Le blog de Jeunes Isolés Étrangers

Le blog de Jeunes Isolés Étrangers
En finir avec la violation des droits des Jeunes Isolés Étrangers.
Tous les jours en France, des centaines d’enfants, de jeunes étrangers sont laissés à l’abandon, exclus de la protection qui leur est due, une charge qui incombe aux départements. Ceux-ci se partagent avec la police, les parquets et les tribunaux le soin de faire le« tri » entre les jeunes qui seront reconnus mineurs et les autres, déclarés majeurs après un entretien suspicieux, un document jugé douteux ou les conclusions aléatoires d’une expertise osseuse.
Pour les «heureux » élus, trop souvent ne s’ensuit qu’un service minimum d’encadrement sans que les bilans obligatoires ne soient réalisés sur leur situation, leurs besoins en santé, en éducation. Malgré l’encadrement prévu par la protection de l’enfance et ses dispositions réglementaires, les pratiques de trop de services de l’Aide sociale à l’enfance ou des associations chargées de ces jeunes conduisent à de véritables maltraitances : «parcage» des mineurs isolés dans les hôtels ou hébergements inadaptés à l’accueil d’enfants et de jeunes, non-scolarisation.
Quant aux exclus de la prise en charge, ils sont condamnés à l’errance, harcelés et contraints de décamper de leurs abris de fortune lorsqu’ils ne sont pas victimes de violences policières.


Heureusement, bien plus souvent qu’on ne l’imagine, des mobilisations courageuses se développent portées par les jeunes et leurs soutiens. Elles obtiennent parfois gain de cause, sauvant, trop rarement, quelques jeunes de leur misère pour une durée incertaine.

Il y a urgence à ce que les responsables politiques ouvrent les yeux ! Assez d’hypocrisie ! Il ne suffit pas de se réclamer des conventions internationales sur les droits humains, il faut les respecter ! Nous, associations, organisations, syndicats, collectifs, engageons dès septembre dans une campagne nationale d’alerte, de mobilisation et de dénonciation :
► en mutualisant les informations et témoignages, dans la perspective d’établir un état des lieux
► en multipliant les initiatives locales et/ou régionales, concertées ou pas, médiatisées pour dénoncer les politiques menées
► en débouchant sur une initiative commune, pour relayer publiquement au niveau national cette alerte, partager les expériences.


1er septembre 2017 Premiers signataires : La CIMADE CPMJIE (Collectif Parisien pour les Mineurs et Jeunes Isolés Étrangers) DEI-FRANCE (Défense des Enfants International – France) EPP (Enseignants Pour la Paix​) FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s) FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves) Fédération Nationale Sud Santé Sociaux- Ferc-CGT (Fédération de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture –CGT) FSU Nationale (Fédération Syndicale Unitaire Nationale) GISTI​ (Groupement d’Information et de Soutien des Immigrés) LDH (Ligue des Droits de l’Homme) Médecins du Monde MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples) Pas sans nous Terre des Hommes RESF (Réseau Éducation Sans Frontières) SNPES-PJJ/FSU (Syndicat National des Personnels de l’Éducation et du Social-PJJ/Fédération Syndicale Unitaire) SNUTER-FSU (Syndicat National Unitaire de la territoriale–Fédération Syndicale Unitaire) Sud Éducation Guyane Syndicat de la Magistrature

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Accueil des mineurs isolés : la France n’assume pas

Enfance. Accueil des mineurs isolés : la France n’assume pas
Jeudi 8 Novembre 2018
Olivier Chartrain
Face à l’afflux de mineurs non accompagnés, certains départements sous pression déploient des stratégies pour ne pas les accueillir. L’Etat, lui, ne se presse pas pour leur en donner les moyens.
Des mineurs, adolescents dont la majeure partie est âgée de 15 ou 16 ans, jetés à la rue par ceux-là mêmes qui sont chargés de les protéger. Cela se passe aujourd’hui, en France, au mépris de la loi et des textes internationaux – en particulier la Convention internationale des droits de l’enfant – que notre pays a pourtant signés, s’engageant à les respecter. Où ça ? Un peu partout, et très probablement près de chez vous. Qui sont-ils ? Ceux que la terminologie officielle désigne sous le nom de « mineurs non accompagnés » (MNA), après les avoir longtemps appelés les « mineurs isolés étrangers » (MIE). Autrement dit, des jeunes – des garçons, à plus de 95 % – qui quittent leurs pays pour fuir la guerre, la misère, l’errance et, au terme de parcours particulièrement traumatisants, arrivent en France.


Dans un contexte très difficile pour les mineurs isolés qui se trouvent livrés à eux-mêmes, les asso ciations sont souvent leur dernier recours. Mehdi Chebil/Hans Lucas

« Au revoir, il n’y a pas de place pour toi »

Dispensés de titre de séjour, ils ne sont pas et ne peuvent pas être considérés comme en situation irrégulière : c’est leur qualité de mineur qui prime sur toute autre considération, impliquant un besoin de protection et d’accompagnement quand aucun adulte, aucune famille ne les prend en charge. La loi leur garantit de ce fait une égalité de droits avec n’importe quel autre enfant présent sur le territoire français. Il ne s’agit pas seulement de leur fournir un hébergement : outre leur scolarisation, ces adolescents ont souvent besoin d’un suivi sanitaire, voire psychologique. Ils entrent donc dans le cadre du dispositif de l’aide sociale à l’enfance (ASE), laquelle fait partie des missions des départements.
Et c’est là que la machine déraille. Les MNA « sont traités de façon indigne par les institutions qui devraient assurer leur protection », dénonce le collectif Jujie (Justice pour les jeunes étrangers isolés), qui lance une campagne d’alerte sur le sujet (voir encadré). De fait, de très nombreux témoignages, dont certains sont publiés sur le blog créé à cet effet par Jujie, apportent la preuve de la « maltraitance institutionnelle » dont ces jeunes sont victimes.

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