Date de parution :<05/11/2014
Editeur : PUF
Collection : Que sais-je ?
ISBN : 978-2-13-063282-5
EAN : 9782130632825
Format : Poche
Présentation : Broché
Nb. de pages : 128 pages
Poids : 0.102 Kg
Dimensions : 11,5 cm × 17,6 cm × 0,9 cm
Résumé
Le mot de » résilience » rencontre aujourd’hui un succès considérable. Pourtant, si elle constitue pour certains un véritable tournant dans la façon de considérer la psychopathologie, la résilience n’est pour d’autres qu’un habillage neuf pour désigner divers processus connus depuis longtemps : ceux qui permettent de résister à un traumatisme et/ou de se reconstruire après lui. L’auteur analyse les raisons de l’attrait que la résilience suscite.
Il expose son histoire, d’abord américaine, et pointe les divergences autour de ses définitions et de ses usages. Tantôt processus et tantôt trait de personnalité, sorte d’immunologie psychique ou méthode de prévention, la résilience connaît en effet de multiples déclinaisons et recouvre des conceptions variées, voire opposées.
Biographie de Serge Tisseron
Serge Tisseron est psychologue, chercheur associé HDR à l’université Paris Diderot. Ses recherches personnelles portent sur trois thèmes : les secrets de famille, les relations que nous établissons avec les images et nos rapports aux nouvelles technologies. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont plusieurs best-sellers comme Tintin chez le psychanalyste (1985), Les secrets de famille ( » Que sais-je ? « , 2011) et récemment, avec Jean-Pol Tassin, Les 100 mots du rêve ( » Que sais-je ? « , 2014).
1 . L’idéalisation moralisatrice. – Cette forme d’idéalisation est la plus caricaturale. Elle réserve le qualificatif de « résilient » à ceux qui auraient surmonté un traumatisme d’une façon conforme à la morale.
Ainsi, pour Poletti et Dobbs, les « vrais résilients » possèdent par définition « les caractenst1ques fondamentales de la résilience qui incluent le respect de soi-même et des autres, ainsi que la compassion ».
Quant à ceux qui survivent aux difficultés et aux crises « en entrant dans la délinquance, en se comportant comme des loups envers les autres humains », elles « ne peuvent pas être qualifiées de résilientes » (2001).
De la même façon, Viktor Frankl souligne que l’égocentrisme et la recherche du profit, qui sont des attitudes d’intérêt pour soi aux dépens des autres, diminuent les capacités de résilience des humains du futur (2005).
Souvent, cette forme d’idéalisation invoque l’amour. Il n’est pas question de nier que l’affection prodiguée à un être puisse constituer pour lui un puissant facteur de développement. Même un auteur aussi rigoureux que Winnicott évoque son importance dans une conférence radiophonique de 1945 destinée aux familles d’accueil des enfants londoniens évacués pendant les bombardements. Le problème commence lorsqu’on prétend en faire un système. On sait bien qu’il existe des affections étouffantes, qui créent des dettes mortifères. Énoncer, sans autre précision, que « l’amour augmente la résilience », c’est supposer que les deux termes de la proposition sont connus alors qu’ils sont à ce jour aussi énigmatiques l’un que l’autre…
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