Etudiants médecines attentats
Par Louis Heidsieck
Publié le 28/07/2017
À la rentrée, tous les carabins apprendront les premiers soins en cas d’attaque terroriste. Sur le modèle de la médecine militaire.
Dès septembre prochain, dans toutes les universités de médecine, les étudiants seront formés aux techniques de médecine militaire appliquées aux victimes d’attentats. Jusque-là, ces méthodes étaient réservées à la formation des médecins urgentistes. Elles s’appliqueront désormais à toutes les spécialités, pharmaciens et dentistes compris.
Cette formation intervient en deuxième année. Elle consiste à savoir maîtriser quatre gestes : l’extraction des corps, leur disposition selon la blessure, la pose d’un garrot ou d’un pansement compressif et l’appel des secours. Une formation « basique et essentielle », selon le Dr Denis Safran, médecin-chef de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), qui était intervenu au Bataclan le 13 novembre 2015.
« Il faut démythifier ces gestes-là parce que beaucoup de gens ont peur d’aggraver la situation du blessé en agissant. Or la seule façon de l’aggraver, c’est de ne pas s’en occuper »
conclut-il.
Une chirurgie en deux temps
Cette attestation de formation aux gestes et soins d’urgences (AFGSU) était déjà dispensée dans les universités en deuxième année par des centres d’enseignement des soins d’urgence (Cesu) sous la coupe du Samu. Dès l’année prochaine, les facultés de santé seront habilitées à délivrer elles-mêmes l’AFGSU et son volet «aide aux victimes du terrorisme» sera élargi.
L’autre nouveauté de la rentrée prochaine est l’apprentissage du damage control, une « chirurgie provisoire qui empêche le saignement de continuer avant d’opérer », selon Pierre Carli, médecin-chef du Samu qui a cosigné un retour d’expérience sur les attentats avec la brigade des pompiers de Paris et le service de santé des armées. Cette technique de fractionnement des soins sera dispensée en sixième ou septième année pour les étudiants des spécialités d’anesthésie-réanimation et de chirurgie. Aujourd’hui, seuls les médecins militaires ont l’habitude de cette médecine en deux temps, or «il n’y a que deux hôpitaux militaires à Paris, contre une vingtaine de civils», conclut le Dr Carli.
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