du Bataclan, a exprimé son mécontentement ce mardi sur BFMTV.
« Ce n’est pas une médaille qui va réparer ça, c’est un gadget ». Selon l’un des rescapés des attaques terroristes du 13-Novembre, qui témoigne ce mardi sur BFMTV, il est « désespérant de voir à quel point on peut être rapide pour faire certaines choses qui sont complètement accessoires et être lent sur les sujets de fond ». « Les victimes du 13-Novembre et du 14-Juillet sont dans des difficultés très concrètes, il y a besoin d’une aide permanente », a-t-il estimé.
Le vice-président de l’association « 13-Novembre: fraternité et vérité » se sent « mal à l’aise » car il ne voit pas en quoi il « mérite une médaille pour avoir échappé au mal ». Pour lui, il est « assez bizarre, voire glauque, que toutes les victimes soient récompensées d’une décoration ».
Une médaille créée spécialement pour ça ?
Les parents de victime qui ont perdu un proche reçoivent une médaille. Je trouve ça très surprenant.


Une médaille nationale de reconnaissance pour les victimes du terrorisme a été créée par décret, le 12 juillet 2016.

La médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme se porte directement après l’ordre national du Mérite, qui lui même prend place, par ordre d’importance protocolaire, derrière : l’ordre national de la Légion d’honneur, l’ordre de la Libération, la médaille militaire. Ce qui fait de cette reconnaissance aux victimes du terrorisme la cinquième décoration la plus importante dans l’ordre de port protocolaire des décorations françaises. Elle arrive ainsi juste devant les croix de guerre (1914-1918, 1939-1945, Théâtres d’opérations extérieures, Valeur militaire, médaille de la Gendarmerie nationale avec citation) qui récompensent l’octroi d’une citation par le commandement militaire pour conduite exceptionnelle ou une action d’éclat au feu ou au combat. Ces croix sont prises en compte en vue de l’obtention de l’un des deux ordres nationaux – la Légion d’honneur et du Mérite national – en qualité de « fait de guerre ».

La décoration nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme se positionne donc aussi devant les croix et médailles qui ont la qualité de « titre de guerre » individuel en vue de l’obtention de l’un des deux ordres nationaux : les croix du combattant volontaire, la médaille de la Résistance française, la médaille des évadés.

Enfin, cette décoration arrive devant les trois ordres ministériels qui n’ont pas disparu lors de la création de l’ordre national du Mérite : ordre des Palmes académiques, ordre des Arts et des Lettres, ordre du Mérite maritime.

Au nouveau stade, l’hommage aux victimes du 13 novembre

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Clawdia Prolongeau
05 septembre 2016

« J’étais vigile au Bataclan le soir du 13 novembre. J’ai été acteur de cette soirée. Ça ne s’oublie pas. »

Samedi, avenue Jean-Bouin à Choisy, l’inauguration était autant pour fêter le nouveau stade que pour rendre hommage aux victimes du 13 novembre.
En présence et grâce au vigile du Bataclan choisyen Noumouké Sidibi, une rencontre sportive de haut niveau a débuté à 16 heures. Avec, pour chauffer le public, le chanteur Mokobé et sur le terrain, des stars comme l’ancien joueur du PSG Jimmy Algerino ou le rappeur Youssoupha, qui n’aurait manqué ça pour rien au monde : « C’est horrible ce qu’il s’est passé au Bataclan mais il faut retenir le courage et la solidarité des gens. Ça existe et c’est pour ça qu’on est là. »

Les « fiertés du 94 » réunies

« Le stade Jean-Bouin, grand projet de la ville, tient enfin ses promesses, exulte le maire (PCF) Didier Guillaume. Malgré toutes les coupes budgétaires qu’il y a eues, la ville de Choisy a tenu à rénover ce stade. Et le résultat, c’est qu’on y fête aujourd’hui les valeurs de la République. La liberté, l’égalité et la fraternité évidemment, mais j’ajouterais aussi, après les événements tragiques qu’il y a eu depuis le 7 janvier 2015, la solidarité et la paix. » Des valeurs que sont venues défendre haut et fort les célébrités natives du département. Celles que Mokobé appelle les « fiertés du 94 » et qui devant des centaines de Choisyens, se disputent la balle sur une pelouse synthétique flambant neuve.

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