Illustration. Image du domaine publicThéâtre-ô-thérapie !
Malika El Kettani
01/08/2017
La thérapie par l’art a su légitimer sa place au sein des hôpitaux psychiatriques, à travers le dessin, la musique, ou encore le théâtre. Des progrès grandioses ont été accomplis par les patients de la clinique de Garches à travers ce fabuleux outil. Immersion.
Théâtre-ô-thérapie.mp3 (816.38 Ko)
La première séance fut une catastrophe, et la raison en était évidente : les patients n’avaient aucun espoir quant à la résolution de leur conflit ; un pessimisme qui émergeait des tréfonds de leur maladie.
Joanne, dépressive, nous rapporte les mots de leur professeur, qui ont fait office d’une véritable épiphanie :
« Je ne suis pas votre psychiatre, ni votre psychologue. Encore moins votre héros, et certainement pas votre Dieu. Je suis votre professeur d’art le plus délivrant que la terre connaisse. Votre maladie n’est pas votre obstacle, elle est votre arme dans cette lutte pour la vérité ! »
Bertrand, schizophrène, a vu son estime de soi grimper à travers cette expérience : « J’ai saisi l’importance de ma sensibilité et de mon acuité, et je me suis senti fier, spécial. Car il est vrai qu’on a une certaine capacité à absorber les évènements de la vie comme des compresses, et le théâtre m’a appris à l’utiliser pour en faire jaillir un matériel réactionnel chargé d’histoire propre ».
La séance qui suivit fut un triomphe. La nonchalance a fait place à l’engouement, l’absence d’intérêt à la ferveur, et l’extinction des émotions à leur foisonnement explosif. Comment des personnes n’ayant eu aucune formation artistique avaient-elles pu atteindre un tel niveau d’authenticité ?
À l’unanimité, un mot ne cessait de faire surface : cathartique.
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