Audrey, 24 ans, rescapée du Bataclan : « La vie ne tient qu’à un fil, il faut en profiter »
19/09/2016 Cérémonie annuelle d’hommage à toutes les victimes du terrorisme lundi 19 septembre, aux Invalides à Paris. Dans le public : Audrey, 24 ans, une rescapée de l’attentat du Bataclan le 13 novembre 2015. Blessée par plusieurs balles dans la jambe gauche, elle suit toujours une intense rééducation pour espérer remarcher sans béquilles un jour.
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Franceinfo : Comment est votre vie dix mois après l’attentat ?
Audrey : Moralement, c’est assez compliqué car un simple bruit comme des sirènes, un klaxon, me fait sursauter maintenant. Je suis toujours obligée de regarder à droite, à gauche, tout ce qui se passe dans les rues. J’évite de me mettre de dos si je vais boire un café. Je fais attention à tout. Je dévisage un peu tout le monde. C’est assez stressant de se dire qu’on peut sortir dans la rue et se retrouver à côté d’une voiture qui est remplie de bonbonnes. Avant, je ne suivais pas trop l’actualité. Maintenant tous les jours, il faut que je regarde les informations. Même si l’attentat a lieu dans un autre pays ça va me toucher. Je sais ce qu’ils vivent parce qu’on l’a vécu.
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Un rescapé du Bataclan : « Je ne vois pas en quoi je mérite une médaille »
Par Ju. B.
06/09/2016
cet insigne de reconnaissance devrait être remise par décret aux victimes du terrorisme. Emmanuel Domenach, rescapé du Bataclan, a exprimé son mécontentement ce mardi sur BFMTV.
« Ce n’est pas une médaille qui va réparer ça, c’est un gadget ». Selon l’un des rescapés des attaques terroristes du 13-Novembre, qui témoigne ce mardi sur BFMTV, il est « désespérant de voir à quel point on peut être rapide pour faire certaines choses qui sont complètement accessoires et être lent sur les sujets de fond ». « Les victimes du 13-Novembre et du 14-Juillet sont dans des difficultés très concrètes, il y a besoin d’une aide permanente », a-t-il estimé.
Le vice-président de l’association « 13-Novembre: fraternité et vérité » se sent « mal à l’aise » car il ne voit pas en quoi il « mérite une médaille pour avoir échappé au mal ». Pour lui, il est « assez bizarre, voire glauque, que toutes les victimes soient récompensées d’une décoration ».
Une médaille créée spécialement pour ça ?
Les parents de victime qui ont perdu un proche reçoivent une médaille. Je trouve ça très surprenant.
Une médaille nationale de reconnaissance pour les victimes du terrorisme a été créée par décret, le 12 juillet 2016.
La médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme se porte directement après l’ordre national du Mérite, qui lui même prend place, par ordre d’importance protocolaire, derrière : l’ordre national de la Légion d’honneur, l’ordre de la Libération, la médaille militaire. Ce qui fait de cette reconnaissance aux victimes du terrorisme la cinquième décoration la plus importante dans l’ordre de port protocolaire des décorations françaises. Elle arrive ainsi juste devant les croix de guerre (1914-1918, 1939-1945, Théâtres d’opérations extérieures, Valeur militaire, médaille de la Gendarmerie nationale avec citation) qui récompensent l’octroi d’une citation par le commandement militaire pour conduite exceptionnelle ou une action d’éclat au feu ou au combat. Ces croix sont prises en compte en vue de l’obtention de l’un des deux ordres nationaux – la Légion d’honneur et du Mérite national – en qualité de « fait de guerre ».
La décoration nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme se positionne donc aussi devant les croix et médailles qui ont la qualité de « titre de guerre » individuel en vue de l’obtention de l’un des deux ordres nationaux : les croix du combattant volontaire, la médaille de la Résistance française, la médaille des évadés.
Enfin, cette décoration arrive devant les trois ordres ministériels qui n’ont pas disparu lors de la création de l’ordre national du Mérite : ordre des Palmes académiques, ordre des Arts et des Lettres, ordre du Mérite maritime.