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L’art-thérapie et l’épuisement professionnel
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Drepression
Je suis une personne qui sépare les choses, il y a mon travail, ma famille, mes amis et puis les autres personnes.
Généralement je ne mélange pas afin d’être sincère et complètement concentré sur le moment présent.
Tout cela est une question d’investissement envers l’autre, d’attention et d’écoute, d’importance et de priorité données.
Séparer les choses est une organisation qui me permet de gérer toutes les situations qui se présentent et de ne pas être distrait, dans ma réflexion et mes actions.
Mais, que se passe-t-il lorsque ces barrières tombent et lorsque qu’il n’y a plus de séparation ? Lorsque la vie professionnelle empiète sur la vie personnelle et vice versa ? Tout se passe bien, en règle générale, mais si des difficultés apparaissent dans une vie, puis finalement dans les deux ? C’est là que tout explose. Je parle de burn-out mais c’était surtout un big-bang, faisant ressortir toutes les peurs et les faiblesses de l’être humain que je suis.
Le burn-out est un mot puissant, tout le monde pense que cela n’arrive qu’aux autres, que les personnes qui en sont victimes ne sont pas fortes mentalement ou psychiquement.
Que c’est un état passager en lien avec la fatigue et le manque de sommeil, la pression du travail, le stress et des problèmes de dépression. C’est bien cela mais c’est tellement plus.
On dit aussi que les personnes qui sont les plus touchées sont celles qui sont trop investies dans leur travail, mais comment ne peut-il en être autrement ? le travail est le lieu où l’on passe le plus de temps, après il y a les périodes de sommeil et après la vie en dehors de ces deux états.
Le burn-out est passager, en fait non c’est un passager, un sentiment, une émotion, une entité, un dédoublement de personnalité.
C’est quelque chose, qui a grandi dans mon être, dans mon esprit mais aussi dans mon corps.
Il n’arrive pas par hasard, il était là parfois sur 1 heure, un jour, mais dès que je prends, le soir, le chemin de chez moi, je laisse les problèmes du travail au fil des pas ou des kms. Il en est de même pour le trajet le matin vers le boulot, les difficultés restent derrière la porte de mon appartement.
Ça a été comme ça pendant toute ma vie professionnelle.
Je travaillais dans une pension de famille ou maison relais
Mais il y 3 ans le virus a montré des signes, on peut dire que j’étais asymptomatique jusqu’à présent, et j’en ai tenu compte mais je ne me suis pas méfié, je pensais que justement ça allait passer.
En fait, je travaillais dans une pension de famille ou maison relais. C’est une structure dans un bâtiment normal, qui propose 22 logements autonomes pour des personnes choisies sur dossier pour intégrer les lieux.
Ces personnes ont des profils différents mais ont surtout un besoin d’intégration dans notre société et cela passe par l’appropriation d’un lieu de vie, lieu d’existence, de reconnaissance, lien d’appartenance, d’expression de soi et lieu de sécurité.
Ces résidents ont des difficultés sociales, des parcours de vie dans la rue ou sortant de prison, des victimes d’évènements familiaux qui les ont détruits, des problèmes physiques, psychiques et psychologiques, des addictologies et parfois tout ça en même temps.
Ils partent de ce lieu, de ce quartier, de cet univers, le plus souvent pour cause de décès.
De plus cette pension de famille est couplée avec une résidence sociale dans le même bâtiment avec 20 logements pour des personnes seules, des couples et des familles.
Dans cet établissement, j’étais officiellement « agent d’accueil et de services ». Vous avez déjà une petite idée sur l’une des raisons, le mot « services ». En fait officieusement je faisais tout :
– L’accueil physique et téléphonique du bâtiment pour les partenaires sociaux, médicaux, institutionnels, techniques et culturels.
– L’organisation et l’animation des temps d’activités (petit déjeuners, repas, ateliers culturels, sortie de loisirs, etc…), avec également un gros travail de médiation et de gestion de chaque individu avec différentes pathologies et caractères, cela dans un groupe.
– L’aide et un accompagnement administratif, social et insertion professionnel (RSA dossier de rentraite, demande d’aide financière, etc…) ainsi que l’encaissement des loyers et l’état des lieux.
– Il y avait aussi une veille au quotidien de la santé des résidents, leur installation dans leur logement.
– Au niveau technique je devais réaliser les petits travaux et une veille des installations et du système de sécurité.
– J’organisais aussi les rdv médicaux et sociaux des résidents, en étant en lien avec les médecins, les spécialistes, les kinés.
C’étaient mes tâches concernant mon poste d’agent d’accueil et de service pour la pension de famille et les 25 résidents, mais il y a aussi une résidence sociale gérée par une collègue qui n’est là que 2 jours par semaine.
Si on s’inspirait de Montréal : le succès d’un programme de prévention du suicide et d’aide aux policiers et policières qui connaît un rayonnement international
10 octobre 2019
Louis-Francis Fortin veille à la santé mentale des agents de police de la ville de Montréal depuis 2006. En 2017, ce psychologue clinicien a pris la relève comme chef de section au Programme d’aide aux policiers et policières (PAPP), une équipe de cinq personnes au service des 4 800 membres de la police de la ville de Montréal. Leur mission : soutenir le personnel policier et prévenir les suicides. Mis en place depuis près de 30 ans, ce dispositif est considéré comme un modèle du genre. Il a permis de changer les mentalités au sein de la police montréalaise en démystifiant le recours à l’aide psychologique.
Entre la fin des années 80 et le début des années 90, le service de la police de la ville de Montréal (SPVM) a fait face à un nombre élevé de suicides dans ses rangs. En 1998, est donc lancé, en concertation avec les syndicats, un programme dédié aux policiers, une population jugée à risque pour sa proximité avec la mort, la violence et sa difficulté à demander un accompagnement.
Nommé « Ensemble pour la vie », le programme comporte 4 grands volets. Il prévoit d’abord une demi-journée de formation en groupe sur le suicide pour tous les policiers. L’accent est mis sur l’identification des risques et des signes, ainsi que sur les moyens d’aider les autres. Une ligne d’assistance téléphonique anonyme et opérée par des officiers bénévoles spécialement formés a aussi été lancée, ainsi qu’une campagne de communication sur les ressources existantes et l’importance de la solidarité.
Nous avons ainsi créé un réseau de sentinelles où tous les employés peuvent faire la différence. Le but ? Lutter contre la stigmatisation et renforcer le soutien des pairs.
Oui, nous les réalisons toujours en duo constitué d’un psychologue et d’un.e policier.e. Nous apportons ainsi de l’expertise et des outils pratiques, mais aussi le témoignage d’un pair ce qui libère la parole et permet aux policiers de s’identifier. C’est un milieu où la vulnérabilité et les fragilités ne sont pas forcément bien perçues : montrer des modèles de résilience est donc essentiel. Depuis 2016, nous avons ainsi rencontré plus de 2000 employés.
Notre offre s’est diversifiée au-delà de la prévention des suicides. Nous proposons, par exemple, des formations sur la gestion des interventions à risque (pendant, mais aussi après) ou encore sur l’aide à apporter à un collègue en difficulté. Nous agissons en prévention au sein d’unité dont le travail comporte des risques spécifiques, telles les unités de lutte contre les crimes sexuels. Nous nous appuyons aussi désormais sur des ambassadeurs, comme des sportifs très populaires, qui sont de vrais rôles modèles.
Ce dispositif a entraîné une baisse des suicides de 79% au sein de la police de Montréal entre 2000 et 2009. Leur taux demeure sensiblement le même aujourd’hui. Cela montre que la formule fonctionne sur le long terme. À tel point que nous recevons des visites et des appels de polices du monde entier (de Toronto à Genève en passant par la France et l’Australie) qui souhaitent s’inspirer de que nous avons mis en place.
Un premier point fondamental : nos services sont accessibles de manière illimitée.
Quand un policier nous appelle, il n’y a pas de liste d’attente, nous lui proposons un rendez-vous en consultation dès la semaine suivante (en cas d’urgence, c’est encore plus rapide). La ligne téléphonique est ouverte 7 jours sur 7, 24h sur 24. L’accès au service est donc facile et la prise en charge rapide.
Nous sommes aussi très proactifs, nous n’attendons pas d’être contactés pour nous rendre dans les unités et proposer des consultations aux agents, notamment aux plus exposés, comme ceux travaillant dans la section spécialisée dans les agressions sexuelles ou ceux en infiltration.
Il est également essentiel que ce soit une priorité, que du temps et des moyens soient dégagés. Quand le message vient de la direction, c’est un signal fort pour les équipes que leur bonne santé est primordiale. Enfin, je pense que ce dispositif marche, car nous sommes intégrés, nous ne sommes pas considérés comme des intervenants externes. Nous avons une identité forte et vite repérable, mais connaissons aussi très bien le milieu policier et ses spécificités. Le réseau de sentinelles nous permet d’avoir le regard du terrain, nous ne sommes pas enfermés dans nos bureaux !
Le travail du Programme d’aide aux policiers et policières (PAPP) est remarquable dans sa démarche et dans ses résultats. La clef du succès réside à la fois au niveau de la direction, mais aussi dans l’implication active des policiers et par la présence terrain des intervenants spécialisés.
Ce qu’a réussi à créer le PAPP est un espace de parole sécuritaire où on peut exprimer sa détresse et aller au-devant de ceux qui semblent fragiliser. L’implication syndicale et l’implication de sentinelles permettent de développer une légitimité forte et un sentiment d’appartenance qui permet à tous de travailler « Ensemble pour la vie ».