En Palestine, soigner une société traumatisée

Publié le 02.06.2017
Par Gwenaëlle Lenoir
1967-2017 : Faire face à l’occupation (article n°1)
Cinquante ans après la conquête par Israël de la Cisjordanie, de Jérusalem Est et de la Bande de Gaza, et près d’un quart de siècle après les Accords d’Oslo, l’occupation pèse de tout son poids sur la société palestinienne.
Le Palestinian Counselling Center (PCC), important centre de santé mental partenaire du CCFD-Terre Solidaire, tente d’en soigner les traumatismes.
Etre Palestinien, c’est être soumis à une pression continue. C’est vivre, jour après jour, des événements traumatisants : expansion des colonies, incursions militaires, barrages, arrestations, détentions, destructions de maisons, pauvreté, chômage. Le sentiment d’insécurité et la frustration sont permanents, aggravés par l’absence de perspective d’avenir.
Les psychologues et les travailleurs sociaux du Palestinien Counselling Center (PCC) en Cisjordanie et à Jérusalem Est apportent depuis 1983 une aide aux individus les plus exposés à ces traumatismes. Yoad Ghanadre, psychologue depuis près de deux décennies, décrit simplement la société palestinienne :

« Nous sommes des personnes normales dans une situation anormale. »

Les 42 employés, psychologues, conseillers, animateurs du PCC utilisent la psychologie clinique, l’art thérapie, la musicothérapie, en face à face ou en groupe. Chargée du plaidoyer, Rima Awad explique que le travail du PCC vise un objectif plus large :

« Nous voulons renforcer notre société. Outre la thérapie, nous nous attachons à la prévention des risques et au développement des compétences. Par exemple, nous apprenons aux enfants à se protéger, nous travaillons avec les jeunes sur leur identité. Nous offrons aussi des formations aux éducateurs. »

Le PCC reçoit des patients de tous âges, enfants, femmes et hommes.

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Manoelle Lepoutre : « Nombre de nos salariés ont vécu une histoire liée à la migration »

Manoelle Lepoutre : « Nombre de nos salariés ont vécu une histoire liée à la migration »
6 décembre 2016

« Notre objectif est de participer à l’intégration des réfugiés dans un système économique »

Manoelle Lepoutre

La directrice « engagement et société civile » de Total, partenaire du forum Libération, revient sur les initiatives du groupe pétrolier en faveur des réfugiés.

« Nombre de nos salariés ont vécu une histoire liée à la migration »

Manoelle Lepoutre

Jeudi 8 décembre 2016, Libération organise « Migrants, la solidarité au travail », une soirée de débat sur le défi de l’intégration, à laquelle participera Manoelle Lepoutre, la directrice engagement et société civile du groupe Total. Inscrivez-vous ici pour y assister.

Quelle est l’action d’un groupe comme Total auprès des réfugiés ?

Nous sommes convaincus qu’une entreprise a son rôle à jouer sur des sujets de société aussi importants que celui de l’accueil des réfugiés. Sur le long chemin de l’intégration, les sociétés peuvent intervenir en améliorant « l’employabilité » de ces populations. Total est une multinationale implantée dans plus de 130 pays, près de 150 nationalités différentes travaillent ensemble. C’est donc assez naturellement que le Groupe s’est mobilisé pour contribuer à apporter une réponse durable à l’intégration des réfugiés. Pour ce faire, nous travaillons avec des associations, des entreprises sociales et solidaires qualifiées pour répondre à ces enjeux et nous les accompagnons en leur apportant des financements mais également des compétences. L’un des principaux critères de sélection des projets est l’ampleur de l’impact qu’ils pourront avoir.

Quels sont ces projets que vous accompagnez ?

Notre objectif est de participer à l’intégration des réfugiés dans un système économique. Cela passe donc par de la formation. Dans ce cadre, nous soutenons le programme « Refugeeks » avec l’école Simplon.co et l’association Singa : il s’agit d’une formation au code informatique, une compétence très recherchée sur le marché du travail. Toujours dans ce domaine, nous accompagnons un programme d’apprentissage du français, indispensable pour permettre l’intégration sociale et professionnelle. Au-delà de la formation, nous travaillons aussi sur l’emploi. Avec l’association Aurore, nous soutenons le programme « Un toit, un emploi », pour aider des familles à s’installer dans de grandes villes de France. Ainsi, une dizaine de familles s’est établie à Aurillac. Un projet similaire est prévu à Nantes et accueillera près des 40 familles. Enfin, nous avons également développé un dispositif d’accompagnement (mentoring) de réfugiés par les salariés du Groupe, avec l’association Kodiko. Chaque réfugié est « coaché » par un collaborateur qui lui transmet les codes de la culture française, les usages de la vie professionnelle, etc. Nous avons d’autres idées en tête, notamment un projet pour aider des femmes qui auraient besoin d’être accompagnées par des professionnels de la santé.

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