« Life-Paris » création
Claire Courbet
« Caro purée enfin te voilà ! », un cri du cœur, un soulagement. C’est l’un des messages qu’a eu la chance de lire Caroline sur le groupe Facebook « Life for Paris : 13 novembre 2015 ».
L’auteur est l’un de ses « frères et sœurs de galère » comme elle aime les appeler, un rescapé du Bataclan, lui aussi, avec lequel elle avait échangé quelques minutes avant que des terroristes ne pénètrent dans la salle. Des retrouvailles qui ont été rendues possible grâce à l’initiative de Maureen. La jeune femme a posté un message sur un réseau social le 1er décembre afin de retrouver des personnes qui, comme elle, ont vécu ces événements. Quelques jours plus tard, devant les nombreux commentaires et les milliers de partages, elle ouvre une page puis un groupe Facebook qui ne compte alors qu’une dizaine de membres. Ce jeudi 14 janvier, ils sont plus de 430, en majorité des rescapés des attaques. Devant le nombre de personnes qui l’ont rejoint, Maureen a décidé de créer une association, un moyen « de gagner en légitimité et en représentation » selon elle mais aussi de permettre à des rescapés isolés ou absents des réseaux sociaux de les rejoindre. « L’échange nous aide à réaliser, à accepter ce qu’il s’est passé », explique la présidente de l’association avant de poursuivre d’une petite voix empreinte de pudeur, « on a vécu les mêmes horreurs, on peut tout se dire. C’est aussi le lieu pour dire, tu ne me connaissais pas, tu as risqué ta vie pour m’aider, merci ».
L’autre volonté du groupe est de préparer « l’après ». « Il y a une vraie solidarité entre nous, moi je parle d’amour inconditionnel », confie Caroline avec un sourire. « L’un des membres avait peur de retourner écouter un concert, il en a parlé, d’autres sont venus l’accompagner. On s’entraide aussi pour cela, pour réapprendre à vivre », renchérit Maureen. Un « après » qui passe aussi par des démarches administratives. « Ce n’était pas toujours simple de comprendre qui contacter pour se faire soigner ou obtenir le statut de victime. En se réunissant on partage les informations qu’on fait traduire pour que les étrangers présents ce jour-là explique la présidente, on se dit aussi que notre retour sera utile si par malheur un tel événement devait se reproduire. » Prochain rendez-vous des membres : le concert d’Eagles of Death metal le 16 février à l’Olympia pour, comme l’écrit Maureen, pour « voir la fin de ce putain de concert ».
Attentats du 13 novembre 2015 : « Avoir quelqu… par leparisien
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