Burn out mon virus à moi – Qui suis-je ?

QUI SUIS-JE ?

Je suis une personne qui sépare les choses, il y a mon travail, ma famille, mes amis et puis les autres personnes.
Généralement je ne mélange pas afin d’être sincère et complètement concentré sur le moment présent.
Tout cela est une question d’investissement envers l’autre, d’attention et d’écoute, d’importance et de priorité données.
Séparer les choses est une organisation qui me permet de gérer toutes les situations qui se présentent et de ne pas être distrait, dans ma réflexion et mes actions.
Mais, que se passe-t-il lorsque ces barrières tombent et lorsque qu’il n’y a plus de séparation ? Lorsque la vie professionnelle empiète sur la vie personnelle et vice versa ? Tout se passe bien, en règle générale, mais si des difficultés apparaissent dans une vie, puis finalement dans les deux ? C’est là que tout explose. Je parle de burn-out mais c’était surtout un big-bang, faisant ressortir toutes les peurs et les faiblesses de l’être humain que je suis.

Touché par le burn-out

Le burn-out est un mot puissant, tout le monde pense que cela n’arrive qu’aux autres, que les personnes qui en sont victimes ne sont pas fortes mentalement ou psychiquement.
Que c’est un état passager en lien avec la fatigue et le manque de sommeil, la pression du travail, le stress et des problèmes de dépression. C’est bien cela mais c’est tellement plus.
On dit aussi que les personnes qui sont les plus touchées sont celles qui sont trop investies dans leur travail, mais comment ne peut-il en être autrement ? le travail est le lieu où l’on passe le plus de temps, après il y a les périodes de sommeil et après la vie en dehors de ces deux états.
Le burn-out est passager, en fait non c’est un passager, un sentiment, une émotion, une entité, un dédoublement de personnalité.
C’est quelque chose, qui a grandi dans mon être, dans mon esprit mais aussi dans mon corps.
Il n’arrive pas par hasard, il était là parfois sur 1 heure, un jour, mais dès que je prends, le soir, le chemin de chez moi, je laisse les problèmes du travail au fil des pas ou des kms. Il en est de même pour le trajet le matin vers le boulot, les difficultés restent derrière la porte de mon appartement.
Ça a été comme ça pendant toute ma vie professionnelle.
Je travaillais dans une pension de famille ou maison relais
Mais il y 3 ans le virus a montré des signes, on peut dire que j’étais asymptomatique jusqu’à présent, et j’en ai tenu compte mais je ne me suis pas méfié, je pensais que justement ça allait passer.
En fait, je travaillais dans une pension de famille ou maison relais. C’est une structure dans un bâtiment normal, qui propose 22 logements autonomes pour des personnes choisies sur dossier pour intégrer les lieux.
Ces personnes ont des profils différents mais ont surtout un besoin d’intégration dans notre société et cela passe par l’appropriation d’un lieu de vie, lieu d’existence, de reconnaissance, lien d’appartenance, d’expression de soi et lieu de sécurité.
Ces résidents ont des difficultés sociales, des parcours de vie dans la rue ou sortant de prison, des victimes d’évènements familiaux qui les ont détruits, des problèmes physiques, psychiques et psychologiques, des addictologies et parfois tout ça en même temps.
Ils partent de ce lieu, de ce quartier, de cet univers, le plus souvent pour cause de décès.
De plus cette pension de famille est couplée avec une résidence sociale dans le même bâtiment avec 20 logements pour des personnes seules, des couples et des familles.

J’étais « agent d’accueil et de services »

Dans cet établissement, j’étais officiellement « agent d’accueil et de services ». Vous avez déjà une petite idée sur l’une des raisons, le mot « services ». En fait officieusement je faisais tout :

– L’accueil physique et téléphonique du bâtiment pour les partenaires sociaux, médicaux, institutionnels, techniques et culturels.
– L’organisation et l’animation des temps d’activités (petit déjeuners, repas, ateliers culturels, sortie de loisirs, etc…), avec également un gros travail de médiation et de gestion de chaque individu avec différentes pathologies et caractères, cela dans un groupe.
– L’aide et un accompagnement administratif, social et insertion professionnel (RSA dossier de rentraite, demande d’aide financière, etc…) ainsi que l’encaissement des loyers et l’état des lieux.
– Il y avait aussi une veille au quotidien de la santé des résidents, leur installation dans leur logement.
– Au niveau technique je devais réaliser les petits travaux et une veille des installations et du système de sécurité.
– J’organisais aussi les rdv médicaux et sociaux des résidents, en étant en lien avec les médecins, les spécialistes, les kinés.

C’étaient mes tâches concernant mon poste d’agent d’accueil et de service pour la pension de famille et les 25 résidents, mais il y a aussi une résidence sociale gérée par une collègue qui n’est là que 2 jours par semaine.

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Le burn-out reconnu comme une maladie par l’OMS

Le burn-out reconnu comme une maladie par l’OMS

Le classement international des maladies a été mis à jour le 25 mai 2019, à l’issue de la 72e Assemblée mondiale de la santé.

A l’occasion de sa 72e Assemblée mondiale de la santé, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a donc tenu à réviser son classement international des maladies (ICD-11) pour y inclure le burn-out. Cette révision sera effective dès le 1er janvier 2022.

« Des sentiments de négativité ou de cynisme liés au travail »

L’OMS définit le burn-out comme une pathologie « résultant d’un stress professionnel chronique qui n’a pas été géré correctement ». Selon l’organe de l’ONU, le burn-out a trois composantes :
« Des sentiments de perte ou d’épuisement »,
« une distance mentale accrue avec le travail ou des sentiments de négativité ou de cynisme liés au travail »,
• ainsi qu’une « diminution de l’efficacité professionnelle ».
A noter que l’OMS considère que le burn-out relève du champ « occupationnel ». En d’autres termes, il est forcément lié à la pratique d’une activité, et peut donc être rattaché au travail comme à l’éducation des enfants (on pourrait théoriquement parler de burn-out parental). En revanche, les simples troubles anxieux, par exemple, ne pourront être considérés comme des burn-out.

Entre 30.000 et trois millions de Français concernés

Cette décision de l’OMS intervient après les propos de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui relativisait l’existence de cette pathologie. Elle avait en effet affirmé au micro de France Inter le 7 mai que le burn-out « n’était pas une maladie professionnelle », car il ne faisait pas partie, à l’époque, de la classification de l’OMS. Le 22 octobre 2017, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait tenu des propos similaires. « Aujourd’hui, il s’avère que ce n’est pas une maladie. C’est un ensemble de symptômes et, donc, c’est très difficile de décider que c’est une maladie professionnelle », avait-elle affirmé.
En France, les estimations qui circulent sur le nombre de personnes touchées vont de 30.000 personnes, selon l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), à trois millions, selon un cabinet spécialisé dans la prévention des risques professionnels. La maladie touche en outre tous les milieux : secteur tertiaire, agriculteurs, médecins, ouvriers…
N’étant pas clairement défini, le burn-out est souvent sous-estimé, voire considéré par les employeurs comme un état dépressif lié à des causes personnelles. Il est par ailleurs difficile de faire la part des choses entre des symptômes comme la fatigue ou le mal-être au travail et ce qui relève de la pathologie.

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