Quimper. Police : un suicide qui interpelle


Photo Yves Madec / Le Télégramme

Quimper. Police : un suicide qui interpelle
04 février 2018
Le 1er janvier, Pierre, policier quimpérois âgé de 51 ans, s’est donné la mort à son domicile avec son arme de service. Un drame vite imputé au malaise des forces de l’ordre sur le terrain. Sauf que le fonctionnaire était en litige depuis plusieurs années avec sa hiérarchie, ne supportant pas sa mise à l’écart de la brigade de sûreté urbaine. L’inspection générale de la police (IGPN) enquête.
Bien avant ce drame, le dossier était déjà sensible pour la Direction départementale de la sécurité publique et le commissariat de Quimper. La directrice départementale n’a d’ailleurs pas souhaité s’exprimer sur un sujet qui a débuté bien avant son arrivée, se réfugiant derrière l’enquête menée par l’IGPN. Pas plus que les syndicats, malgré nos sollicitations. SGP Police FO alertait pourtant sur le nombre de suicides « insupportables », le 9 janvier à Quimper, lors d’un rassemblement devant le commissariat. Cela faisait près de huit ans que ce brigadier-chef tentait de revenir aux enquêtes…


« J’espère que le management évoluera »

Pierre n’est pas parti sans un mot. Il a écrit. Comme il en avait l’habitude. Méticuleusement, pesant chaque mot. Et l’un de ses courriers a été adressé à notre rédaction, à un journaliste plus précisément. Quatre pages rédigées, et postées, le 1er janvier 2018, soit le jour même de son décès.
Il explique son combat, son parcours, ses griefs envers l’ancien directeur départemental de la sécurité du Finistère, le ministère de l’Intérieur, l’IGPN, les juges d’instruction qui se sont succédé sur son dossier qu’il juge « bloqué ». Il y dénonce également les accointances entre services.

« On parle beaucoup de suicides dans la police. Mais faut-il s’en étonner ? Effectivement, l’accès à l’arme facilite le passage à l’acte, mais il ne faut pas confondre causes et conséquences », écrit-il en préambule.

« Je suis dans une impasse »

Pierre évoque son cas personnel, fait un parallèle avec un collègue brestois qui se serait suicidé il y a près de deux ans pour un différend avec sa hiérarchie. Il ne cherche pas à masquer sa douleur d’avoir été rétrogradé.

« Venant de la PJ, j’ai été muté dans une section d’intervention pour tenir un bouclier… ». Ni celle de ne plus être noté. « C’est pourtant un droit pour un fonctionnaire. Cette non-notation m’interdit de postuler à l’avancement ou pour une mutation (…). Le seul collègue qui a parlé a été retiré de la liste des bénéficiaires de la prime collective attribuée à son service ».

Le brigadier-chef anticipe l’avenir.

« Je sais que la version officielle sera des « problèmes personnels », des « problèmes d’argent », comme d’habitude. Ce sera faux. J’ai pris ma décision voilà quelques mois car je suis dans une impasse. J’espère que le management évoluera favorablement dans mon Administration mais la route sera longue… Je voudrais que les choses se sachent. »

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Burn-out : « le vrai sujet, c’est la prévention »


Burn-out : « le vrai sujet, c’est la prévention »
Par latribune.fr
01/02/2018
Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a estimé jeudi que « le vrai sujet » concernant le « burn-out » était de savoir « comment on prévenait » ces pathologies psychiques, plutôt que leur reconnaissance comme maladies professionnelles
L’Assemblée nationale a rejeté jeudi la proposition de loi de La France insoumise pour la reconnaissance comme maladies professionnelles des pathologies psychiques liées au « burn-out », le gouvernement jugeant « essentiel de travailler sur la qualité de vie au travail, préoccupation croissante de nos concitoyens » et insistant sur la mission de « réflexion globale sur la santé au travail » devant déboucher sur un rapport fin avril.

« L’épuisement professionnel doit être mieux reconnu »

« Qu’il y ait une reconnaissance de l’épuisement professionnel comme il y a une reconnaissance d’un certain nombre de maladies professionnelles, oui, ce n’est pas un sujet tabou pour la CFDT, mais le vrai sujet, c’est comment on (le) prévient », a déclaré Laurent Berger lors de l’émission « Questions d’info » LCP-Le Point-AFP.

« L’épuisement professionnel doit être mieux reconnu, mais vous savez, moi, je ne suis pas et, historiquement, la CFDT n’est jamais (pour) le fait que l’on compense les problèmes plutôt que de les traiter en amont », a-t-il souligné.
« Moi, je suis sur la position des travailleurs. Lorsqu’on a fait une enquête auprès de 200.000 travailleurs sur le travail, ce qu’ils nous ont dit comme première préoccupation, première source du mal-être, c’est cette incapacité à avoir voix au chapitre sur les choix qui nous concernent », a-t-il ajouté.

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