Comprendre les migrants volontaires à travers l’art

Comprendre les migrants volontaires à travers l’art
Anne Blondin anne.blondin@tc.tc
Publié le 3 août 2017
Une première recherche sur les migrants volontaires a été réalisée à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) par la professeure en art-thérapie Vera Heller.
Même s’ils ont fait le choix de quitter leur pays, les migrants volontaires peuvent rencontrer de nombreuses difficultés. Par contre, il est presque impossible de comprendre leur réalité dans la littérature scientifique.

« Les recherches portent particulièrement sur les réfugiés, mais l’on ignore toutes les problématiques existentielles que vivent ceux qui ont choisi de quitter leur pays »

a affirmé la professeure de l’UQAT Vera Heller.

« Dans les deux dernières années, le Canada a accueilli 100 000 personnes qui ont fait le choix de migrer ici et il y a peu de structures pour les aider »

Ayant elle-même fait le choix de quitter sa Roumanie natale, Vera Heller jugeait qu’il était temps de porter attention aux problématiques vécues par ces migrants volontaires.

« Même s’ils sont partis volontairement de leur pays, ils vivent aussi le phénomène d’acculturation, a-t-elle poursuivi. Ils ont souvent de la difficulté à trouver du travail, ce qui entraîne une perte de leur statut social et de leur image de soi. Ils doivent faire une série de deuils. »


Dix personnes ont accepté de confier leur expérience de migrant volontaire avec la professeure en art-thérapie Vera Heller. Le tout a donné lieu à l’exposition Parcours imaginaires.©gracieuseté Vera Heller

S’exprimer par l’art

Une dizaine de migrants volontaires ont accepté de participer à la recherche de Vera Heller. Dix ateliers-rencontres étaient prévus dans le cadre de l’étude.

« À leur demande, nous en avons finalement tenu 20, a expliqué Mme Heller. Aucun d’entre eux n’était un artiste et ils ne connaissaient pas l’art-thérapie. Les ateliers leur permettaient d’échanger sur leur vécu et par la suite de créer. »

Si certains ont travaillé sur des œuvres différentes lors de chacune des rencontres, d’autres se sont concentrés sur la même pendant plusieurs rencontres.

« Il n’y avait pas de contraintes à ce niveau, a indiqué la professeure. Chacun avait un cahier d’esquisses dans lequel il pouvait écrire ses réflexions au cours de la semaine, faire des dessins ou même faire des recherches. Les œuvres qu’ils ont créées pouvaient représenter des souvenirs d’enfance, des difficultés qu’ils vivaient. »

La seule contrainte commune à tous les participants de la recherche était que leurs œuvres pourraient être exposées. « Ils devaient me donner leur accord, puisqu’en temps normal, dans un processus thérapeutique, les œuvres ne le sont pas », a précisé Mme Heller.
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Une semaine de parenthèse pour les enfants de la guerre avec l’art-thérapie

avatar France 3
15/06/2018

Seine-et-Marne : une thérapie pour cicatriser les blessures de guerre
À Jablines en Seine-et-Marne, une initiative a été lancée pour tenter de cicatriser les blessures de guerre de 24 enfants irakiens accueillis sur une base de loisirs. Pendant une semaine, ils vont essayer de retrouver un peu de sérénité.
En Irak, sous le joug de l’État islamique, la vie n’a pas fait de cadeaux à ces jeunes enfants. Alors pour tenter de soigner un lourd traumatisme, ils commencent par suivre un cours d’équithérapie. Les premières fois furent parfois compliquées. « Il y a un petit garçon qui était très agité de l’intérieur et qui avait une violence contenue, il a donc fallu qu’on prenne du temps avec l’enfant pour qu’il parvienne à s’apaiser « , explique Séverine Pillias, équithérapeute.

Une thérapie qui passe aussi par le dessin

C’est au nord de Mossoul que leurs familles sont installées depuis la capitulation de Daech. En 2014, certains de ces garçons furent enrôlés par l’organisation État islamique alors que les filles ont été arrachées à leur famille pour être prisonnières. Aline a été emprisonnée pendant trois ans. « Daech s’est installé dans notre village le 3 août 2014. Dès ce jour, je suis devenue leur esclave. C’était dur, j’ai souffert », raconte-t-elle. Elle est heureuse d’être arrivée dans la base de loisirs de Jablines (Seine-et-Marne). Leur thérapie passe également par des dessins. Alors qu’ils représentaient leur village comme étant perdu dans les ténèbres, aujourd’hui, des soleils et des arbres apparaissent.

Elise Boghossian – Association EliseCare
Reportage France 3 Ile-de-France
F. Benbekaï/ Philippe Aliès/ Domitille Gavat