Livre – Vous n’aurez pas ma haine d’Antoine Leiris

9782213701295FS
Vous n’aurez pas ma haine
Antoine Leiris

  • Date de parution : 30/03/2016
  • Editeur : Fayard
  • ISBN : 978-2-213-70129-5
  • EAN : 9782213701295
  • Présentation : Broché
  • Nb. de pages : 138 pages
  • Poids : 0.184 Kg
  • Dimensions : 13,5 cm × 21,5 cm × 1,3 cm

Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre dernier assassinée au Bataclan. Alors que le pays était endeuillé, à la recherche de mots pour dire l’horreur, il publiait sur les réseaux sociaux une lettre destinée aux terroristes intitulée Vous n’aurez pas ma haine. Dans celle-ci, il promettait à ces « âmes mortes » de ne pas leur accorder sa haine ni celle de leur fils de dix-sept mois, Melvil.
Son message fait le tour du monde.   Accablé par la perte, Antoine Leiris, journaliste de 34 ans, n’a qu’une arme : sa plume. L’horreur, le manque et le deuil ont bouleversé sa vie. Mais, à l’image de la lueur d’espoir et de douceur que fut sa lettre, il nous dit que malgré tout, la vie doit continuer. C’est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu’il nous offre dans ce témoignage poignant.
« On a toujours l’impression, lorsqu’on regarde les choses de loin, que celui qui survit au pire est un héros. Je n’en suis pas sûr. La fatalité a frappé, c’est tout », conclut Antoine Leiris.

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3/ Livre – Gérer la dissociation – Préface française de la Dre Muriel Salmona

Gérer-la-dissociation

Exercices pratiques pour patients et thérapeutes
Suzette Boon, Kathy Steele, Onno Van der Hart

Muriel Salmona (Préfacier)

page 16

(Le livre) Et il pallie la méconnaissance, la sous-estimation et l’incompréhension qui entravent l’identification des violences et de leurs conséquences psychotraumatiques. Restituer aux victimes traumatisées une parole, une cohérence, une vérité, une solidarité et des droits dont elles sont privés. Redonner du sens dans ce qui leur arrive, est une nécessité absolue.

page 17

Grâce aux travaux de nombreux cliniciens, nous savons que cette mémoire traumatique est une véritable torture. Elle fait revivre à l’identique pendant des années, voire des dizaines d’années, lors de réminiscences, flash-backs et cauchemars, les scènes de violences. Plus les violences ont eu lieu tôt dans la vie des victimes, plus ce dernières risqueront de se construire avec ces émotions, ces sensations de terreur, ces actes et ces propos pervers, à devoir lutter contre eux sans les comprendre, et sans savoir où se trouve la ligne de démarcation entre leur vraie personnalité et leur vraie sexualité, et ce qui est dû à leur mémoire traumatique. La mémoire traumatique les hante (van der Hart, 2010, Salmona, 2013), les dissocie sans cesse, les exproprie et les empêche d’être elles-mêmes ; pire, elle leur fait croire qu’elles sont doubles, triples, voire quintuples : une personne normale (ce qu’elles sont), une personne traumatisée (la victime qu’elles ont été au moment de la/des agression(s), elles peuvent se retrouver le petit enfant terrorisé, perdu, avec une angoisse d’abandon massive, leur vraie personnalité avec sa cohérence, ses désires, ses projets) une personne absente, vide (celle qui est totalement déconnectée pour sur-vivre, absente à elle-même, envahie par le néant), une moins-que-rien qui a peur de tout, et une coupable dont elles ont honte et qui mérite la mort, une personne qui pourrait devenir violente et perverse et qu’il faut sans cesse contrôler, censurer.

page 18

Le but, que ce soit pour le psychothérapeute ou le patient, est de ne jamais renoncer à tout comprendre, ni à redonner du sens. Tout symptôme, tout cauchemar, tout comportement qui n’est pas reconnu comme cohérent avec ce que l’on est fondamentalement, toute pensée, réaction, sensation incongrue doit être disséqué pour le relier à son origine, pour l’éclairer par des liens qui permettent de le mettre en perspective avec les violences subies et pouvoir ainsi le désamorcer. Il s’agit pour le patient de devenir expert en gestion et en « déminage » et de poursuivre le travail seul, pour que la mémoire traumatique se décharge de plus en plus et que les conduites dissociantes ne soient plus nécessaires.