Stress et suicide dans la police, l’organisation policière en question


19 février 2018

En 2017, 48 policiers français ont mis fin à leurs jours. Une année noire pour la police et une problématique récurrente chez les policiers qui avaient déjà connu une vague de suicides en 2014. Et avec deux nouveaux cas, début janvier, l’année 2018 s’annonce déjà difficile. Selon un rapport de l’Inserm datant de 2010, le risque de suicide dans la police est supérieur de 36 % par rapport au reste de la population.

Si de manière générale, les causes de ce phénomène ne sont pas nécessairement imputées au travail (soucis d’ordre privé, maladie, séparation…), ces chiffres invitent à prendre du recul quant au métier de policier. Ils semblent en effet indiquer un malaise persistant qui puise ces racines dans le travail de policier.

Aussi, pour endiguer le phénomène, le ministère de l’Intérieur a récemment annoncé une série de mesures visant à allouer des fonds supplémentaires à la prévention des risques psycho-sociaux, avec notamment le recrutement de psychologues, la redynamisation des cellules de veilles et de référent.
…/…

Cercle vicieux

Dès lors, lorsque les policiers font face à des facteurs organisationnels élevés, sur lequel ils n’ont aucun contrôle, ils épuisent leurs ressources mentales et physiques et ont donc des ressources limitées pour gérer les exigences physiques et cognitives induites par leur métier.

Ce stress collectif qui se diffuse dans les équipes a un effet direct sur le travail des policiers. Comme le montre notre étude, déjà citée, les policiers épuisés vont faire davantage d’erreurs, dépasser certaines limites, être davantage absent et rendre le travail de leurs collègues plus difficile… ce qui aura pour effet d’épuiser les autres collègues. Un cercle vicieux… qu’il est nécessaire de casser.

Pour lire l’article, cliquez sur le logo de The conversation

Le policier en situation de burn-out, état des lieux 2/3

Jules a aujourd’hui un peu plus de trente ans. Il est dans la police nationale depuis maintenant une dizaine d’années. Après un début de carrière en tenue, puis dans un service d’investigation de petite couronne parisienne, il a opté pour la Police Judiciaire. Il était motivé, à fond dans son travail, comme le sont tous les policiers ou presque, et puis, sans qu’il ne s’en rende compte tout de suite, il s’est laissé dépassé, au cours de sa carrière, se mettant en danger. Heureusement, il a pu en faire le constat lui-même, et prendre le taureau par les cornes, pour s’en sortir, aller de l’avant, et retrouver l’envie, la motivation du premier jour. Je lui ai alors demandé de parler de son vécu, de la manière dont il voyait le burn-out, comment il l’avait vécu, et comment, idéalement, il pense que le sujet devrait être traité dans la police.

Nous avions déjà pu le lire ici. Je lui rends la plume :

https://blog.francetvinfo.fr/police/2018/02/18/le-policier-en-situation-de-burn-out-etat-des-lieux-23.html