Bataclan : « J’ai dessiné pour survivre » – Je me suis administré ma propre art-thérapie

Bataclan : « J’ai dessiné pour survivre »
Mathieu Blard
Catherine était au Bataclan, le soir des attentats. Elle a survécu à l’attaque terroriste. Deux ans après, elle tente de gérer les nombreux symptômes du stress post-traumatique dont elle est encore victime et a écrit une bande dessinée où elle raconte ce combat quotidien pour continuer à vivre. Un témoignage thérapeutique entre angoisses et résilience.
« Un mois après l’attentat, j’ai commencé à faire de petits croquis de manière compulsive que je publiais ensuite sur mon blog. J’ai ressenti un irrépressible besoin de dessiner très rapidement ce que je vivais, c’était vraiment une question de survie. Le dessin m’a toujours aidée à exprimer mes émotions. C’est un acte très personnel, unique, qui me soulage beaucoup. Grâce à cette BD, j’ai vraiment exorcisé mon stress post-traumatique.
En tant que victime psychique, je n’ai aucune cicatrice physique. Les autres ne voient pas ma douleur. Mes proches n’ont pas su comment se comporter avec moi car les symptômes psychologiques ne sont pas visibles. C’est normal, la situation était exceptionnelle. Je ne peux pas leur en vouloir, mais j’étais tellement à vif qu’une simple maladresse me faisait beaucoup de mal. Je me sentais isolée, ils me donnaient des conseils hors sujet. Quand votre grand-mère vous dit : « Je sais ce que tu ressens, quand j’étais jeune, j’ai eu un accident de voiture », c’est très difficile à encaisser. Ce n’est pas du tout le même type de traumatisme. Je me sentais complètement incomprise, en décalage. On m’a aussi expliqué que j’avais de la chance, que ça aurait pu être pire. Désormais, j’ai pris du recul. Je découvrais moi-même les symptômes, comment auraient-ils pu m’aider ? Mais j’avais tellement besoin d’eux que je me suis sentie vraiment démunie. Les médecins, les psychologues, les psychiatres, me demandaient mes symptômes, je n’arrivais pas bien à les expliquer. Le dessin me permettait de le faire. Je me suis administré ma propre art-thérapie.


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Rescapée des attentats, elle ne veut pas parler de « monstres » mais d’êtres humains


Pas monstres mais êtres humains
Cette rescapée des attentats du 13-Novembre ne veut pas parler de « monstres » mais d' »êtres humains »
Invitée de l’émission « Clique Dimanche », diffusée ce dimanche 12 novembre sur Canal+, Caroline Langlade, rescapée de l’attentat du Bataclan en 2015, parle des terroristes qui ont semé la mort à Paris. « Je ne parle pas de monstres, je refuse ce mot-là. Les gens qui nous ont tiré dessus sont des êtres humains et c’est ce qui pose une vraie question derrière », explique-t-elle notamment.

Essayez de comprendre ne veut pas dires excuser, ça veut dire essayer de lutter contre.
Le soir du 13-Novembre, je me suis retrouvée face à face avec l’un des terroristes. Ce que j’ai vu, c’est un jeune de mon âge, qui a grandi dans un pays qui est similaire au mien, qui est la Belgique, un jeune qui a un visage qui ressemble à ceux de mes amis, mais avec un regard vide, un regard vidé d’humanité. Moi j’ai eu ce même regard pendant des semaines après le Bataclan.