par Carole Damiani
carole.dam.at.voila.fr
Pages 173 – 185
LE SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE AUX VICTIMES D’ATTENTATS TERRORISTES NOUS A AMENÉ À AMÉNAGER LE CADRE ET LA PRATIQUE THÉRAPEUTIQUE
La première adaptation nécessaire, concerne la demande du patient. Dans ce domaine de l’effraction, il est illusoire d’attendre une demande construite de la part du sujet, du moins dans un premier temps. Pour cette raison, sur manda t du procureur, les psychologues des services d’aide aux victimes prennent cette première initiative (sous forme de courrier ou d’information diffusé dans les médias). Ce n’est jamais une initiative privée, mais une proposition d’aide, dans un cadre institutionnel défini, qui laisse au sujet l’entière liberté de son choix. Avec l’expérience, il nous semble tout à fait clair que l’offre doit anticiper la demande et lui permettre ainsi d’émerger. L’intervention psychologique sera d’autant plus efficace qu’elle interviendra précocement et se situera au plus près du traumatisme. Il ne s’agit pas de “dédramatiser”, mais de lutter contre le massif sentiment d’abandon des victimes et de garantir, par une présence authentique, un espace de parole dans une indispensable continuité. Si les conditions du premier accueil sont satisfaisants, les répercussions psychologiques seront certainement moindres et meilleure sera la qualité du suivi éventuel.
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Enfin, il est fondamental de considérer le sens de la gratuité des actes thérapeutiques dans une association d’aide aux victimes. Certaines victimes considèrent la gratuité des entretiens psychologiques comme un assujettissement, d’autres la posent comme un dû. II importe de travailler pour que la victime se sente aussi responsable dans ses engagements et son parcours, et qu’une autre demande soit possible, sans remettre en cause le principe de la gratuité. Celui-ci rend difficile l’acceptation du paiement ultérieur d’autres professionnels : psychothérapeute ou avocat notamment.
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Topique
2003/2 (N°83)
Pages : 210
DOI : 10.3917/top.083.0173
Éditeur : L’Esprit du temps