L’hôpital Sainte-Anne expose les œuvres de ses patients

hôpital Sainte-Anne – Un hôpital psychiatrique expose les œuvres de ses patients
Publié le 03/10/2017
par Pierre Pinelli
Pour ses 150 ans, l’hôpital Sainte-Anne présente 120 œuvres qui témoignent de la vie asilaire et des productions des malades. Bouleversant.
C’est le troisième accrochage dont nous profitons dans ce petit espace et, à chaque reprise, nous sommes agités de « waouh ! » et pris par l’émotion. Cette fois, les deux salles du musée d’Art et d’Histoire de l’hôpital Sainte-Anne rendent compte de la constitution de la collection de Sainte-Anne, au moment où le centre hospitalier fête ses 150 ans. Les œuvres présentées dans le premier acte (l’exposition se fera en deux temps) sont les plus anciennes.

Art des fous ou art brut ?

Elles furent réalisées entre 1858 et 1949. Comme le titre le catalogue de l’exposition, nous nous situons entre « art des fous et art brut ». Aussi y découvre-t-on cent vingt œuvres, qui témoignent à la fois de la vie asilaire et des productions de malades réalisées de façon spontanée ou avec l’encouragement de psychiatres. Les aquarelles faussement naïves d’Auguste Millet attestent un talent bouleversant. Certains, comme H.A.R., dont on ne sait quasi rien, impressionnent par la qualité de leur production.

“Un musée a toute sa place dans un hôpital”

C’est aussi le cas de René-Ernest Brédier, professeur de dessin hospitalisé dans les années 1940, incité à peindre par son médecin. « Ces œuvres sont protégées de toute tractation marchande car, depuis notre labellisation comme « Musée de France » [le seul existant en milieu hospitalier, ndlr], la collection ne peut plus être démantelée, souligne Anne-Marie Dubois, responsable scientifique et commissaire de l’exposition. Je suis heureuse de démontrer ainsi qu’un musée a toute sa place dans un hôpital. »


Elle était une fois, la collection Sainte-Anne.
Jusqu’au 26 nov., du mer. au dim., 14h-19h. MAHHSA, 1, rue Cabanis, 14e.
Entrée libre.
Catalogue Entre art des fous et art brut. La collection Sainte-Anne, coéd. Somogy-Mahhsa, 22 €.

© Dominique Baliko

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