Otto Kernberg – Les troubles limites de la personnalité

DATE DE PARUTION : 15/07/98
EDITEUR : Dunod
COLLECTION : psychismes
ISBN : 2-10-003137-6
PRÉSENTATION : Broché
NB. DE PAGES : 286 pages

Kernberg troubles limites

C’est à la psychanalyse que l’on doit en grande partie le concept d’état-limite. L’extension de sa pratique, à la fin des années trente, principalement aux Etats-Unis, devait familiariser les cliniciens avec des états d’allure névrotique, des formes de pathologie du caractère qui, à mesure que le processus analytique s’engage, dévoilent des modes de fonctionnement mental proches de ce qui est observé chez les psychotiques. C’est dans le transfert et la régression, par les particularités des systèmes défensifs, que se manifeste cette pathologie latente. Les déboires rencontrés chez ces patients ont incité les psychanalystes à préciser cette forme de contre-indication de la cure et à dépister, derrière la symptomatologie névrotique ou le système défensif du caractère, les signes prédictifs d’un transfert et de régressions de nature psychotique.

Le livre d’Otto Kernberg présente une analyse systématique des états-limites – la psychopathologie, le diagnostic, le pronostic et le traitement. Il représente trente années d’efforts pour développer un concept de cet ensemble psychopathologique controversé et étendu, à la lumière de la psychologie du moi et des théories psychanalytiques contemporaines des relations d’objet.

Jean Bergeret – Conception des Etats limites

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Jean Bergeret : La notion d’ « état limite » a été bien souvent galvaudée. On range parfois n’importe quelle situation clinique compliquée et embarrassante dans la catégorie des états-limites. Ou bien on confond l’état-limite, tel que le conçoivent les auteurs européens qui s’en sont préoccupés avec les border-line des auteurs américains. J’ai été invité autrefois dans le service d’Otto Kernberg auquel me lie une longue amitié. J’ai pu constater que les border-line de Kernberg ne sont pas forcément les états limites tels que nous les concevons. Ils répondent souvent à des modes de structurations fort différents. Les border-line du service spécialisé de O. Kernberg, à White Plains, correspondent, de mon point de vue, aux pré-psychotiques que nous rencontrons dans nos services hospitaliers dits « ouverts ». C’est ce qu’on appelle, dans les hôpitaux psychiatriques français, des psychotiques de structure qui ne sont pas délirants ou très peu, qu’on peut laisser entrer et sortir, et qui ne sont pas en hospitalisation longue ni sous contrainte. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas délirants qu’ils ne relèvent pas d’une structure de base de modèle psychotique. Tandis que dans les états limites, il ne s’agit ni d’une structure psychotique ni d’une structure névrotique. Ce sont avant tout des sujets surtout immatures, « inconsistants » structurellement.
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