Victimes devenues bourreaux

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Victimes devenues bourreaux
9 août 2016
Par Elsa Maudet

Les enfants confrontés à la violence subissent un choc traumatique qui peut les conduire à répéter un comportement agressif à l’âge adulte.

Dans les prétoires, les histoires ont tendance à se ressembler. Des tueurs en série médiatisés aux affaires de violences conjugales anonymes tristement récurrentes, on trouve dans l’enfance des coupables un dénominateur commun : ils ont eux-mêmes été violentés.
Certes, grandir dans un environnement violent brouille son rapport à l’autre mais, tout de même. Comment les bourreaux parviennent-ils à oublier leur propre souffrance passée et à faire fi de celle de leur victime ?

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Le terrorisme a gagné une bataille

Logo-résilience-psy Le terrorisme a gagné une bataille
Evelyne Josse
Psychologue,
Maître de conférences à l’Université de Lorraine (Metz)
Août 2016

Des effets psychologiques et sociaux recherchés par les terroristes

En 1962, le philosophe et politologue français Raymond Aron qualifiait de terroriste : « une action de violence dont les effets psychologiques sont hors de proportion avec ses résultats purement physiques » [1]. Bien plus qu’il ne veut éliminer des individus, le terrorisme aspire à propager l’horreur, l’indignation, la répulsion et la terreur au sein d’une population ciblée. Il cherche moins à tuer qu’à tuer abominablement ; il vise moins à tuer en masse qu’à propager l’effroi.

Certes, les exactions terroristes perpétrées en Europe depuis janvier 2015 ont arraché la vie à de nombreuses personnes et la probabilité d’être impliqué dans une attaque terroriste n’a jamais été aussi élevée dans nos sociétés démocratiques
 [2]. Il n’en reste pas moins que l’atmosphère de menace qui s’installe est largement disproportionnée par rapport au risque réel encouru par chaque citoyen d’être touché dans sa vie personnelle.

La portée psychologique et sociale du terrorisme est telle qu’elle conserve sa puissance même lorsqu’un acte est déjoué. Pensons à la tentative d’attaque à l’arme à feu dans le train à grande vitesse Thalys en août 2015 sur la ligne Amsterdam-Paris. Depuis, dans les gares et les trains, les contrôles policiers ont été renforcés et l’éventualité d’être ciblé par la violence aveugle de radicaux islamistes, lorsqu’elle ne donne pas le frisson aux voyageurs, traverse au moins l’esprit de la majorité d’entre eux. Les effets produits sont ainsi sembables à ceux attendus par les commanditaires d’une action réussie.
Aujourd’hui, en raison de la menace d’une nouvelle action terroriste, toute agression inexpliquée implique d’emblée d’envisager la piste terroriste. Et il en est de même des accidents aéronautiques, des explosions, etc. La hantise d’un nouvel événement terroriste est l’alliée de la stratégie de la terreur. La terreur est à la fois le moyen des terroristes et leur objectif.

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