Une infirmière relève des défis sportifs avec sa patiente victime des attentats du 13 novembre 2015

Une infirmière relève des défis sportifs avec sa patiente victime des attentats du 13 novembre 2015
25 août 2017 | Malika Surbled
Laura Gadi, infirmière en rééducation à l’Institution Nationale des Invalides, et Ida Loncar, sa patiente de 26 ans, blessée par 10 balles pendant les attentats du 13 novembre 2015 relèvent des défis sportifs ensemble. Pour aller encore plus loin dans leurs projets et faire passer un message d’espoir et de fraternité, elles préparent actuellement le rallye des Gazelles, une course en 4×4 dans le désert marocain. Mais pour cela, elles doivent trouver des fonds et des soutiens.
C’est l’histoire d’une soignante et de sa patiente, liées par des projets communs.
L’une, Laura, a 28 ans et est infirmière à l’Institution Nationale des Invalides, un hôpital militaire situé à Paris. Elle travaille dans un service de rééducation qui prend en charge des militaires blessés et les victimes d’attentat.
L’autre, Ida, 26 ans, a été victime des attentats du 13 novembre 2015. Elle a reçu 10 balles dans la jambe et le bras. Après plus d’une année d’hospitalisation, elle poursuit sa rééducation avec un kinésithérapeute en Hôpital de Jour. Elle est invalide à 80%, marche avec une canne et garde des séquelles au niveau de son bras.
Les deux jeunes femmes se sont rencontrées dans le service de Laura et ensemble, avec l’aval de l’institution Nationale des Invalides qui encourage et soutient de tels défis, elles ont décidé de dépasser leurs limites. D’abord, elles ont gravi le Machu Picchu, au Pérou. C’était une idée d’Ida. « C’est un projet que j’avais avant les attentats et c’était un rêve, explique Ida. Quand j’ai été blessée, je me suis dit que ce n’était plus possible. Jusqu’à ce que je prenne connaissance des projets sportifs menés au sein de l’hôpital. J’en ai parlé à Laura, qui était mon infirmière. Elle était partante ».
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Au-delà du soin

Cet accompagnement de patient, pour Laura, n’est pas qu’une question de soins.

« C’est une relation qui va au-delà du soignant et du soigné, explique-t-elle. Les longues hospitalisations créent de toute façon des liens particuliers avec les patients, surtout dans un contexte comme la prise en charge de victimes d’attentat ».
« Mais cela reste malgré tout dans le domaine du soin. Concrétiser un défi sportif contribue à une meilleure résilience, au rétablissement de la confiance en soi. À partir du moment où l’on projette ces défis, les patients prennent conscience qu’ils peuvent aller au-delà de ce qu’ils pensaient »

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’institution nationale des Invalides adhère. Dans le service de Laura, de nombreux projets de ce type sont mis en place pour les patients. Parmi les autres défis relevés : un saut en parachute pour Laura et un militaire blessé. « La vocation de notre établissement est la reconnaissance de nos patients blessés. Nous souhaitons leur prouver que rien n’est impossible. Le sport, permet l’amélioration de l’état général », poursuit l’infirmière.

« Personnellement, ça m’aide surtout sur le plan psychologique, confirme Ida. J’ai eu la chance de bénéficier aussi d’un accompagnement qui m’a permis de trouver un logement et de me réinsérer. Comme je ne pouvais plus exercer mon métier dans la restauration, j’ai repris des études en biologie. Cette prise en charge globale, prenant en compte de nombreux besoins, a été vraiment bénéfique ».

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Les spécificités des traumatismes de l’attentat de Nice

14-juillet 2016 : Deux psychiatres expliquent les spécificités des traumatismes de l’attentat de Nice
Cet attentat a marqué un tournant dans l’horreur

Benedicte MagnierJournaliste vidéo
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Cet attentat sanglant est aussi chargé de symboles. Virginie Buissé, psychiatre sur la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) de Nice et Didier Cremniter, psychiatre référent de la CUMP de Paris au moment des attentats du 13 novembre 2015 nous ont expliqué pourquoi.
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Pour les victimes du 14 juillet 2016, le choc psychologique engendré par cette attaque est aussi porteur de l’impression que « personne n’est à l’abri ».
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Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a pris le volant d’un camion de 19 tonnes et s’est lancé à toute vitesse sur la foule de la baie des Anges, fauchant plus de 500 personnes. Bilan: 86 morts, dont des enfants, et plus de 450 blessés. L’attaque, revendiquée par Daech, suit les consignes données par le groupe terroriste depuis 2014.
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Le fait que l’attaque se soit déroulée dans un lieu ouvert implique aussi que de très nombreuses personnes ont assisté à ce spectacle insoutenable, rendant l’identification des personnes atteintes psychologiquement extrêmement compliquée. De plus, cette attaque menée avec un véhicule aussi commun rendrait plus difficile la guérison pour certains patients, qui voient l’objet de leur plus grande peur presque tous les jours, rappelle Virginie Buissé. Contrairement aux armes à feu, tout aussi destructrices mais plus facilement assimilables aux meurtres, et que l’on ne voit pas au quotidien renchérit Didier Cremniter.

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