Attentats : « 13-Novembre », un programme de 12 ans de recherche sur les mémoires traumatiques
13 juin 2016
« Comment le souvenir traumatique des attentats du 13 novembre 2015 évolue-t-il dans les mémoires individuelles et la mémoire collective ? » « Peut-on prédire, par l’étude des marqueurs cérébraux, quelles victimes développeront un état de stress post-traumatique, et lesquelles se remettront plus facilement ? »
Ce sont quelques-unes des questions auxquelles tentera de répondre un programme de recherche transdiciplinaire, porté par le CNRS, l’Inserm et héSam Université (1).
Le projet, intitulé « 13-Novembre », se déroulera sur 12 ans. Il est financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) dans le cadre du Programme Investissements d’Avenir (PIA).
Codirigé par l’historien Denis Peschanski et le neuropsychologue Francis Eustache, le programme est fondé sur le recueil et l’analyse de témoignages de 1000 personnes volontaires interrogées à quatre reprises (en 2016, 2018, 2021 et 2026) en dix ans. « Les guides d’entretiens ont été construits en commun par des historiens, des sociologues, des psychologues, des psychopathologues et des neuroscientifiques, afin que le matériel recueilli soit utilisable par chacune de ces disciplines.
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Les témoignages individuels seront mis en perspective avec la mémoire collective telle qu’elle se construit au fil des années. Un partenariat avec le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) permettra de prendre le pouls de l’opinion aux dates des campagnes d’entretiens.
« Une étude biomédicale, intitulée “Remember”, dont l’Inserm est promoteur, portera sur 180 des 1000 personnes : 120 personnes directement touchées par les attentats, souffrant ou non d’un état de stress post-traumatique, et 60 personnes habitant Caen. Grâce à des entretiens et à des IRM cérébrales, passés à la même fréquence que les entretiens filmés, il s’agira de mieux comprendre l’impact des chocs traumatiques sur la mémoire (notamment la résurgence incontrôlable de certaines images et pensées, caractéristique de l’état de stress post-traumatique), et d’identifier des marqueurs cérébraux associés à la résilience au traumatisme. Le tout, bien sûr, sans réexposer les personnes à des images et pensées traumatiques.
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