Près de 9.000 personnes se suicident chaque année en France

05/02/2018
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La rédaction d’Allodocteurs.fr
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Ce lundi 5 février a lieu la Journée nationale de prévention du suicide. La France est le dixième pays d’Europe au taux de suicide le plus élevé avec plus de vingt décès par jour.
14,9 pour 100 000 habitants : c’est le taux de suicide en France en 2014, d’après un rapport de l’Observatoire national du suicide (ONS), publié lundi 5 février. C’est aussi l’un des taux les plus importants dans toute l’Europe, devant les pays de l’Est. Malgré tout, entre 2003 et 2014, l’ONS a enregistré une baisse du nombre de suicides de 26 points. Une bonne nouvelle – la diminution est « tendancielle » depuis 1985 – mais qui ne doit pas nous faire baisser la garde, selon l’Union Nationale pour la Prévention du Suicide (UNPS). Aussi la journée nationale de prévention du suicide se focalise-t-elle cette année sur le lien, la communication et la prise en charge.

La solitude reste un important facteur de suicide

« Relier, c’est favoriser les liens entre celles et ceux qui ont perdu un être cher, ou ont été suicidaires. C’est aussi les mettre en contact avec les soutiens associatifs, institutionnels, professionnels »

explique l’UNPS dans un communiqué. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en effet, l’isolement social est un important facteur de suicide. Une donnée corroborée par le standard téléphonique SOS Amitié, qui indique que la solitude figure parmi les motifs d’appels reçus les plus récurrents. D’où l’importance, pour l’UNPS, de créer et d’entretenir du lien avec les personnes à risque.
Autre priorité de cette journée 2018 : la communication. En effet, encourager les personnes en détresse psychologique à évoquer la question du suicide est un élément de prévention essentiel. « Contrairement à ce qu’on pense, ce n’est pas le fait de parler du suicide qui va augmenter le risque. Au contraire, le fait d’en parler va libérer des choses et permettre de consulter plus facilement un psychologue ou un psychiatre », explique le psychiatre Guillaume Fond.

Etre attentif aux personnes à risque

Enfin, cette journée nationale de prévention du suicide se focalise sur la prise en charge des personnes aux idées suicidaires. L’UNPS encourage à être attentif aux individus à risque, et enjoint « les décideurs politiques », « les personnels du secteur sanitaire et du champ social » et « les collectivités » à hisser la prévention du suicide au rang de priorité. Selon l’OMS, cela doit passer par le développement d’une « culture des facteurs de protection », soit la mise en place d’actions de développement des compétences dès la petite enfance, comme l’affirmation de soi, la résolution des conflits ou le renforcement du lien social.

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Désormais, tout le monde se couvre, tout le monde tente de se jouer de la pression politico-administrative en multipliant les actions – car s’agiter, c’est donner l’illusion de travailler.
Mais le problème est plus vaste. Mettre dans les mains de décideurs n’ayant aucune véritable compréhension (combien ont été formés ? Par qui ? Quand ?) de la lutte contre le terrorisme et cherchant à éviter, bien plus qu’un attentat, un échec personnel, un outil aussi puissant est très dangereux. Et si, comme on peut l’observer quotidiennement dans la bouche d’anciens ministres ou de journalistes une parole qui ressemble de plus en plus à du racisme devient majoritaire, y compris chez ces fonctionnaires, que peut-il se passer ? Hein ? Et que se passe-t-il déjà ? Et que se passera-t-il si, par malheur, une nouvelle tragédie nous frappe ? Vous ne voulez pas le savoir.
A tous ceux qui ont favorisé cette évolution, quand ils ne l’ont pas simplement provoquée, et qui se lamentent aujourd’hui, merci. Et aux autres, qui veulent faire rendre gorge à des journalistes parce qu’ils n’assument pas leurs propres échecs, bravo. Et quand il s’agit des mêmes, mes respects.

Quimper. Police : un suicide qui interpelle


Photo Yves Madec / Le Télégramme

Quimper. Police : un suicide qui interpelle
04 février 2018
Le 1er janvier, Pierre, policier quimpérois âgé de 51 ans, s’est donné la mort à son domicile avec son arme de service. Un drame vite imputé au malaise des forces de l’ordre sur le terrain. Sauf que le fonctionnaire était en litige depuis plusieurs années avec sa hiérarchie, ne supportant pas sa mise à l’écart de la brigade de sûreté urbaine. L’inspection générale de la police (IGPN) enquête.
Bien avant ce drame, le dossier était déjà sensible pour la Direction départementale de la sécurité publique et le commissariat de Quimper. La directrice départementale n’a d’ailleurs pas souhaité s’exprimer sur un sujet qui a débuté bien avant son arrivée, se réfugiant derrière l’enquête menée par l’IGPN. Pas plus que les syndicats, malgré nos sollicitations. SGP Police FO alertait pourtant sur le nombre de suicides « insupportables », le 9 janvier à Quimper, lors d’un rassemblement devant le commissariat. Cela faisait près de huit ans que ce brigadier-chef tentait de revenir aux enquêtes…


« J’espère que le management évoluera »

Pierre n’est pas parti sans un mot. Il a écrit. Comme il en avait l’habitude. Méticuleusement, pesant chaque mot. Et l’un de ses courriers a été adressé à notre rédaction, à un journaliste plus précisément. Quatre pages rédigées, et postées, le 1er janvier 2018, soit le jour même de son décès.
Il explique son combat, son parcours, ses griefs envers l’ancien directeur départemental de la sécurité du Finistère, le ministère de l’Intérieur, l’IGPN, les juges d’instruction qui se sont succédé sur son dossier qu’il juge « bloqué ». Il y dénonce également les accointances entre services.

« On parle beaucoup de suicides dans la police. Mais faut-il s’en étonner ? Effectivement, l’accès à l’arme facilite le passage à l’acte, mais il ne faut pas confondre causes et conséquences », écrit-il en préambule.

« Je suis dans une impasse »

Pierre évoque son cas personnel, fait un parallèle avec un collègue brestois qui se serait suicidé il y a près de deux ans pour un différend avec sa hiérarchie. Il ne cherche pas à masquer sa douleur d’avoir été rétrogradé.

« Venant de la PJ, j’ai été muté dans une section d’intervention pour tenir un bouclier… ». Ni celle de ne plus être noté. « C’est pourtant un droit pour un fonctionnaire. Cette non-notation m’interdit de postuler à l’avancement ou pour une mutation (…). Le seul collègue qui a parlé a été retiré de la liste des bénéficiaires de la prime collective attribuée à son service ».

Le brigadier-chef anticipe l’avenir.

« Je sais que la version officielle sera des « problèmes personnels », des « problèmes d’argent », comme d’habitude. Ce sera faux. J’ai pris ma décision voilà quelques mois car je suis dans une impasse. J’espère que le management évoluera favorablement dans mon Administration mais la route sera longue… Je voudrais que les choses se sachent. »

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