Atelier de Claudia Cavicchia – samedi 29 octobre 2016 – Dramathérapie

Dramathérapie et stress post-traumatique

Le principe de la méthode de Robert Landy, fondateur de la dramathérapie à l’Université de New York, est que chaque être humain exprime des tendances contradictoires dans ses comportements (nos différents personnages, ou nos rôles). Cette multiplicité, Landy l’appelle le ‘système de rôles’ d’une personne, qui représente l’ensemble de notre personnalité. En mettant en dialogue tous les différents personnages qui composent notre personnalité dans l’espace dramatique, nous essayons de les intégrer à fin de rééquilibrer notre vie. Landy évoque l’importance de gérer et cultiver un système de rôles suffisamment flexible pour supporter et contenir notre expérience de vie.
Si cette multiplicité de rôles est vraie pour tout un chacun dans notre vie normale et quotidienne, indépendamment de notre structure psychique ou de chaque histoire de vie, cela devient d’autant plus parlant quand il s’agit d’expériences de vie qui nous amènent, par le choc, à figer les différents rôles qui composent notre personnalité en personnages qui ne communiquent pas entre eux.
La fonction de la dramathérapie, dans ce cadre de personnages « figés », est de rétablir la communication entre nos personnages isolés dans leurs bulles, afin de se protéger. Pour que les fragments se (ré)unissent dans un tout, avec ses ambivalences et contradictions tout à fait naturelles. Recréer le lien entre ce qui a été fragmenté par le choc : telle est notre fonction de dramathérapeutes.
L’objectif d’un traitement dramathérapeutique est d’aider l’individu à trouver un compromis entre des rôles souvent contradictoires, tels celui de victime, de bourreau et de survivant, et d’apprendre à vivre avec les ambivalences de ces rôles.
Pour cela, nous empruntons le cheminement du voyage du Héros, fondé sur la mythologie universelle, proposé par Landy, qui a appliqué cette méthode auprès des témoins de l’attentat du 11 septembre au World Trade Center à New York.
Cette approche de la dramathérapie peut s’ajuster aussi bien à la prévention qu’à la remédiation des phénomènes de dissociation post-traumatiques qu’on retrouve souvent chez les personnes victimes d’événements de violence extrême.

Atelier de Issa Nyaphaga – mercredi 26 octobre 2016 – Sable 2ème partie

Atelier sable 2 Issa Nyaphaga


©Serge Pascual

C’est simple, faire un dessin sur son carton-plume (il est fortement recommandé qu’il soit simple.) Puis à l’aide d’un pinceau, appliquer la colle vinylique diluée et saupoudrer le sable coloré en fonction de la couleur qu’on sollicite et le tour est joué.

Le matériel :

  • 8 à 10 tas de sable de différentes couleur
  • 1 plaque de carton plume format A5 pour chaque participant pour le support
  • colle blanche diluée dans des petits bols
  • pinceaux de diverses tailles

La consigne :

Sur le support, chaque participant est invité à dessiner à la colle blanche une forme. De la couleur de son choix, prendre du sable et le laisser tomber sur la colle. On peut superposer plusieurs couleurs, le dessin doit rester simple et sans trop de détails. On reste prudent sur le dosage de la colle.

preparation-sable-et-colle


Shirley Bensimon

Ce moment de rencontre avec la matière et la couleur invite au partage. Il s’agit dans cet atelier de dessiner avec de la colle blanche sur un fond blanc, le sable de couleur n’aura plus qu’à adhérer à la surface. On remarque une inversion des fonctions dans cet atelier insolite. La colle sert à dessiner, le sable informel se fige dans la colle,  le support en mousse, nommé  joliment « plume »… évoque un envol, une prise de hauteur.

Dans cet espace défini, les changements de rôle, de fonctions des matières utilisées permettent une exploration nouvelle, différente, inattendue. Il n’est ici plus possible d’anticiper, de se préparer… seulement expérimenter, lâcher prise pour comprendre, pour apprendre. Les tas de sable répartis dans l’espace invitent les participants à déambuler les uns près des autres, avec les autres, à la recherche de tel pinceau… de telle couleur de sable… à la recherche de son Soi.


Bernadette Santos

Pour la deuxième partie de l’atelier de sable avec Issa, j’ai été complètement prise dans un tourbillon de vouloir faire et découverte de ce que je pouvais créer.  D’abord ce dessin qui sort petit à petit de mon esprit avec cette sensation légère qui l’accompagne. Puis la prise du pinceau qui fait corps avec moi. Et finalement, ce sable projeté couleur par couleur avec ce toucher doux et frais qui nous renvoie en enfance , mais qui nous fait nous sentir plus grand, plus fort, car nous avons pu faire un pas de plus dans une autre direction.  On se rend compte que l’on est capable de faire autre chose et comme c’est bon de se sentir bien à la fin de l’atelier.
Merci encore une fois Isa.


J’ai aimé la stimulation de l’imaginaire par le coté visuel et tactile. Le contact du sable diminue chez moi la détresse associée aux tensions vécues. C’est un bonheur ces moments où j’ai le droit de ne pas prendre en compte un quelconque résultat, juste une juxtaposition et comme par hasard, avec la colle ça tient. Présente à moi-même en jouant, j’ai encore de la ressource.

Emmanuelle Cesari