La musique a un “pouvoir de consolation universel”

Logo-les-InrocksGround Zero : face à la terreur, la musique a un “pouvoir de consolation universel”
24 juillet 2016
Comment la musique est-elle affectée par la violence ? A partir de l’exemple de 11 Septembre mais aussi de la tuerie du Bataclan, Jean-Marie Pottier, rédacteur en chef de Slate.fr, analyse les réactions des musiciens face aux attentats et comment ils transforment leurs créations.
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Le 13 novembre, alors que son autre groupe Eagles of Death Metal se produit sur la scène du Bataclan sans lui, Josh Homme reçoit un SMS de Dan Auerbach, lui-même en concert à Paris, lui demandant s’il va bien. La tuerie qui a fait 97 morts vient d’avoir lieu, et le chanteur était encore une fois intimement lié à l’événement sans y être.

Des chansons prophétiques

Quelle influence ces événements dramatiques ont-ils pu avoir sur l’industrie du disque ? De quelle manière ont-ils inspiré les artistes et comment les textes et mélodies ont-elles été reçues par le public ? Telles sont les questions auxquelles Jean-Marie Pottier tente de répondre. Les albums sortis juste après le 11 Septembre, comme Songs For The Deaf des Queens of the Stone Age, ont une résonance particulière :

“La plupart de ces chansons, douze sur quatorze, ont été écrites avant, même si elles prennent certainement une nouvelle signification”, explique Josh Homme.

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Lors du 13 novembre et de l’attaque du Bataclan, c’est bien le Paris festif qui est pris d’assaut, la musique étant le symbole d’une liberté à anéantir. Finalement, cette même musique visée par les terroristes devient de manière irrépressible le salut des survivants, explique l’auteur. On attend des artistes qu’ils livrent leurs mélodies et leurs mots pour extérioriser la peine, et revendiquer encore plus fort la liberté. Mais Jean-Marie Pottier rappelle aussi l’importance du silence post-attentat. Après le 11 Septembre, la musique s’est d’abord tue avant de devenir un refuge : “Impossible d’en écouter, impossible aussi d’en produire”, écrit-il.
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“Thérapie musicale”

Ainsi, deux jours après les attentats de 2001, Lou Reed compose Fire Music qui figure sur l’album The Raven : “Tout ce que j’ai ressenti est dans ce morceau de musique. Ce que je veux vraiment et sincèrement dire, c’est que je ne peux le résumer en mots, c’est ce à quoi sert la musique.”

Un morceau organique écrit en réaction immédiate, comme une pulsion. Au sujet de Bruce Springsteen et de son Into The Fire composé aussi après les attentats, Jean-Marie Pottier parle de “thérapie musicale”:

“Le ciel était en train de s’écrouler et dégoulinait de sang /Je t’ai entendu m’appeler quand tu as disparu dans la poussière /Montant les escaliers dans le feu”.

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