Alain Brunet, le psy qui répare les mémoires après les attentats

Logo Le Monde
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO
06.06.2016
Par Sandrine Cabut

Sa distraction, dit-il, est légendaire. « J’ai tout oublié, sauf mes enfants, mais cela pourrait arriver », sourit Alain Brunet. Distrait peut-être, mais incontestablement brillant. A 52 ans, ce psychologue clinicien et chercheur québécois est devenu l’un des grands spécialistes des états de stress post-traumatique (ESPT), pour lesquels il a mis au point un traitement étonnant. Son principe : associer une psychothérapie brève avec réactivation du souvenir traumatique et du propranolol, un médicament qui diminue l’intensité des émotions associées à un souvenir.

Les médias français ont découvert la « méthode Brunet » mi-avril, quand le chercheur de l’université McGill de Montréal est venu dans la capitale présenter le projet « Paris MEM », une étude qui va tester cette stratégie chez des centaines d’individus souffrant d’ESPT, principalement dans les suites des attentats du 13 novembre 2015.

« Une riposte au terrorisme »

L’état de stress post-traumatique est un trouble de la mémoire émotionnelle », justifie Alain Brunet. D’où l’idée d’apaiser cette mémoire trop vive, cause de tous les maux dans l’ESPT : flash-back, cauchemars… En pratique, le patient prend un comprimé de propranolol avant chaque session de psychothérapie. La première fois, il écrit le récit de son trauma. Il va le lire à l’intervenant à chacune des six séances. En fin de traitement, le ressenti lié au texte doit avoir perdu de son intensité.
L’ampleur de l’étude parisienne – qui vise 400 participants – est inédite ; l’enthousiasme et la fébrilité du professeur…

Pour lire la suite de l’article, cliquez sur le logo du Monde

Attentats de Paris : un essai clinique pour traiter le stress post-traumatique

Logo-France-TV-info

Attentats de Paris : un essai clinique pour traiter le stress post-traumatique

Par La rédaction d’Allodocteurs.fr

Mis à jour le

La mémoire émotionnelle

Lorsqu’un souvenir se grave dans la mémoire, deux parties du cerveau entrent simultanément en jeu : l’hippocampe retient les faits, c’est la mémoire « épisodique ». L’amygdale retient les émotions rattachées aux événements, c’est la mémoire « émotionnelle ».

hypervigilance continuelle

Dans ce contexte, Alain Brunet, psychologue canadien, rappelle que le stress post-traumatique génère une « hypervigilance continuelle » et « entretient de fausses alarmes ». Ses recherches se basent sur des découvertes récentes dans les champs de la mémoire et des neurosciences. En ce sens, le psychologue précise que « l’objectif de la méthode est de faire diminuer la force émotionnelle du souvenir traumatique de la personne ».

Prise d’un bêtabloquant

L’étude lancée en partenariat avec l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) repose sur deux éléments : la prise d’un bêtabloquant, le propanolol, et le recours à la psychothérapie. « Le patient prend le médicament, il le laisse agir pendant une heure puis on lui demande d’écrire le souvenir traumatique en employant le temps présent et le recours au « je » », précise le chercheur. La personne se relit ensuite à voix haute face au spécialiste. Elle répètera cet exercice sous l’influence du bêtabloquant une fois par semaine pendant six semaines.

Souvenir traumatisant apaisé

L’idée est qu’au fil du temps, le souvenir traumatisant soit perçu avec moins d’intensité et de violence. Le chercheur ajoute que cette méthode peut être appliquée à tous les types de stress post-traumatique. « On a montré que cela fonctionnait bien sur environ deux tiers des patients, c’est-à-dire 65-70% des personnes prises en charge ». Si vous avez été victime des attentats de Paris le 13 novembre dernier et si vous souhaitez en savoir plus sur cet essai clinique, vous pouvez contacter le numéro mis en place par l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) : 01 42 16 15 35.

Pour lire l’article, cliquez sur le logo de France TV Info