Malakoff : un gâteau d’anniversaire pour les migrants
06 janvier 2019
Par Marjorie Lenhardt
L’association Scarabée organisait ce dimanche une fête d’anniversaire pour les migrants nés un 1er janvier. Une date qui leur est systématiquement attribuée par la préfecture lorsque ceux-ci ne connaissent pas le jour de leur naissance.
« Le 1er janvier, c’est ma mère qui a donné cette date comme ça, au hasard ». Hassan, 21 ans aujourd’hui, a quitté la Somalie à l’âge de 18 ans. Comme lui, de nombreux autres migrants fêtent leur anniversaire un 1er janvier car ils ne connaissent pas leur date de naissance exacte. C’est pourquoi l’association Scarabée de Malakoff, qui leur vient en aide depuis 2017, leur organise une fête en début d’année.
« Hassan est né dans un petit village, comme beaucoup d’autres ; et là-bas, ils ne déclarent pas les naissances », précise Catherine, membre de l’association. Le jeune homme sourit, mais ses yeux brillent et son regard semble en avoir vu beaucoup trop. « Ils sont tous traumatisés même s’ils sourient tous », fait remarquer Elsa, une des bénévoles.
Hassan pense beaucoup aux siens et à sa mère restée seule : « Mon père est mort, il a été tué, explique-t-il dans un français encore fragile. Les terroristes d’Al-Chabab sont très dangereux ». Pour lui, il n’est donc pas envisageable de revenir au pays et c’est ce qui lui a donné « la force » d’encaisser les coups, les longues marches, la prison en Hongrie…
« Je ne retournerai jamais là-bas »
La guerre, c’est ce qui les a tous poussés à partir. Comme Razgul et Jostojo, qui ont fui l’Afghanistan. « Je ne retournerai jamais là-bas », confirme Jostojo qui a quitté sa terre en 2000. Par méfiance, crainte de ne pas voir aboutir sa demande d’asile, il hésite à raconter sa vie. Mais une chose est sûre, malgré huit années de galère, entre l’Iran, la Belgique et la France, le trentenaire veut rester dans l’Hexagone. « Maintenant je reste avec Scarabée, j’aide à traduire », sourit-il.
Même chose pour le jeune Razgul, qui ne cesse d’afficher un large sourire. Il a 25 ans, connaît sa date de naissance et tente de la donner en français : 7 – 7 – 1993. Le jeune garçon ne trouve les mots en français que pour parler avec enthousiasme. « On est heureux ici, avec l’association, on a de super amis et nos profs sont gentils ».
150 à 200 personnes suivent les cours de français
Ce dimanche, pour la deuxième édition de la fête d’anniversaire, la salle des fêtes de Malakoff était pleine. La piste de danse aussi. Et les visages souriants. « Cette fête est faite pour rassembler tout le monde, les bénévoles, les réfugiés, ça fait du bien », explique Thierry, un des responsables de l’association. Cette année, on a même symboliquement soufflé des bougies.
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