Le burn-out reconnu comme une maladie par l’OMS
Le classement international des maladies a été mis à jour le 25 mai 2019, à l’issue de la 72e Assemblée mondiale de la santé.
A l’occasion de sa 72e Assemblée mondiale de la santé, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a donc tenu à réviser son classement international des maladies (ICD-11) pour y inclure le burn-out. Cette révision sera effective dès le 1er janvier 2022.
« Des sentiments de négativité ou de cynisme liés au travail »
L’OMS définit le burn-out comme une pathologie « résultant d’un stress professionnel chronique qui n’a pas été géré correctement ». Selon l’organe de l’ONU, le burn-out a trois composantes :
• « Des sentiments de perte ou d’épuisement »,
• « une distance mentale accrue avec le travail ou des sentiments de négativité ou de cynisme liés au travail »,
• ainsi qu’une « diminution de l’efficacité professionnelle ».
A noter que l’OMS considère que le burn-out relève du champ « occupationnel ». En d’autres termes, il est forcément lié à la pratique d’une activité, et peut donc être rattaché au travail comme à l’éducation des enfants (on pourrait théoriquement parler de burn-out parental). En revanche, les simples troubles anxieux, par exemple, ne pourront être considérés comme des burn-out.
Entre 30.000 et trois millions de Français concernés
Cette décision de l’OMS intervient après les propos de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui relativisait l’existence de cette pathologie. Elle avait en effet affirmé au micro de France Inter le 7 mai que le burn-out « n’était pas une maladie professionnelle », car il ne faisait pas partie, à l’époque, de la classification de l’OMS. Le 22 octobre 2017, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait tenu des propos similaires. « Aujourd’hui, il s’avère que ce n’est pas une maladie. C’est un ensemble de symptômes et, donc, c’est très difficile de décider que c’est une maladie professionnelle », avait-elle affirmé.
En France, les estimations qui circulent sur le nombre de personnes touchées vont de 30.000 personnes, selon l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), à trois millions, selon un cabinet spécialisé dans la prévention des risques professionnels. La maladie touche en outre tous les milieux : secteur tertiaire, agriculteurs, médecins, ouvriers…
N’étant pas clairement défini, le burn-out est souvent sous-estimé, voire considéré par les employeurs comme un état dépressif lié à des causes personnelles. Il est par ailleurs difficile de faire la part des choses entre des symptômes comme la fatigue ou le mal-être au travail et ce qui relève de la pathologie.