Friday Night – Film d’Alexis Michalik sur les attentats du 13 novembre

Film Friday Night
Par Baptiste Savignac
Mis à jour le 08/06/2017
VIDÉOS – Le court-métrage Friday Night réalisé par le metteur en scène multirécompensé aux Molières pour Edmond, raconte l’errance angoissée d’une femme à la recherche de sa fille, le soir des attaques terroristes qui ont ensanglanté Paris.
Treize minutes pour évoquer la tragédie du 13 novembre 2015. Un drame vécu dans le regard des familles sans nouvelles de leurs proches. Un état d’anxiété insoutenable qu’immortalise Alexis Michalik dans un oppressant court-métrage. Friday Night, produit par la prestigieuse société de production américaine Weinstein Company et présenté en 2016 au festival du court-métrage de Tokyo, est désormais en ligne.
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Le spectateur suit le périple de Claire, une Américaine non francophone en visite à Paris pour voir sa fille étudiante à la Sorbonne. Soudain, une alerte sur son téléphone lui apprend qu’une prise d’otage a lieu dans une salle de concert parisienne. De nombreux coups de feu ont été tirés.
Elle cherche à joindre par tous les moyens sa fille présente dans le quartier. Ses appels sonnent dans le vide. Plus tard dans la nuit, elle apprend avec effroi que sa fille est une des personnes prises en otage. Désemparée dans une ville qu’elle ne connaît pas, elle décide de se rendre sur les lieux de l’attaque.

Pas de scènes traumatisantes

Derrière la caméra, Alexis Michalik propose un film poignant. La tension de la mère s’amplifie au fil de l’histoire.
Elle erre dans la ville guidée par les réseaux sociaux, totalement démunie. Être au courant de tout sans pouvoir agir, quoi de plus effrayant? Une scène qui fait tragiquement écho aux récents attentats de Manchester et de Londres. Mais Friday Night évite l’écueil de montrer des scènes traumatisantes. Point de corps ensanglantés pour signifier l’horreur.

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Attentats : « C’est un long travail de redevenir heureux »

Publié le 26/05/2017
Par Soline Roy
Dans son livre L’Instinct de vie, Patrick Pelloux raconte comment, lors de l’attentat de Charlie, le médecin urgentiste a agi comme un «automate» sur un champ de bataille jonché de ses amis.
l y a l’avant, « et puis il y a l’après. Ou plutôt l’avec ». Médecin urgentiste, Patrick Pelloux a été plusieurs hommes dans l’attentat qui a frappé, le 7 janvier 2015, le journal Charlie Hebdo. Il a été le rescapé, celui qui aurait dû être là. Le professionnel de l’urgence qui a organisé les secours. Le témoin assailli par les médias. Le guerrier obstiné qui a continué à faire un journal décimé. L’ami qui a vu les siens à terre et a dû continuer « avec ».
Patrick Pelloux peut agacer, mais son Instinct de vie n’est pas un témoignage comme les autres. Il semble écrit à quatre mains : celles de l’homme nous racontent une lourde chute et une lente remontée, tandis que celles du médecin décryptent le chemin parcouru.

« Les confrères qui ont réécouté les bandes sonores de mes appels au Samu n’ont pas reconnu ma voix »

Patrick Pelloux
«Ils (les terroristes, NDLR) ont marché dans le sang de mes amis», lâche-t-il d’abord. Arrivé sur place avant même la police, ce 7 janvier 2015, Patrick Pelloux a vite « senti physiquement (son) cerveau se scinder en deux, cela s’appelle la sidération ». L’instinct, pour lui, est de sauver les autres. Le champ de bataille est jonché de ses amis mais il « fait le tri », soigne, organise les secours et informe le sommet de l’État… « C’est ma fonction. Mon job. » Mais tout est fait, dira-t-il plus loin, « dans un état d’automate. (…) Les confrères qui ont réécouté les bandes sonores de mes appels au Samu n’ont pas reconnu ma voix. »

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