Catherine Chabert « Œdipe aux frontières », Le Carnet PSY 3/2012 (n° 161), p. 32-36.
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Depuis plusieurs décennies, les études psychanalytiques portant sur les pathologies des limites ont contribué avec une acuité rare à développer et à affiner leurs composantes aussi bien dans la dynamique du fonctionnement de l’appareil psychique que dans la recherche des étiologies psychiques qui permettraient d’en dégager quelques constantes. Les effets de ces travaux sur la méthode analytique sont évidents dans la remise en cause de certains de ses principes, les réflexions sur la spécificité de transferts narcissiques ou anaclitiques qui laisseraient de côté ou en suspens la sexualité et ses avatars. Lorsque celle-ci est prise en compte, parce qu’elle s’impose cliniquement, elle souligne le passage voire la substitution d’une réalité par une autre : la réalité traumatisante d’expériences effectives de séduction annule la part de traitement fantasmatique de la sexualité infantile, comme si la psychosexualité était effacée par l’exercice de la sexualité dans sa concrétude la plus crue. Nous nous retrouvons dans la situation de Freud avant 1897, confrontés à des évènements de séduction effectifs (les « abus ») qui repoussent en quelque sorte aux frontières la matière des fantasmes originaires. Le corollaire s’impose : en de telles circonstances, le refoulement a bien du mal à se mettre en place et le clivage en prend le relais. L’évidence du traumatisme, au sens le plus psychologique du terme, surgit avec une force retrouvée modifiant fondamentalement les procédures thérapeutiques à la fois dans l’application de la méthode et dans les constructions théoriques concernant les spécificités de la psychopathologie des limites.
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