Epidémie de suicides dans la police : témoignage et analyse


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Zone Libre
Thierry Ardisson
Franz-Olivier Giesbert
50 : c’est le nombre de policiers qui ont mis fin à leurs jours l’année dernière.
Une épidémie, pour Giles-William Goldnadel. Il tire le signal d’alarme dans Les Terriens du Dimanche. #LTD


Après des chiffres alarmants sur le taux de suicide dans le milieu de la police (entre 30 et 55 policiers chaque année), l’équipe des Terriens du dimanche a abordé le sujet en interviewant un policière ayant tenté de mettre fin à ses jours. Le but étant de comprendre les raisons qui engendre ce fléau qui touche de plus en plus les policiers. Et le témoignage poignant de Virginie qui explique ce qu’elle a vécu au travail, mettant en cause sa hiérarchie, et comment elle a pris la décision de mettre fin à ses jours a beaucoup ému les chroniqueurs de l’émission. Mais c’est surtout Thierry Ardisson qui a semblé être très touché en retour plateau au point de verser quelques larmes.

« Le dédain dont j’ai fait l’objet de la part de ma hiérarchie m’a donné envie de mourir clairement »

c’est par ces mots que Virginie, 45 ans, traduit la souffrance qu’elle subit au travail. Dans la police depuis 26 ans, cette brigadier chef raconte avoir fait deux tentatives de suicides. Expliquant « ne plus se reconnaître dans cette police avec cette politique du chiffre qui est une catastrophe », Virginie donne pour pour exemple des situations du quotidien dans lesquelles les commentaires de sa hiérarchie tendent au harcèlement.
Et pour elle, s’il y a une grande vague de suicides dans la police depuis quelques temps c’est très simple :

« On laisse pourrir ces situations et quand elles explosent on a des dépressions, des tentatives de suicides (…) Ils m’ont complètement bousillée, ils m’ont abimée gratuitement pour pas qu’il y ait de vagues et ça je leur pardonnerai jamais ».

Un long silence pesant envahit alors le plateau en retour du sujet avec un Thierry Ardisson sans voix, très ému et les yeux remplis de larmes.

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Un mal bien policier – Le « police trauma syndrom »

Force à la loi – Analyse juridique et judiciaire du port et de l’usage des armes par les forces de l’ordre
Laurent-Franck Liénard
Date de parution : 01/05/2009
Editeur : Crépin-Leblond
ISBN : 978-2-7030-0334-2
EAN : 9782703003342
Présentation : Broché
Poids : 0.305 Kg
Dimensions : 14,3 cm × 20,0 cm × 1,5 cm

Le Docteur Beverly Anderson, présidente de l’American Academy of Police Academy, a déterminé une syndrome particulier qu’elle désigne sous l’appelation « police trauma syndrom ».

Selon le Docteur Anderson, le suicide des policiers peut devenir l’extension ultime de ce syndrome particulier.
Au stade intermédiaire, on constate les taux de divorces importants, la violence domestique, l’alcoolisme, les maladies cardio-vasculaires, les cancers et les dépressions, dont la fréquence en milieu policier est alarmante.
Les cinq phases identifiées par le Docteur Anderson correspondent à des stades différents de tentative d’adaptation comportementale par le policier au stress qu’il subit

1)-Le stade initial ou du débutant

Il s’agit du choc initial, qui correspond à la mise en miettes des idées que le policier avait pu se faire sur les gens ou sur le monde dans lequel il évoluait.
A ce stade, et dans ses premières années d’exercice, le policier prend conscience de la réalité du monde dans lequel il vit, de l’injustice criminelle, de la bureaucratie, de la politique et de l’incapacité de mener à bien une lutte efficace contre le crime.

2)-Le stade John Wayne

A ce stade, le policier tente de compenser le choc initial et devient accro à l’adrénaline. Il devient très dur verbalement et physiquement et enfouit ses émotions.

3)-Le stade professionnel de contrôle

Le policier a alors atteint un certain équilibre dans son travail et son « armure » s’est installée. Il se sent totalement hors d’atteinte, dégagé par rapport à la violence qui l’entoure ou à la médiocrité humaine à laquelle il fait face.

4)-Le stade du burnout

Le policier est alors consummé par l’engourdissement émotionnel et la rage. Il devient irritable, fâché tout le temps, il se plaint de tout. Il est incapable de supporter le changement, il se sent victime de tout et de tout le monde et est très susceptible de commettre des violences policières ou d’autres graves fautes professionnelles.

5)-Le police trauma syndrom

A ce stade, le policier a totalement perdu le contrôle. Ce syndrome frappe plus particulièrement les policiers isolés émotionnellement qui vivent l’accumulation de plusieurs évènements critiques non résolus, tels que le décès d’un collègue. Pour le Docteur Anderson, cette évolution est en quelque sorte naturelle et résulte des caractéristiques particulières de la fonction policière. Selon elle, il serait totalement erroné de considérer qu’il s’agit d’une pathologie, ce qui entrainerait un regard critique sur les policiers qui vivent cette expérience, alors même qu’il s’agit d’effets normaux de l’exposition prolongée au stress, qui suppose la mise en place de procédures d’assistance et d’aide afin d’éviter d’aboutir au stade ultime du processus.

Extrait du livre de Maitre Laurent-Franck LIENARD, Avocat à la cour d’appel de Paris, « Force à la Loi »

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Attention à analyser et développer :
http://www.aaets.org/article59.htm
http://ssbec.over-blog.net/article-15720397.html