Cira – En Égypte, un robot au chevet des malades de la Covid

En Egypte, un robot au chevet des malades de la Covid
Cira
Un patient volontaire examiné par le robot Cira-3, conçu par un ingénieur égyptien, à l’hôpital privé de la ville de Tanta, au nord du Caire. (MOHAMED ABD EL GHANY / Reuters)

Il s’agit d’un test dans un hôpital privé pour évaluer l’efficacité de cet infirmier virtuel.

France Télévisions Rédaction Afrique

Publié le 26/11/2020
Alors que l’Égypte est confrontée à une deuxième vague de coronavirus, un ingénieur égyptien, Mahmoud el-Komy, teste dans un hôpital le robot télécommandé qu’il a conçu, il y a plusieurs mois, pour venir en aide au personnel soignant. A ce stade, Cira s’occupe de petites tâches simples, mais il a un grand potentiel.

Un robot multitâche

Le petit robot égyptien, bourré de capteurs a fait ses premières preuves à hôpital privé de Tanta, au nord du Caire. Cira-3 (troisième version) est multitâche et ne craint pas la contamination. Il s’approche sans craintes des patients et de leur famille, prend la température, alerte en cas d’exposition au virus et peut même désinfecter une pièce. Sa présence passe bien auprès du personnel soignant et les patients ne semblent pas le craindre.

Il y a eu une réaction positive du côté des patients. Ils ont vu le robot et n’ont pas eu peur. Ils ont même confiance en lui.

Mahmoud el-Komy, ingénieur égyptien et concepteur du robot à l’agence Reuters

Un robot rassurant

Mahmoud el-Komy, ingénieur mécatronique (spécialité qui allie la mécanique, l’électronique et l’informatique) de 26 ans a tout fait pour réussir son robot. Techniquement, Cira est performant grâce à ses capteurs, son pilotage à distance et son agilité. Il peut ainsi collecter des données médicales, afficher les résultats des examens sur l’écran fixé sur son torse et déplier ses bras pour bloquer le passage dans une zone sensible.

Cira

Sur la forme en revanche, on est loin de « Sispeo » ou « I robot » tout droit sortis d’un film de sciences fictions et c’est là, sans doute, son atout principal. Cira est efficace sans être impressionnant. C’est un robot rassurant et il a surtout le mérite d’être accessible. Il est fabriqué en Égypte, avec une structure imprimée en 3D.
L’arrivée de Cira sur le marché, est un petit pas pour la robotique, mais un pas important pour la technologie en Égypte qui pourrait développer ce domaine et exporter ses machines performantes à petits prix.

Pour joindre l’article, cliquez sur la photo

Des machines qui nous transforment

Interaction humain-robot
Interaction humain-robot]

Comprendre les relations entre les humains et les robots intelligents est l’un des défis de la psychologie du XXIe siècle

Par AURÉLIE FAESCH-DESPONT
Rédactrice en chef de Psychoscope chez Föderation der Schweizer Psychologinnen und Psychologen (FSP)
Les robots dotés d’intelligence artificielle et d’empathie représentent une avancée technologique majeure. Par conséquent, ils rendront aussi les rapports entre l’humain et la machine de plus en plus complexes. Auteur en 2018 de l’ouvrage Petit traité de cyberpsychologie, le psychiatre français Serge Tisseron invite les psychologues à s’intéresser de plus près à l’interaction humain-robot.

Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à l’interface entre la psychologie et la robotique ?

Tout d’abord, les liens que nous établissons avec nos objets quotidiens sont les grands absents de la psychologie. Cependant ils jouent un rôle essentiel dans la construction de notre identité et de notre sociabilité. En 1998, j’ai voulu rompre ce silence en publiant Comment l’esprit vient aux objets. J’y montre que l’être humain entretient une relation fondamentalement affective avec les objets. Par ailleurs qu’il n’a jamais cessé de leur déléguer ses propres capacités.
Il s’agit, bien entendu de ses capacités physiques, comme l’ont montré les travaux de l’ethnologue français André Leroi-Gourhan. Cependant, il s’agit aussi de ses capacités psychiques, comme lorsque nous faisons d’un objet le gardien des souvenirs que nous y avons déposés. Quand j’ai découvert que des scientifiques parlaient de robots dotés d’une « empathie artificielle », j’ai été scandalisé qu’ils puissent laisser croire que des machines aient des émotions semblables à celles des humains.

Pour joindre l’article, cliquez sur l’image