La thérapie sur application, ça marche ?

La thérapie sur application, ça marche ?

Les thérapeutes vous reçoivent chez vous, au bureau ou à l’aéroport. À votre guise.
Par Philippe Lépine
Philippe Lépine a travaillé pour plusieurs médias d’information – La Presse, Radio-Canada, L’actualité – et se consacre depuis 2015 à la couverture des tendances et nouveautés en matière d’alimentation, de santé, de mode et de beauté au HuffPost Québec.
17/07/2019
Trouver un psychologue n’est pas si compliqué que ça. Trouver le temps pour le voir, par contre, s’avère un défi pour certains. Bingo ! On peut maintenant suivre une thérapie via une application. Mais le soutien virtuel est-il la réponse à tous nos maux ?

La Dr. Khush Amaria, psychologue pour l’application de thérapie digitale bilingue Beacon, est persuadée que oui. Elle dit parfois même pouvoir mieux guérir ses patients que lors d’une séance de thérapie régulière en bureau. « On a souvent des résultats après huit semaines », affirme-t-elle.

La docteur évalue le cas de ses clients après que ceux-ci aient rempli un questionnaire, elle établit un plan d’action sur 12 semaines, peut prévoir ou non une rencontre téléphonique si besoin il y a, donne des exercices et lectures et assure des suivis par clavardage et courriels jusqu’à la fin du programme choisi par le client sur Beacon.

Elle reconnaît cependant qu’il y a certaines limites à ses interventions. La méthode virtuelle ne fonctionne qu’avec l’approche thérapeutique cognitivo-comportementale (TCC) qui mise sur un changement conscient des pensées et comportements, sur le « ici et maintenant ». La démarche serait particulièrement efficace pour traiter dépression, trouble anxieux, anxiété généralisée ou trouble de stress post-traumatique.

« On personnalise tous les plans de traitement. C’est basé sur la conversation, ce n’est pas un manuel scolaire, insiste Dr. Amaria, qui pratique en Ontario. Et si le diagnostic est trop sévère ou hors de notre champ d’expertise, on ne traite pas. On réfère au service adéquat. »

Les patients ne manquent pas

Seulement 37 % des Canadiens qui souffrent de troubles mentaux font appel des professionnels de la santé, selon Santé Canada.
Le président de l’Association des psychologues du Québec, Charles Roy, n’est cependant pas convaincu de l’efficacité de la télépsychologie au stade actuel. « Si ces formats de thérapie peuvent être utiles pour une certaine catégorie de personnes, c’est loin d’être une panacée et bon nombre de patients décrochent, souhaitant une approche personnalisée où ils peuvent s’exprimer sans être coincés dans un cadre formaté, fait-il valoir. La véritable psychothérapie en face à face demeure le traitement privilégié. »

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