Guérir par le virtuel : Une nouvelle approche thérapeutique par Michael Stora

Guérir-par-le-virtuelMichael Stora & Blandine de Dinechin
Broché: 215 pages
Éditeur : Presses de la Renaissance (3 novembre 2005)
Langue : Français
ISBN-10: 2750900123
ISBN-13: 978-2750900120
Dimensions du produit: 19,4 x 13,2 x 2,2 cm
Résumé :
Pionnier dans l’usage du virtuel en thérapie, Michael Stora, psychologue clinicien et psychanalyste, reçoit des adolescents et des adultes accros au numérique (chat, Internet, etc.), et utilise les jeux vidéo comme moyen thérapeutique auprès d’enfants souffrants de troubles du comportement. Les jeux vidéo éveilleraient la violence et étoufferaient la personnalité… Pour l’auteur, le virtuel n’est pas cette négation du réel dont on parle tant, mais plutôt une re-création de celui-ci, pouvant aider à gagner une confiance que le réel offre difficilement. Un terrain de je où l’on dénouerait à la lumière de l’écran les  » sombreurs  » du moi. Décortiquant les peurs suscitées par les images interactives, Michael Stora apporte des réflexions positives sur ces obscurs objets de plaisir en illustrant son propos d’exemples concrets. Au fil des pages, il nous familiarise avec les codes de cette culture émergente et nous montre ce que l’attrait ou le rejet de cet univers révèle sur nous-mêmes.

Subjectivation et empathie dans les mondes numériques – Les blogs

9782100701292FSPage 151
Les blogs
Les blogs sont de bons candidats pour être des supports de l’extimité parce qu’ils offrent cette fluidité du numérique et qu’ils sont des ouvertures vers l’autre. Il y est en effet facile de publier du contenu, qu’il s’agisse d’images ou de textes, ou les deux à la fois. Il est tout aussi aisé d’y recueillir des commentaires qui vont en retour modifier les représentations de soi qui ont été à l’origine de la mise en ligne du contenu. Parce
qu’ils sont des espaces d’écriture, les blogs tiennent du carnet intime et du journal. Mais en même temps, un blog est différent d’un carnet intime car il est d’emblée tourné vers les autres. Il nécessite un travail d’explicitation qui n’est pas nécessaire au carnet intime puisque l’on s’écrit à soi-même. Il est également différent du journal car un journal ne contient pas d’éléments intimes ou personnels. Mais il est des journaux et des carnets intimes qui utilisent le blog !
Il faut aussi se souvenir qu’un blog est un média. Ce qui est important est donc la forme de relation que la personne entretien avec ce média. Un blog peut être utilisé comme n’importe quel autre outil en ligne mais il peut aussi être mis au service d’une dynamique psychique. Ainsi, un blog peut tout aussi bien être au service d’un travail de mémoire que d’oubli; il peut témoigner d’un désir d’appartenance à un groupe social… ou être le lieu d’expression de l’ extimité. Il peut aussi servir … à bloguer !
Sébastien Rouquette a remarquablement bien repéré les différentes utilisations extimes que l’on peut avoir du blog : revendiquer sa « vraie » nature, faire valider sa vie, donner son avis et écrire. Chaque utilisation valorise une identité avoir une personnalité propre, témoin, essayiste ou auteur) et soutient un type de désir (reconnaissance, réconfort, débattre, désir d’être suivi) (Rouquette, 2008). On retrouve bien ici les deux mouvements
de l’extimité : être reconnu comme ayant une identité propre et faire valider sa vie. Deux mouvements complémentaires se rejoignent dans la tenue d’un blog : l’un centrifuge qui va de soi vers l’autre, et l’autre qui vient des interlocuteurs vers soi dans une validation de ce qu’on leur a proposé de soi.