CIVIC Paris – Conférence internationale pour l’aide aux victimes – 9 janvier 2017

Prise de notes de Lara du Plessis & Emmanuelle Cesari sur ce qui concerne notre travail
Discours d’ouverture par Mme Juliette MEADEL, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Aide aux victimes

Mieux nous connaitre pour mutualiser nos savoirs et savoir-faire .
Accorder la place aux associations, aux acteurs de terrain.
Mise en place d’un service public d’aide aux victimes transversal
Avant, pendant, après
Après le drame soutenir les victimes dans la durée.
Stratégie de la mémoire.
Directive européenne sur la lutte contre le terrorisme.
Acteurs de l’aide aux victimes.

Cinquième table ronde – Accompagnement psychologique
Réponses les plus durables.

M. Robert Badinter, ancien garde des Sceaux et ministre de la Justice.

Les premières victimes du terrorisme dans le monde sont des musulmans et toujours au nom de Dieu. 85% des victimes.
Caractère international. Des réseaux très organisés. Guerre idéologique et de religion.
Caractéristique de la victime : anonyme.
Du temps des autres terrorismes on ciblait la victime.
Maintenant les victimes c’est vous c’est moi donc ça touche plus.
Maximum de victimes anonymes afin que la peur se répande.
Caractère international des victimes.
Ce qui compte c’est de tuer et que les écrans de télévision en soient témoin.

La place des victimes dans la société : évolution, reconnaissance, enjeux de reconnaissance
Passer d’une mémoire privée à une mémoire publique.

Première table ronde – La place des victimes dans la société

Faut-il harmoniser le statut de la victime au niveau international ?

Denis Peschanski – historien, directeur de recherches au CNRS, coresponsable scientifique du programme 13-Novembre
ESPT depuis les années 70 renversement par la prise en compte de la pathologie.
Depuis les années 80, la victime est au cœur des mémoires.
La figure de la victime juive dans la suite de la série Holocauste.
Les configurations mémorielles qui émergent.

Levent Altan, – vice-président de Victim Support Europe
75000 victimes de crimes graves.
75 millions
Ensemble des législations doivent être mises en œuvre
Besoins de réponses spécifiques à ce terrorisme de masse. Manque transfrontalier de réponses. Démarche plus fondée sur les victimes.
Protégées de la presse.
Organisations de soutien aux victimes doivent être impliquées.
Intervention de soutien
Sur le long terme. A Bruxelles faire en sorte que les victimes puissent avoir un soutien lorsqu’elles rentrent chez elles.
Penser au long terme. Système de services solides pour les victimes.
Coordination entre le passage de la réponse immédiate et le long terme.
Rôle des associations

M. Guillaume Denoix de Saint Marc – fondateur et directeur général de l’Association française des Victimes du Terrorisme – Afvt.org

 

 

 

 

 

Début de la reconstruction au moment où la victime est reconnue et devient actrice de sa reconstruction.
Les victimes ne sont pas la cible. C’est l’État, c’est la société, la cible donc la cible véritable doit apporter un soutien. Ça ne peut se faire qu’en collaboration avec le civil et l’État. Proposer des stages thérapeutiques pour aider les victimes
Statut de victime important mais trop lourd à porter donc se dévictimiser.
12 mai 2015 : Projet Phoenix – Nouvel atelier d’artthérapie
Projet Papillon 2015 : premier test d’évaluation

Heather Cartwright –  directrice du bureau de la justice pour les victimes de terrorisme à l’étranger, au ministère de la Justice des États-Unis

 

 

 

 

 

 

 

M. François Zimeray –  Ambassadeur de France au Danemark, ancien ambassadeur chargé des droits de l’Homme
Victime attentats à Copenhague.
Parler de ce qu’on ne sait pas voir.
« Il m’a fallu du temps pour me reconnaitre comme victime »
Il m’a fallu entendre les témoignages d’autres victimes pour réaliser que ce que j’entendais était aussi mon histoire. Je n’étais pas là par hasard, c’était une petite réunion et beaucoup se sont dit, ce n’était pas la place de l’ambassadeur de France quelques semaines après Charlie.
La non reconnaissance de ce qui vous arrive est une offense, une maltraitance.
Le caractère universel de ce combat.
« L’universalité des droits de l’homme n’est pas un concept ! »
Ce n’est pas un concept, ce n’est pas une abstraction.

Deuxième table ronde – Le rôle des médias et de la justice : l’accès à l’information du grand public et l’accès à l’information pour les victimes

L’accès à l’information et la protection de la vie privée des victimes : l’autorégulation des médias dans un monde globalisé

Hervé Busini – Directeur de la stratégie au sein de la direction de l’information de France télévisions

Accès à l’information
Comment gérer la qualité de l’information face au numérique ?
Souvent coupable, forcément coupable.
Éthique, déontologie. Les fondamentaux du journalisme.
« une spirale mortifère de la vérité », une « culture de la suspicion » amenant l’individu à s’enfermer dans l’échec et le désir de vengeance.


Jean-Noël Jeanneney
– Historien, producteur à France Culture, ancien Ministre
Charte du comportement

 

 

 

 

 

 

 

M. Daniel Psenny –  Journaliste au Monde
Il a fait le film à l’arrière du Bataclan et qui descend et prend une balle.
Méfiance vis-à-vis du journaliste, et comme victime ne faisait plus trop partie du métier.
Il n’a jamais été reportaire de guerre. Son réflexe, faire un document.
Il ne savait pas ce qu’il se passait exactement. Voulait témoigner.
Les cris, les bruits des balles, les gens qui appellent.
Vidéo en tant que document.
Il a notre flyer et il va voir pour nous faire de la pub, trouve notre entreprise très bonne.

M. Georges Salines – président de l’association 13-Novembre : Fraternité et Vérité auteur de « l’indicible de A à Z »
Le journalisme, la boite de pandores. Protection de la vie privée des victimes , face aux médias
Zone interdite M6, des blessés sur les trottoirs contre l’avis de la famille.
A Nice un monsieur assis par terre à côté du corps de sa femme.
La photo de la fosse du Bataclan jonchée de cadavres.
Possibilité de recours. Nous demandons à ce que le délai de recours de trois mois soit prolongé. Vous êtes choqué et vous allez laisser passer le délai.
Les condoléances sur les réseaux sociaux, un outil (c’est comme ça que j’ai appris) et en même temps extrêmement violent.
Invasion dans ma vie privée.
Création de l’association il y a un an.
Mais on a besoin de la presse pour la faire connaître.
Reproche, exercice narcissique. Les médias me paraissent totalement indispensables.


Après-midi

Troisième table ronde – La formation et la coordination des primo intervenants, conditions d’une réponse efficace dans la phase d’urgence

Patrick Pelloux – médecin urgentiste, président de l’Association des médecins urgentistes de France
L’urgence est liée au temps.
Dans la première urgence on ne peut pas laisser des victimes toutes seules. Proposition de former les gens aux 1ères urgences, il n’y a pas de petits intervenants.
« L’aide doit être à la carte, elle doit être cette main tendue qui ne lâche pas les personnes victimes. »
Beaucoup pour aller mieux ont besoin de changer d’endroit, de changer de travail
Il y a que les personnes se retrouvent malgré elles dans un tumulte de guerre.
Il n’y a pas de petits intervenants dans ce genre de situation.
Représentant du rôle régalien de l’État.
On doit transcender les querelles. Il n’y a rien au dessus des attentats et des victimes de guerre.
Apprendre à se connaître et à travailler ensemble.
Tout doit fonctionner le jour J
Le collectif 13 or de vie pour le premier projet on a appris à se connaître et à travailler ensemble.

Cinquième table ronde – La résilience et la reconstruction : comment revivre après le drame

M. Laurent Joffrin – directeur de la rédaction et de la publication de Libération
Qu’est-ce que la résilience ?
Est-ce que c’est simplement le courage ?

Mme Françoise Rudetzki – membre du CA du FGTI, du CESE et de la CNCDH, fondatrice de l’association SOS Attentats
retrace ses trente ans de combat au service des victimes : statut de victime Civile de guerre etc…
Pour une prise en charge pluridisciplinaire ,  nous avons tout à apprendre de la médecine militaire.
Les victimes des attentats ont accès aux soins militaires.
Ma résidence secondaire est les Invalides
Philippe lançon : victime d’avoir été victime.
“le temps, c’est ce que cette société nous donne le moins possible”.
« Les tueurs sont revenus, eux ou d’autres, vivants ou morts… »
Centre de ressources et de résilience.
Contribuer à la recherche
Appuyer les professionnels qui interviennent en premier.
A Nice il n’y a pas loin de 1000 jeunes mineurs qui ont été impactés.
Évaluer les différentes thérapies, innovantes ou pas. Appuyer les professionnels qui interviennent en premier
Rapport sur la : 4 mois pour le remettre à avec
Le financement ne vient pas de l’État la contribution nationale. Besoin d’un fond européen et de thérapie innovante

Dre Muriel Salmona – Psychiatre, présidente de l’association Mémoire traumatique et Victimologie.
Il faut proposer une vraie prise en charge et un travail sur le long terme

Parle d’une mémoire traumatique qui transforme la vie en enfer
accompagner la mémoire traumatique pour éviter les conduites anesthésiantes à tout âge

Il faut des soins de proximité

 

 

Et pourquoi lui sur le papier il est Dr et pas Muriel Salmona ?
Dr Maurice Corcos, professeur de psychiatrie infantojuvénile, chef de service au département de psychiatrie de l’adolescent et de l’adulte jeune à Institut Mutualiste Montsouris
Personne ne peut dire qui sera résilient ou pas.
On peut devenir résilient lors de la psychothérapie, pas par une ordonnance
Il va falloir donner du temps au temps, mettre en latence ce que le sujet a éprouvé
Les morceaux épars sont des morceaux vivants. Attention au traumatisme vicariant.
C’est le temps relationnel qui va soigner. Mettre en latence ce que le sujet a éprouvé.
Il n’y a aucun espoir à attendre si le sujet ne traverse pas une phase désespoir accompagnée.
Le traumatisme chez les enfants est massif puisque leur psychisme n’est pas fini.
Le déni est plus dangereux que le traumatisme


Propositions récurrentes lors du colloque

En écoutant le colloque sur l’aide aux personnes victimes, un message commun en ressort de la part de chaque intervenant.
L’urgence est liée au temps
Il faut proposer une vraie prise en charge et un travail sur le long terme
Aujourd’hui, l’important est de mutualiser nos compétences professionnelles, nos savoirs faire pour accompagner sur le long terme les personnes victimes directs ou indirectes.
La prévention, la formation et surtout la cohésion entre chaque discipline, doivent passer par  » la salle des hurlements », pour élaborer une stratégie, afin de travailler ensemble pour préparer « l’imprévisible ».
C’est un travail de recherche, d’évaluation, afin de proposer différentes thérapies innovantes, pour accompagner en fonction de chaque personne qui a subi un traumatisme. « Le traumatisme  est différent pour chaque sujet en fonction de son histoire, de ce qu’il a vécu ».
La sécurité civile  – C’est l’affaire de tous « il n’y a pas de petits intervenants » P. Peloux