Des policiers au bord de la rupture

Des policiers au bord de la rupture
PAR CHRISTIAN MOUHANNA*, THE CONVERSATION FRANCE
24/01/2018
Le ras-le-bol au sein de la police atteint des niveaux inédits. Si les causes de ce malaise sont connues, les conséquences sont imprévisibles.
Les policiers français ne cessent de clamer leur malaise et leur mal-être, non seulement à chaque fois que survient un conflit violent avec des groupes de jeunes ou de moins jeunes qui marque l’actualité, mais également lors des enquêtes ou consultations réalisées par les administrations, les syndicats ou les chercheurs.

Pour les plus anciens, la « grogne » policière n’est pas un phénomène neuf, les professionnels ayant toujours reproché à leurs hiérarchies de ne pas comprendre leurs problèmes de terrain, aux magistrats de les ignorer, et au public de ne pas les « aimer ».
Ainsi, les manifestations de policiers n’ont jamais vraiment cessé depuis au moins au moins 40 ans : que ce soit par exemple en 1983 devant les fenêtres du ministre de la Justice Robert Badinter, en 2001 à la suite du meurtre de deux policiers par un récidiviste, Jean Claude Bonnal, en 2004 devant le ministère des Finances pour protester contre les restrictions budgétaires ou en décembre 2016.

Un malaise durable
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Petits chefs

Petits chefs 1/2 : les repentis

18/01/2018
Hatice et Frédéric ont été des petits chefs incompétents, autoritaires, pervers ou perdus.
Ils reviennent aujourd’hui sur ces méthodes de management qui faisaient pleurer leurs subordonnés.
Chanson de fin : « You and your heart » par Jack Johnson – album : « To the sea » (2010) – label : Jack Johnson LP5
Reportage : Lucia Sanchez
Réalisation : Emmanuel Geoffroy

Production

Sonia Kronlund

C’est une histoire que j’ai lue dans le quotidien belge « Le Soir », j’ai trouvé des traces dans « Les Inrocks » et aussi sur le site topito, à l’intérieur d’un top 10 des pires procédures de licenciement qu’on ait jamais connues : licencié par sms, licence par disparition soudaine de l’entreprise, licencié par Facebook et même en directe à la télévision. Drôle de classement, mais bon !
Nous sommes pour l’instant à Singapour, il est 16 heures dans cette entreprise qui emploie 5000 personnes, lorsque l’alarme incendie retentit, forçant les employés à évacuer les lieux rapidement. Suivant la procédure habituelle, ils se retrouvent à l’extérieur du bâtiment et attendent sagement de pouvoir rentrer reprendre leurs tâches.
Une dizaine de minutes plus tard, voici qu’ils entendent à travers un haut-parleur, un message qui leur est adressé par un agent de sécurité de l’entreprise, voici le message :

« Chers employés,
c’est avec émotion que je vous annonce que pour beaucoup d’entre vous, c’était la dernière évacuation. A cause de la crise, nous devons nous séparer d’environ la moitié des effectifs. En rentrant si votre badge ne fonctionne pas, c’est que vous faites partie de cette moitié et vos affaires vous seront renvoyées par courrier demain. Nous avons agi de la sorte pour éviter de remplir les boites aux lettres de mails d’adieux par milliers et aussi pour éviter des disputes dans les locaux.
Nous vous souhaitons une bonne poursuite de carrière.
S’il vous plaît, entrez et tenter votre chance. »

A la suite de quoi, les employés quoique sidérés obtempères et tentent leur chance. Une bonne nouvelle concluent certains récits : il y a 2500 personnes qui ne seront pas licenciées.
Je précise que cette histoire est présentée, par le site du quotidien Belge de la façon suivante : « Un licenciement est une épreuve toujours difficile à surmonter, mais certains employeurs ne font vraiment preuve d’aucun scrupule dans leurs méthodes. »
Tu m’étonnes ! me dis-je en moi-même, sauf que poussant un peu les recherches, estomaquée que je me trouve par une telle folie, je découvre que nous sommes face à ce qu’on appelle très exactement : une légende urbaine, un hoax, une rumeur qui sous diverses formes, en réalité depuis 1994 dans les réseaux, pas encore sociaux, et sur le net depuis 2009 à l vitesse d’un éclair. En regardant de plus près, que la légende, bien écrite par les spécialistes réapparaît à chaque fois dans des lieux en crise ou en voie de désindustrialisation et à des époques de récession, comme en 2008 ou 2009. Le fait même que des lecteurs, des journalistes, des rédacteurs en chef aient pu lire, écrire ou imprimer cette incroyable fable de licenciement et y croire, en dit aussi long sur la déshumanisation du monde de l’entreprise, sa violence et la folie des manageurs, sans parler de leur lâcheté, de leur cruauté et j’en passe en dit aussi long dis-je que n’importe quelle histoire vraie.
Aujourd’hui dans « Les pieds sur terre », on parle donc de la violence en entreprise, mais en mode plus ordinaire, plus insidieux, plus dur, avec deux histoires de vrais petits chefs qui ont pour originalité de s’être repenti, enfin c’est ce qu’ils disent et qu’ils ont raconté à Lucia Sanchez sur France Culture.


Petits chefs 2/2 : les victimes

19/01/2018
Charlotte, Anne et Pascal ont vécu des relations singulières avec leurs managers.
Trois histoires de petits chefs incompétents, autoritaires, pervers ou perdus. Au choix.
Chanson de fin : « Quizas, quizas, quizas » par Nat King Cole – Album : »The World of Nat King Cole » (1951) – Label : Capitol Records.
Reportage : Lucia Sanchez
Réalisation : Clémence Gross

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